La Nation Bénin...
Ancienne internationale béninoise, aujourd’hui présidente de la Ligue régionale Atacora-Donga, Cécile Akouavi Pampangou raconte son parcours passionné. Entre engagements sportifs, défis professionnels et leadership féminin, elle œuvre pour faire grandir le volley-ball et transmettre des valeurs fortes aux jeunes.
La Nation : Ancienne joueuse de l’équipe nationale du Bénin, vous êtes la présidente de la Ligue régionale Atacora-Donga de volley-ball. Pourriez-vous nous retracer votre parcours sportif ?
Cécile Akouavi Pampangou: J’ai commencé par d’autres disciplines, comme le handball, le basketball ou encore le tennis de table, avant de me tourner définitivement vers le volley-ball en 1983. J’ai fait mes premiers pas au stade municipal de Natitingou. Faute d’équipe féminine, j’ai évolué plusieurs années aux côtés des hommes. En 1988, mes études m’ont conduite à Abomey-Calavi. Un matin, lors d’un jogging, j’ai découvert un terrain inoccupé dans l’enceinte du Village d’Enfants Sos (Vesos). Avec l’appui de M. Ismaël Bada, les premiers entraînements ont commencé. Rapidement, les équipes se sont multipliées ; trois masculines (seniors, juniors, cadets) et une féminine, dont j’étais la capitaine. Nous étions renforcées par des joueuses comme Grâce Gouda ou Sidonie Kiki. C’est dans ce vivier que de futurs grands volleyeurs, comme feu Roger Gahounga, ont fait leurs débuts. J’ai ensuite intégré l’équipe nationale du Bénin, même si mon parcours y fut bref, car mes obligations personnelles m’ont ramenée à Natitingou. J’ai aussi bénéficié du Programme d’aide sportive (Pas) en 1991, équivalent du Niveau I actuel, et suivi plusieurs stages d’arbitrage. Au sein de la ligue régionale, j’ai été deux fois trésorière générale adjointe, puis trésorière générale, avant d’être élue présidente. J’en suis aujourd’hui à mon troisième mandat, qui s’achèvera en janvier 2026, si Dieu le veut. Ces dernières années, j’ai également encadré des jeunes dans le cadre de projets de sensibilisation à l’égalité de genre, à Kouandé et Bassila, grâce au projet Volley-Impact. Du 1er au 3 septembre 2025, j’ai eu l’opportunité de suivre la formation des formateurs organisée par l’association Havoba, l’ambassade de France et la Fédération béninoise de volley-ball.
Comment parvenez-vous à concilier sport et vie professionnelle ?
Ce n’était pas aussi difficile qu’on pourrait l’imaginer, car tout est question de planification. J’ai toujours eu pour maxime: « Vouloir, c’est pouvoir ». Le volley-ball est ma passion, il est au cœur de ma vie. Il me procure énergie et joie. Lorsque je suis triste, stressée ou anxieuse, il me suffit de jouer ou de regarder un match pour retrouver mon équilibre. Pour moi, le volley-ball est une véritable thérapie, ma « pilule » ou ma « drogue » positive. Il m’a permis de trouver la force d’assumer à la fois mes responsabilités professionnelles et sportives. C’est pourquoi je dis souvent : il n’y a pas de vie professionnelle sans sport, et inversement.
En quoi consiste précisément votre rôle à la tête de la Ligue régionale Atacora-Donga de volley-ball ?
Mon rôle est multiple et exigeant. Il s’agit avant tout d’organiser et de gérer les compétitions régionales, de planifier les grandes réunions et de prendre les décisions importantes en matière de réglementation, de calendrier et de gestion technique. Je suis aussi responsable des relations avec les clubs, les joueurs, les entraîneurs et l’ensemble des parties prenantes, afin d’assurer le succès et la cohésion de la ligue. Enfin, je définis une vision et une stratégie claires pour promouvoir le volley-ball et atteindre les objectifs fixés. En résumé, je dirige, j’accompagne et je veille à ce que la discipline rayonne dans nos départements.
Qu’avez-vous appris de votre expérience dans le volley-ball, à la fois comme joueuse et dirigeante ?
Le volley-ball m’a apporté énormément. D’abord, la confiance et l’estime de soi. Ensuite, la discipline, le sens des responsabilités, mais aussi la persévérance et la résilience face aux épreuves. J’y ai appris la communication, l’esprit d’équipe, la gestion du stress et le goût de l’innovation. Sur le plan personnel, le volley-ball a renforcé ma santé physique et mentale, m’a permis de développer un vrai leadership et surtout de tisser des liens sociaux forts. Enfin, il m’a appris l’ouverture d’esprit, le pardon et le fair-play, qui sont pour moi les piliers du sport.
Quels conseils donneriez-vous à la jeune génération qui aspire un jour à occuper un poste de responsabilité ?
Je leur dirais d’abord d’avoir la passion et la motivation, car ce sont les clés de la réussite. Il faut croire en la mission et en la vision de son organisation, et travailler dur pour atteindre les objectifs. Le rôle de président exige un engagement sans faille, notamment savoir gérer les conflits, résoudre les problèmes avec efficacité et développer ses compétences en communication afin de partager ses idées et mobiliser les autres. Il faut aussi faire preuve d’écoute, d’ouverture et d’acceptation de l’autre, cultiver le vivre-ensemble et ne jamais oublier que patience et pardon sont des vertus indispensables pour diriger.
Cécile Akouavi Pampangou, présidente de la Ligue régionale Atacora-Donga de volley-ball