La Nation Bénin...
Désigné candidat unique de la mouvance présidentielle par
l’Union progressiste le Renouveau et le Bloc républicain, Romuald Wadagni
entame une tournée politique auprès des états-majors des partis. Entre soutien
unanime, arguments de continuité et pari sur un avenir plus radieux, le
ministre de l’Économie se met dans l’étoffe d’un présidentiable.
L’actuel ministre de l’Economie et des Finances trace sa voie vers la magistrature suprême. Proclamé candidat à la présidentielle de 2026 par les deux principales forces politiques de la mouvance présidentielle, l’Union progressiste le renouveau (Up-R) et le Bloc républicain (Br), le ministre d’État Romuald Wadagni a entamé, ce lundi 1er septembre, un véritable périple politique. Premier arrêt : le siège national du Bloc républicain, à Cotonou. Ce mardi 2 septembre, il mettra le cap sur l’Up-R, avant de poursuivre sa tournée auprès des autres partis de la mouvance, notamment Moele-Bénin. Une démarche qui le place désormais dans l’étoffe d’un présidentiable en quête d’élargissement de son ancrage politique. Au sein du Br, la désignation de Romuald Wadagni n’a suscité ni débats, ni contestations. « La décision a été prise à l’applaudimètre », confie Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’État et président du parti. Pour lui, l’actuel ministre de l’Economie a déjà démontré, par son rôle au gouvernement, qu’il n’était pas qu’un technocrate, mais bel et bien un acteur politique. « Par définition, un ministre, c’est un acteur politique », a martelé Bio Tchané sur les ondes d’une radio de la place. « Un ministre chargé de l’Economie ne peut qu’être politique puisqu’il participe à tous les arbitrages de développement ».
Ce rappel vise à répondre à ceux qui pourraient reprocher à Wadagni de ne pas avoir un passé militant actif dans les partis de la mouvance. Au contraire, estime le numéro 2 du gouvernement, son parcours prouve qu’il a toujours pris part aux choix de société qui orientent la marche du pays.
« Pas l’otage de qui que ce soit »
Interrogé sur le risque de voir Wadagni réduit au rôle de
simple relais du président sortant, Bio Tchané s’est voulu catégorique: « Je ne
pense pas qu’il sera l’otage de qui que ce soit ». Selon lui, la relation que
le futur présidentiable devra entretenir avec les partis ne doit pas être vue
comme une contrainte, mais comme une collaboration constructive. « Nous sommes
dans un système où nous souhaitons que les partis jouent un rôle plus
important. Ce serait une bonne chose qu’il travaille avec eux ». Du côté de
l’Up-R, Joseph Djogbénou, président du parti et ancien président de la Cour
constitutionnelle, a également défendu avec force le choix de Romuald Wadagni.
Pour lui, ce dernier incarne l’unité et la continuité du projet de
développement impulsé par Patrice Talon.
« Wadagni est le candidat de chacun de nous, il est mon candidat », a déclaré Me Djogbénou. Dans sa vision, l’alliance avec Wadagni vise à accélérer la transformation économique, structurelle, infrastructurelle, culturelle, touristique et agricole du Bénin. Il ne s’agit donc pas seulement d’une candidature de continuité, mais d’un pari sur l’irréversibilité du développement déjà amorcé.
Nouvelle ère
Expert-comptable de formation, ancien haut cadre du
cabinet Deloitte en France et aux États-Unis, Romuald Wadagni s’est illustré
depuis 2016 comme un artisan majeur des réformes économiques et financières du
régime Talon. Son profil, jugé « exceptionnel » par le Br, conjugue rigueur
technocratique, expertise internationale et gestion pragmatique.
C’est ce mélange de compétences qui a convaincu les deux principales formations de la mouvance de l’ériger en candidat unique. Dans leurs argumentaires respectifs, l’Up-R et le Br mettent en avant un homme capable de consolider les acquis et d’inscrire le pays dans une dynamique de croissance durable.
La désignation de Wadagni est présentée par les leaders
des deux partis comme le fruit d’un consensus large et solide au sein de la
mouvance présidentielle.
« Au Br, ni réserve, ni questionnement », insiste Bio
Tchané. Du côté de l’Up-R, le discours est le même : « C’est le Bénin qui
compte », a résumé Djogbénou, appelant à l’unité autour de ce choix.
Cette démarche vise à éviter les divisions internes qui
pourraient fragiliser la mouvance face à l’opposition, en particulier le parti
Les Démocrates, principal challenger en 2026.
Au-delà de la fidélité aux réformes de Patrice Talon, Romuald Wadagni est attendu pour tracer sa propre voie. « Je souhaite qu’il soit Wadagni, mais qu’il nous permette de construire sur les réalisations du président Talon », a affirmé Bio Tchané.
Romuald Wadagni, ministre d’Etat en charge de l’Economie et des Finances