Scénario renversant : La Côte d’Ivoire en demi-finale !

Tension, frissons, suspense et joie….Toutes les émotions étaient au rendez-vous lors du match des quarts de finale entre les Eléphants de la Côte d’Ivoire et les Aigles du Mali, samedi 3 février au stade de la Paix de Bouaké. Devant son public, la Côte d’Ivoire, tombeuse des Lions de la Teranga, devra gagner pour s’offrir une place en demi-finale de la Can. Au regard du palmarès et de l’histoire des confrontations entre les deux formations, le pays hôte partait favori. Les Eléphants qui n'ont jamais perdu un match de Can contre les Aigles du Mali (4 victoires, 1 nul) devront logiquement passer. Pourtant, il leur a fallu passer par toutes les émotions pour battre cette équipe malienne, techniquement et tactiquement présente dans cette partie. Ce sont d’ailleurs les Aigles du Mali qui ont pris le devant des opérations en se procurant les premières occasions dans cette partie. A la 8e minute, le Mali bénéficie de son deuxième corner sur la gauche. Kamory Doumbia s’en charge. Après un renvoi dans l'axe et une remise, Amadou Haïdara a tenté la volée du gauche. Odilon Kossounou semble avoir dévié de la main. Première sueur froide dans le camp ivoirien. Mais, après une longue attente, l'arbitre égyptien va aller revoir le dernier coup de pied arrêté. Le penalty qui semblait évident n'est pas sifflé pour une position de hors-jeu. Trois minutes plus tard, les Aigles réussissent à s’offrir l’occasion de faire la différence. Pris de vitesse, Odilon Kossounou commet une faute sur Lassine Sinayoko. L’arbitre accorde cette fois-ci le penalty mais Adama Traoré bute sur le gardien ivoirien qui met en échec son tir du bout de ses gants. C’est le premier tournant du match. Mais, les Maliens ne baissent pas la garde. Ils vont continuer à acculer la défense ivoirienne. Ainsi, à la 44e minute, Lassine Sinayoko sur un ballon perdu par Jean Michaël Seri va provoquer Odilon Kossounou et le pousser à une deuxième faute. Le joueur de Bayer Leverkusen va écoper d’un second carton suite à cette faute près de sa surface. Il est expulsé. Les Eléphants sont contraints de défendre jusqu’à la fin de la première mi-temps.

Les Oranges n’abdiquent pas

Du retour des vestiaires, les Ivoiriens en infériorité numérique font bloc bas et défendent dans leur milieu de terrain. Le sélectionneur Emerse Fae va même effectuer des changements. C’est ainsi qu’il va faire entrer le Rémois Oumar Diakité à la 73e minute. Mais, deux minutes plus tard, entré en cours de jeu, Nene Dorgeles (RB Salzburg) va donner l’avantage aux Maliens (1-0). Dominés, les Oranges n'abdiquent pas. A la 85e min, le sélectionneur ivoirien effectue son cinquième changement en sortant Jean-Michaël Seri.  Simon Adingra fait son entrée.  Alors qu’on s’acheminait vers la fin du temps réglementaire, le joueur de Brighton au début d’une belle offensive, conclut son effort dans la surface du pied gauche sur son premier ballon, après un tir contré de Seko Fofana à la 90e minute (1-1). La Côte d’Ivoire revient dans le match. Dominateur dans la surface face à Hamari Traoré, Sébastien Haller place sa tête sur la transversale suite à un centre de Wilfried Singo. Les Eléphants passent à côté du 2-1. Le Mali va devoir se remobiliser face à des Ivoiriens métamorphosés qui ont repris confiance. Revenus au score, il fallait alors tenir, non sans un dernier frisson. Les Eléphants, au bout du temps additionnel des prolongations, inscrivent un second but, pour faire chavirer tout un stade et toute une soirée dans l'irréel. Sur la volée du pied gauche de Seko Fofana, Oumar Diakité, dos au but dans la surface, a talonné du pied droit dans la surface pour mettre le Mali K.O. Les Eléphants, encore renversants, retrouveront, mercredi 7 février, la République démocratique du Congo en demi-finale. 

Cette victoire des Eléphants n’a pas été possible sans le soutien du public qui a effectué massivement le déplacement du stade de la paix de Bouaké. Comme à Yamoussoukro lors des huitièmes face au Sénégal, la marée Orange était présente dans les tribunes et gradins du stade. Entre les temps forts du Mali et l’égalisation des Eléphants, les supporters de la sélection nationale de Côte d’Ivoire étaient débout jusqu’à la fin du match pour pousser les Eléphants à la victoire. Vêtus de leurs maillots orange, munis de sifflets, de vuvuzelas, chantant et dansant, ils ont accompagné leur équipe jusqu’au bout. «Nous avons cru jusqu’au bout et la victoire est arrivée », a laissé entendre Tany Gobou, président de l’Amicale des supporters des clubs de Côte d’Ivoire. Selon lui, l’appel à la mobilisation et à l’union sacrée autour de l’équipe nationale a été entendu par le peuple de la Côte d’Ivoire qui a partagé avec les joueurs leurs peines sur le terrain. « Ce n’était pas facile mais nous avons fait le plus important à savoir accompagner notre équipe à la victoire », se réjouit celui qui pense que cette sélection avait besoin du soutien de son peuple pour se qualifier pour les demi-finales. « Nous avons veillé à ce que toutes les sections de notre amicale soient présentes à Bouaké pour pousser les Eléphants à la victoire», a-t-il poursuivi. Pour lui, le soutien va se poursuivre pour la suite du tournoi jusqu’au sacre final. « Nous savons que notre équipe a besoin de notre soutien et nous n’allons plus l’abandonner jusqu’à la fin de cette Coupe d’Afrique», conclut-il. Ben Ouattara, supporter qui a quitté Yamoussoukro pour Bouaké juste pour suivre ce match, dit avoir pleuré même avant l’égalisation ivoirienne. «J’ai coulé des larmes avant notre égalisation parce que c’était un défi pour nous de prendre le dessus sur le Mali»,a-t-il confié.