La Nation Bénin...
La ville de Porto-Novo a vibré, du 23 au 24 août dernier, au rythme du wushu lors de la phase finale du championnat national. Entre organisation réussie, révélation de jeunes talents, performances et perspectives sur le plan international, David Ataï Guédégbé, trésorier général et porte-parole de la Fédération béninoise de wushu (Fbw), fait le point et dévoile les prochaines étapes d’une discipline en plein essor.
La Nation : Il y a quelques jours, la Fbw a organisé la phase finale du championnat national de wushu à Porto-Novo. Peut-on affirmer qu’après deux jours de compétition, il y a de la satisfaction tant sur le plan organisationnel que sur celui des performances des pratiquants ?
David Ataï Guédégbé : Oui, je peux affirmer sans hésitation qu’il y a de la satisfaction, tant au niveau de l’organisation que de la qualité des performances. Nous avons constaté un réel perfectionnement, preuve que nous travaillons progressivement pour que le wushu prenne véritablement son envol au Bénin. Je puis vous dire que de nouveaux compétiteurs nous ont particulièrement émerveillés. Nous avons enregistré des participants venus de Bohicon, de Missérété et d’autres localités, ce qui montre que tout le pays était représenté. Les surprises ont été nombreuses, surtout en termes de qualité technique. Je tiens à remercier tous les participants, les maîtres, ainsi que les arbitres qui ont contribué à la réussite de ce championnat. Je voudrais adresser une mention spéciale au grand maître Patrice Komena, qui a beaucoup œuvré pour que nous soyons à Porto-Novo et que nous puissions découvrir de nouveaux talents.
Ce championnat a été placé sous le signe de la jeunesse, car nous avons compris que ce sont les jeunes qui incarnent l’avenir du wushu. Et nous n’avons pas été déçus. Nous avons vu un grand nombre d’enfants s’illustrer. Le samedi 23 août, nous avons travaillé jusqu’à 21 heures, et dès 8 heures le dimanche 24, les épreuves ont repris. C’est une satisfaction totale. Je voudrais aussi remercier le ministre des Sports, Benoît Dato, ainsi que tout son staff technique, le maire de Porto-Novo, le préfet, le directeur de la Police et toutes les autorités qui ont rendu cet événement possible. La Fédération béninoise de wushu (Fbw) leur exprime sa profonde gratitude.
Depuis quelques éditions, la phase finale du championnat national est organisée de façon tournante. Pourquoi le choix de Porto-Novo pour cette année ?
Ce n’est pas la première fois que nous venons à Porto-Novo. Toutefois, nous avons choisi cette option pour faire découvrir le wushu dans tout le Bénin, même dans les zones reculées. Petit à petit, nous faisons notre chemin. Les prochaines éditions pourraient avoir lieu à Boukoumbé, Bantè ou Natitingou. C’est un choix du bureau exécutif validé par l’assemblée générale. Nous voulons rapprocher le wushu des populations rurales, car nous savons qu’il existe dans ces régions des talents bruts qui ne demandent qu’à être encadrés pour représenter fièrement le Bénin sur la scène internationale. C’est la ligne directrice de notre politique.
Dans quelles catégories s’est déroulé ce championnat ?
Le championnat a concerné le Sanda et le Taolu. Le Taolu est subdivisé en onze sous-catégories notamment le Changquan, le Nanquan, le Taijiquan, le Gunshu, entre autres. Dans chacune d’elles, les athlètes ont montré de réels progrès. Au
niveau du Sanda, les compétitions se sont déroulées par catégories de poids, de 40 kg à plus de 100 kg. Nous avons eu des représentants dans presque toutes les divisions, avec à la clé des médailles. Les plus méritants sont repartis avec de magnifiques trophées importés d’Europe, afin que leurs efforts restent gravés dans leur mémoire.
Ce championnat a-t-il aussi concerné les femmes ?
Bien sûr. Les femmes étaient présentes. D’ailleurs, dans le Taolu, si le meilleur athlète est un garçon qui a remporté trois médailles d’or, chez les enfants, c’est une fille qui s’est distinguée, Ouristela Goulomé, également triple médaillée d’or. Elle a aussi obtenu un trophée. Dans les combats, la participation féminine s’est aussi fait remarquer. Nous avons eu de belles découvertes et une véritable progression du niveau technique. C’est une grande source de satisfaction pour nous.
Quelles sont les prochaines échéances pour le wushu béninois ?
Après le championnat, une équipe de la Fédération participera au 17ᵉ championnat du monde de wushu à Brasília, au Brésil. L’équipe s’est activement préparée et a quitté Cotonou dans la nuit du 30 au 31 du mois d’août. La tâche ne sera pas facile face à près de 70 pays, mais nous sommes confiants. Ensuite, il y aura la Coupe de l’excellence, probablement à Cotonou, puis le Championnat d’Afrique junior du 1ᵉʳ au 8 février 2026. Le mois suivant, la Chine abritera le Championnat du monde junior. Enfin, nous préparons déjà les Jeux olympiques de la Jeunesse prévus à Dakar. Ce sera la première fois que les Jeux olympiques auront lieu en Afrique. Avec l’appui du gouvernement, qui ne ménage aucun effort pour nous accompagner, nous espérons écrire une page historique pour le wushu béninois.
David Ataï Guédégbé, trésorier général et porte-parole de la Fédération béninoise de wushu