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Emploi au Bénin: 31 milliards pour structurer l’insertion des jeunes sur 5 ans

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Doté d’un budget de plus de 31 milliards de francs Cfa, le Plan stratégique 2025-2029 de l’Agence nationale pour l’emploi (Anpe), approuvé en Conseil des ministres, mercredi 24 septembre, trace une feuille de route ambitieuse pour faire de l’écosystème de l’emploi au Bénin un cadre assaini, innovant et inclusif. Ce document entend révolutionner la dynamique d’insertion professionnelle, particulièrement pour les jeunes, avec des programmes ciblés, des objectifs mesurables et une planification rigoureuse.

Par   Joël C. TOKPONOU, le 26 sept. 2025 à 08h13 Durée 3 min.
#Emploi au Bénin

La mise en œuvre du Plan stratégique 2025-2029 de l’Agence nationale pour l’emploi nécessitera 31 085 016 044 F Cfa. C’est ce qu’a révélé le Conseil des ministres, mercredi 24 septembre, tout en adoptant le document stratégique. Ce plan, structuré et budgétisé, repose sur des orientations stratégiques claires, un plan d’action précis et un cadre de mesure de la performance. Il marque une étape décisive dans la volonté gouvernementale de transformer le paysage de l’emploi au Bénin.

S’inscrivant dans la logique de planification stratégique initiée par l’Exécutif depuis plusieurs années, ce document vient compléter les nombreux plans sectoriels déjà adoptés. Il confirme l’option de rompre avec l’improvisation pour adopter une gestion planifiée, cohérente et durable des politiques publiques.

Le document couvre une période de cinq ans, de 2025 à 2029, et vise à positionner l’Anpe comme un acteur incontournable dans la régulation du marché de l’emploi. Sa vision se décline en ce qu’« À l’horizon 2029, l’écosystème de promotion de l’emploi au Bénin est un cadre assaini, innovant et inclusif d’encadrement optimal des jeunes ».

Ce plan constitue la boussole quinquennale de l’Agence. Il servira de cadre de référence pour l’ensemble des actions à venir, tant pour la coordination des interventions publiques que pour les partenariats avec les acteurs privés et les institutions de formation.

D’une manière générale, un plan stratégique est un document de planification à moyen ou long termes qui définit la vision, les objectifs, les priorités d’action, ainsi que les ressources à mobiliser. Il s’appuie sur une analyse de l’environnement interne et externe, identifie les enjeux et propose des indicateurs de suivi. Dans le cas de l’Anpe, il s’agit d’un véritable outil de gouvernance, destiné à renforcer l’impact des politiques de l’emploi et à améliorer l’efficacité de l’intermédiation entre l’offre et la demande.

Maillon fort

La mission première de l’Anpe est de faciliter l’intermédiation sur le marché du travail à travers l’information, l’orientation, l’appui-conseil, la prospection et la mise en relation entre employeurs et demandeurs d’emploi. Ce plan vient consolider cette mission, en l’élargissant aux enjeux actuels: adéquation formation-emploi, professionnalisation des jeunes, renforcement des compétences et appui à l’entrepreneuriat.

Malgré de nombreuses initiatives antérieures, des défis structurels demeurent : une faible capacité d’absorption de la main-d’œuvre, l'inadéquation entre les profils formés et les besoins réels du marché, et un système de stages professionnels peu efficace.

En fait, l’un des problèmes les plus criants identifiés est l’absence ou la mauvaise organisation des stages académiques. La conséquence, c’est que des milliers de jeunes arrivent sur le marché de l’emploi sans aucune expérience professionnelle, sans avoir jamais mis pieds dans une entreprise.

C’est donc pour remédier à cette situation que le Conseil des ministres du 24 septembre a validé le document-cadre du nouveau programme de stages piloté par l’Anpe. Ce programme s’inscrit dans le Plan stratégique 2025-2029 et ambitionne de professionnaliser massivement les jeunes avant leur insertion.

Ce vaste programme de stages vise à impacter près de 80 000 jeunes à l’horizon 2027. En effet, 51 500 étudiants en 2ᵉ et 3ᵉ années d’université bénéficieront de stages pratiques en entreprise et 28 500 jeunes demandeurs d’emploi, en difficulté d’insertion, seront accompagnés vers des stages d’immersion.

Dans le même temps, 73 000 étudiants en 2ᵉ année de licence recevront un appui à l’élaboration de leur projet professionnel et 31 389 chômeurs de longue durée bénéficieront d’un bilan de compétences personnalisé.

Ce programme se distingue par sa méthodologie rigoureuse, son suivi individualisé, et son ancrage dans le tissu économique local. Il ne concerne ni les bénéficiaires du Programme spécial d’insertion dans l’emploi (Psie), ni ceux du Projet d’inclusion des jeunes (ProDIJ), pour éviter les doublons et mieux cibler les besoins réels.

Avec ce programme, le gouvernement veut amorcer un changement de paradigme qui est de faire en sorte que chaque jeune diplômé ait, au minimum, une première expérience professionnelle concrète, avant de postuler à un emploi. Cela permettra non seulement de réduire le chômage des jeunes, mais aussi d’augmenter la compétitivité des entreprises, en leur fournissant des profils mieux préparés.

En renforçant l’employabilité par les compétences pratiques, ce dispositif pourrait devenir un véritable catalyseur pour l'insertion professionnelle.