La Nation Bénin...
Le gouvernement béninois a franchi une étape majeure dans la réforme du système éducatif en approuvant, lors du Conseil des ministres du mercredi 17 septembre, la Stratégie de renforcement des Alternatives Éducatives pour une éducation de base inclusive 2026-2030. Cette nouvelle politique ambitieuse, assortie d’un budget global de près de 284 milliards F Cfa, vise à garantir une éducation équitable et inclusive à tous les enfants.
283 762 241 000 F Cfa. C’est le montant alloué à la nouvelle Stratégie de renforcement des Alternatives éducatives pour une éducation de base inclusive 2026-2030 adoptée en Conseil des ministres, ce mercredi 17 septembre.
En effet, depuis plusieurs années, le Bénin s’est engagé dans une série de réformes éducatives pour lutter contre l'exclusion scolaire. L'expérience acquise, depuis 2016, dans la mise en œuvre des alternatives éducatives a révélé la nécessité de repenser en profondeur le modèle éducatif national.
Les alternatives éducatives, selon la nouvelle stratégie, désignent tout modèle ou programme éducatif destiné aux enfants, jeunes ou adultes, hors du système éducatif formel. Il s’agit de formes d’apprentissage flexibles, adaptées aux besoins des apprenants, et conçues pour garantir l’accès à l’éducation pour tous, en particulier les plus vulnérables.
Au Bénin, cela concerne spécifiquement les enfants âgés de 9 à 14 ans, souvent exclus du système classique. Ils doivent bénéficier d'une forme de scolarisation, éventuellement associée à une initiation aux métiers, dispensée en français et/ou en langues nationales avec pour objectif de leur permettre une insertion ou une réinsertion progressive dans le parcours éducatif ou professionnel.
La stratégie 2026-2030 introduit un changement de paradigme fondamental: abandonner l’offre éducative pyramidale et centralisée sur la forme scolaire unique, qui entraîne parfois abandon scolaire et exclusion, au profit d’une offre diversifiée et inclusive. Ce virage vise à adapter l’école aux réalités des apprenants, plutôt que de les contraindre à un modèle unique qui ne répond pas toujours à leurs besoins.
La nouvelle stratégie étend l’éducation de base à 15 ans, contre 12 actuellement. Cette réforme inclura deux années de préscolaire et visera à permettre à tous les enfants de moins de 15 ans d’atteindre la classe de Terminale, ouvrant ainsi la voie à une meilleure équité dans l’accès au savoir.
Bonne gestion
Entre autres, l’absence d’un dispositif institutionnalisé de gestion des alternatives éducatives a motivé cette stratégie. Or, sans une structure formelle et bien coordonnée, les efforts fournis depuis 2016 restent épars et peu efficaces. Ainsi, la nouvelle stratégie prévoit la mise en place d’un cadre de gouvernance clair et durable, appuyé par un renforcement des partenariats avec les collectivités territoriales, les communautés locales et les partenaires techniques et financiers. Il s’agit de faire des acteurs de terrain des partenaires à part entière du processus, en misant sur la proximité, la connaissance des réalités locales et l’implication communautaire.
Ce financement de 283 762 241 000 F Cfa couvrira l’élaboration des programmes adaptés, la formation des encadreurs, la construction et l’équipement des centres d’éducation alternative, le suivi-évaluation, la sensibilisation communautaire, etc. Cet investissement traduit la volonté politique du Bénin de ne laisser aucun enfant en marge de l’éducation et répond aux engagements du pays envers les Objectifs de développement durable (Odd), notamment l’Odd 4, qui vise une éducation de qualité, équitable et inclusive pour tous.
Sa réussite repose sur plusieurs leviers et exige une application rigoureuse de la nouvelle architecture du système éducatif, la mobilisation des collectivités locales, l’adhésion des communautés, et la continuité de l’appui des partenaires techniques et financiers.
Il s’agit, pour l’État et ses partenaires, de faire converger leurs efforts pour offrir à chaque enfant, indépendamment de son origine sociale ou géographique, une chance réelle d’accéder à une éducation de qualité. Plus qu’une réforme administrative, cette stratégie constitue un engagement national en faveur de l’équité et de l’inclusion sociale à travers l’éducation.
Tenir compte des enfants hors de l’école est une nécessité pour l’Education pour tous