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Développement de la filière riz au Bénin: L’Interprofession nouvelle formule mise en place

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La création d’une interprofession forte, inclusive et bien organisée marque une avancée majeure La création d’une interprofession forte, inclusive et bien organisée marque une avancée majeure

Les producteurs ainsi que les transformateurs de riz ont porté sur les fonts baptismaux, mardi 30 septembre, l’Interprofession de la filière riz (Ifriz). C’est à l’occasion de l’assemblée générale constitutive tenue à Cotonou et dont les travaux ont abouti à la mise en place d’un bureau de 17 membres présidé par Pascal Gbénou.

Par   Alain ALLABI, le 01 oct. 2025 à 09h26 Durée 2 min.
#filière riz au Bénin

Un nouveau jour se lève sur la filière riz au Bénin. Les acteurs viennent de mettre sur pied l’Interprofession de la filière riz au Bénin (Ifriz-B) à l’issue des travaux de l’assemblée générale constitutive.

Au-delà du toilettage des textes fondamentaux, les participants à savoir les producteurs et les transformateurs de riz ont porté à la tête de leur organisation faîtière un bureau de 17 membres. Présidé par Pascal Gbénou, ce bureau qui a un mandat renouvelable de cinq ans a été installé à la même occasion. 

Imali Hermann Djetta, président de la Chambre nationale d’agriculture (Cna), a accueilli avec joie l’avènement de l’Ifriz nouvelle formule. « Sa restructuration marque une étape décisive dans le processus de professionnalisation durable de la filière », a-t-il noté, ajoutant qu’il s’agit d’une interprofession désormais constituée des acteurs clés, sans intermédiaire. En tant qu’outil stratégique qui fédère l’ensemble des maillions de la filière autour d’une vision commune, l’Ifriz a pour missions, a-t-il précisé, de définir les règles du jeu pour une meilleure gouvernance, défendre les intérêts collectifs auprès de l’Etat et des partenaires, œuvrer à la compétitivité, à la qualité et à la promotion du riz local.

Idrissou Bako, coordonnateur national du Projet de développement intégré des chaînes de valeurs agricoles (Pdi-Cva), a salué l’élan collectif et la détermination des acteurs ayant permis  la tenue de l’assemblée générale constitutive qui lui apparaît comme « une étape clé dans la structuration » de la filière riz. « La création d’une interprofession forte, inclusive et bien organisée marque une avancée majeure», a-t-il souligné. A l’en croire, comme pour toutes les autres filières du secteur agricole, cette initiative s’inscrit dans une dynamique de transformation durable face à des défis de cohésion, de gouvernance et de compétitivité des chaînes de valeur.

Mettant en évidence la valeur et la place du riz, il a expliqué que « bien plus qu’une simple culture vivrière, le riz constitue un pilier de la sécurité alimentaire, un moteur de développement économique local et une source de revenus pour des milliers de familles béninoises ».

Cap sur un million de tonnes

Il n’a pas manqué d’évoquer les progrès du Bénin en matière de production de riz. « En moins d’une décennie, la production de riz a bondi de 204 310 tonnes en 2016 à plus de 525 000 tonnes en 2023 pour un objectif de 1 000 000 de tonnes à fin 2026 », a-t-il révélé pour montrer le potentiel de production du pays, le riz étant la deuxième céréale la plus consommée après le maïs. Cela, a-t-il commenté, est le résultat d’investissements courageux dans l’irrigation, les infrastructures et les intrants.

Ces avancées, a-t-il nuancé, ne doivent pas occulter les difficultés structurelles auxquelles est confrontée la filière. Entre autres, il s’agit d’une coordination insuffisante entre les acteurs, d’une insuffisance d’infrastructures de transformation, d’un accès limité aux intrants de qualité, d’une insuffisance de concertation entre les maillons de la chaîne de valeur et de l’absence d’accord-cadre entre l’Etat et l’interprofession. « C’est pourquoi, cette assemblée générale revêt une importance stratégique», a-t-il insisté, justifiant que le renforcement de la gouvernance de cette filière est « une priorité absolue ». C’est pourquoi, il n’a pas hésité à s’engager pour que le Pdi-Cva poursuive son accompagnement à la filière et à l’interprofession à travers des actions. 

Représentant du ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Maxime Gounse, secrétaire général adjoint dudit ministère, a rappelé que les insuffisances de l’interprofession ancienne version ont motivé l’adoption du nouveau format. Il a exhorté les délégués à l'assemblée générale à travailler sur la fixation des prix, à mettre en place les organes de gestion de l’Ifriz et à identifier les stratégies pour que soit développée la filière.