Un tour et puis, c’est déjà le retour prématuré à la maison pour les deux représentants béninois au niveau des compétitions interclubs africaines. Il s’agit de Coton FC de Ouidah et de Loto-Popo FC de Grand-Popo, respectivement en Ligue africaine des champions et en Coupe de la Confédération. Eliminés dès le tour préliminaire de leur compétition, les deux ont été contraints de ranger un peu plus tôt dans les placards leurs maillots et crampons.
En effet, le miracle ne s’est pas produit pour les représentants béninois. Battu par le Fus du Maroc (3-0) au match aller, dimanche 20 août dernier à Rabat, le Loto-Popo Fc n’est pas parvenu à rattraper son retard au match retour à Cotonou. Bien au contraire, dimanche 27 août au Stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou, il a une nouvelle fois subi la loi des Marocains, en chutant lourdement (0-2). Ce qui fait sur l’ensemble des deux confrontations (5-0).
Une addition bien salée pour Mathias Déguénon et ses poulains.
Retour précipité au bercail
Quant au Coton Fc qui, après son nul (0-0), dimanche 20 août dernier à domicile, entretenait encore l’espoir de s’en sortir, il n’a pas fait le poids devant l’Asec Mimosas d’Abidjan. Au stade municipal de Yamoussoukro, dimanche 27 août dernier, il a tout simplement coulé corps et âme (2-0). Victor Zvunka et ses poulains ont manqué l’occasion de prendre leur revanche face à un adversaire qui les avait déjà éliminés à ce même stade de la compétition, l’année dernière seulement.
Désormais, les deux clubs vont devoir s’occuper de leurs préparatifs pour la Ligue professionnelle du football béninois, saison 2023-2024. Ce sera, une nouvelle fois, pour jouer incontestablement les premiers rôles et représenter le Bénin dans les différentes compétitions interclubs sur le plan africain.
Mais, pendant combien de temps, l’apprentissage des clubs béninois appelés à représenter le pays à ces compétitions interclubs africaines va-t-il se poursuivre ? Le moment n’est-il pas venu, de réfléchir sur les causes de l’échec répété des clubs béninois, dès les préliminaires ?
Par le passé, ce sont les Adjidjas des Fap, les Dragons de l’Ouémé et le Mogas 90 qui nous avaient habitués à l’exploit de franchir ce stade, que ce soit en Coupe d’Afrique des clubs champions ou en Coupe d’Afrique des clubs vainqueurs de coupe. Mieux, les Orange et Noir sont même allés jusqu’en quarts de finale, éliminés par le National Al Ahly d’Egypte (1-1, 0-4). C’était en Coupe d’Afrique des clubs vainqueurs de coupe, édition 1985. En 1987, ils atteindront les demi-finales de la même compétition, perdant (0-0, 2-3) face au Gor Mahia du Kenya. Tout dernièrement, c’est l’équipe d’Esae Fc qui, après avoir franchi les préliminaires de la Coupe de la Confédération, s’est qualifiée pour la phase de poules en 2019. C’était une première dans l’histoire du football béninois. Et depuis, l’attente se fait longue. Sur le plan continental, depuis un certain moment, les saisons ne font que se ressembler pour les clubs béninois.
Et pourtant, s’agissant de ce qu’il y a actuellement de meilleur en matière de clubs au niveau du football au Bénin, ce sont Coton Fc de Ouidah et Loto-Popo Fc de Grand-Popo. Plus structurés et mieux organisés, ce ne sont pas les moyens financiers qui leur manquent, avec des joueurs mis dans de très bonnes conditions. Ce qui leur permet d’imposer, à eux deux, leur suprématie sans partage sur la Ligue professionnelle de football.
A travers leurs nouvelles contre-performances enregistrées en compétition africaine, comment ne pas admettre que ce soit le football béninois qui a été remis à sa vraie place, celle qui lui convient. Quand bien même, il ne s’agirait que des préliminaires et que les ogres sont encore au repos, force est de constater également que les deux clubs béninois n’ont pu inscrire le moindre but.
Des insuffisances constatées
Il y a donc de quoi remettre, à nouveau en cause le format actuel du championnat national avec 36 clubs de première, deuxième et troisième divisions, confondues. Pour un pays comme le Bénin, ce nombre est exagéré. A cela s’ajoute le fait qu’ils ne partent pas avec les mêmes chances. Pendant que certains, appuyés par des sociétés sportives, sont privilégiés et s’en sortent bien, d’autres, comptant sur la seule subvention de l’Etat, se débrouillent ou tirent difficilement leur épingle du jeu. Il va falloir procéder au bilan de ce format, en faisant la part des choses entre les clubs de la première, la deuxième et troisième divisions, puis ceux amateurs. Le football répond à des principes bien définis. En témoigne sa pratique sous d’autres cieux.
Une autre insuffisance dont le Coton Fc et le Loto-Popo Fc ont également fait les frais, c’est de ne pas avoir confiance aux joueurs qui ont mouillé le maillot au cours du championnat afin qu’ils se qualifient pour ces compétitions. L’erreur a été de balayer une grande partie de leurs effectifs. A quelques jours de leur entrée en lice, ces clubs ont fait l’option suicidaire de recruter d’autres joueurs. Conséquence, ils ont été confrontés à un sérieux problème de cohésion dans leur jeu.
Par ailleurs, le Loto-Popo Fc peut, dans une certaine mesure, bénéficier des circonstances atténuantes par rapport à l’inexpérience de son entraîneur, Mathias Déguénon. Ce qui n’est pas le cas du Coton Fc dont l’entraîneur Victor Zvunka, en dépit de sa grande expérience et de sa notoriété avérée, a persévéré dans les mêmes erreurs, face au même adversaire que lors de la précédente campagne africaine, l’Asec Mimosas.