La Nation Bénin...
Le 27 janvier dernier, le député Léon Comlan Ahossi, dans une lettre ouverte adressée au président de la République, a fait des révélations mettant en cause son collègue Karimou Chabi Sika dans une affaire de délit d’initié au sein du COS/LEPI. Depuis lors, cette affaire a évolué en épisodes et le dernier en date, c’est la lettre de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (ANLC).
Lettre à travers laquelle, l’instance rend compte des diligences faites par elle dans cette affaire. Ledit courrier précisait notamment que « eu égard à l’article de la loi 2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin, l’Assemblée plénière de l’ANLC a décidé de saisir le procureur de la République du Tribunal de première instance de première classe de Porto-Novo, en vue de l’ouverture d’une enquête approfondie à faire par un magistrat du siège, en l’occurrence le juge d’instruction, dans le souci de démêler les écheveaux…»
L’ANLC a aussi adressé une correspondance accompagnée d’un mémoire au chef de l’Etat « pour le remercier non seulement pour sa ferme volonté de transparence dans ce dossier, mais aussi pour les diligences qu’il fera prendre par le Garde des Sceaux ». Par courrier en date du 9 février dernier, le secrétaire général du gouvernement a adressé un courrier au président de l’ANLC pour justement l’informer que tenant compte de sa recommandation, « le dossier en rubrique est transmis au Garde des Sceaux ».
Lire ci-dessous, l’intégralité de la lettre !
REPUBLIQUE DU BENIN
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Fraternité – Justice - Travail
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PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE
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SECRETARIAT GENERAL
DU GOUVERNEMENT
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N°/PR/SGG/SP/C
Cotonou, le 09 février 2015 2015
Le Secrétaire Général du Gouvernement
/-)u
Président de l’Autorité Nationale de Lutte contre la Corruption.
Cotonou.
Objet :AS/ Diligences relatives aux dénonciations mettant en cause deux députés du COS-LEPI.
Monsieur le Président,
Le Président de la République a reçu votre courrier n° 134/ANLC/PT/SPe/SA/2015 du 06 février par lequel vous l’informiez de l’appréciation du dossier en objet. IL remercie votre Institution et vous même pour la diligence observée dans l’étude du dossier et prend acte des conclusions et suggestions faites.
Le Président de la République apprécie hautement la promptitude de votre réaction. Elle vient renforcer sa conviction de la nécessité de réunir toutes les synergies pour assurer la lutte contre la corruption. En effet, au regard de sa complexité, la lutte contre la corruption ne saurait prospérer si elle est perçue comme l’œuvre d’une seule personne, le Président de la République. Le Président de la République qui n’est ni omniscient, omnipotent ni omniprésent ne peut à lui seul venir à bout de ce combat national. Il requiert l’engagement de toutes les Institutions, de tous les citoyens. Chacun à son niveau comme vous venez de le démontrer,a sa partition à jouer.
Je sais pouvoir compter sur votre Institution pour continuer à vous saisir de tout dossier de corruption et à poursuivre la sensibilisation de nos concitoyens pour leur nécessaire implication dans ce combat dont l’enjeu en dernière analyser este l’élimination de la pauvreté dans notre pays.
Tenant compte de votre recommandation, le dossier en rubrique est transmis au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, ce jour par courrier numéro 085/PR/SGG/SP en vue de sa transmission au Procureur de la République.
En vous félicitant pour votre contribution renouvelée à la lutte contre la corruption et son socle et corolaire l’impunité, je vous prie de recevoir, Monsieur le Présidentl’expression de mes sentiments distingués.
Alassani TIGRI
Copie : PR à titre de compte rendu.