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Affaire navire Ak Masha: La Criet dénonce une immixtion dans la justice

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L’affaire Ak Masha est déballée sur les réseaux sociaux avec son lot de contrevérités. Indigné, le parquet spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) dénonce une immixtion dans le fonctionnement de la justice et met en garde.

Par   Ariel GBAGUIDI, le 06 août 2025 à 18h52 Durée 3 min.
#Affaire navire Ak Masha #Criet

Depuis quelques jours, des publications sur les réseaux sociaux commentent une procédure, jugée par la Criet, qui met en cause huit membres de l’équipage du navire Ak Masha, poursuivis pour contrebande, recel et blanchiment de capitaux. Alors que les prévenus ont interjeté appel, les commentaires et autres publications, sur les réseaux sociaux, vont bon train, au point de faire réagir Mario Metonou, procureur spécial de la Criet.

« Ces publications sont truffées d’inexactitudes, sur le contexte de l’interception du bâtiment en mer, d’ignorance des résultats des investigations et du contenu du dossier judiciaire », dénonce le procureur dans un communiqué publié mardi dernier, avant de souligner que ce comportement des internautes constitue une immixtion dans le fonctionnement de la justice.

Répression

« Le parquet spécial rappelle à l’occasion qu’en application de l’article 279 du Code pénal, toute immixtion dans le fonctionnement de la justice, et plus précisément toute déclaration publique de nature à influencer le cours normal d’une instance, est punie d’une peine de six à douze mois d’emprisonnement et/ou d’une amende de cinquante mille à cinq cent mille F Cfa », rappelle-t-il encore.

Les faits

Selon le récit des faits publiés par le procureur spécial, le navire Ak Masha a été intercepté dans les eaux territoriales béninoises le 31 décembre 2024, alors que son système d’identification automatique (AIS) était désactivé, en infraction avec les règles de navigation maritime. L’examen de son itinéraire inhabituel, depuis le port de Rouen jusqu’à celui de Lagos, a révélé plusieurs interruptions de signal AIS, des communications suspectes établies en cours de route, ainsi que des éléments compromettants contenus dans une plainte ayant mobilisé les autorités maritimes et judiciaires du Bénin. Ces faits ont motivé l’ouverture de poursuites judiciaires.

A l’issue de l’enquête, précise le procureur, le jugement rendu le 28 avril 2025 a abouti à diverses condamnations, à la libération de certains membres de l’équipage, ainsi qu’à la confiscation du navire au profit de l’État béninois. Les prévenus ont fait appel. L’affaire a été réexaminée le 4 août 2025, en présence constante des avocats de la défense, et mise en délibéré pour le 20 octobre 2025.