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Can Féminine 2026: La Caf face à la controverse du mérite sportif

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Le football féminin n’a pas besoin de calculs, il a besoin de justice sportive Le football féminin n’a pas besoin de calculs, il a besoin de justice sportive

La Caf s’attire les foudres du monde sportif après sa décision de désigner les quatre dernières nations qualifiées pour la Can Féminine 2026 sur la base du classement Fifa, plutôt que par des matchs de barrage. Un choix perçu par beaucoup comme une trahison de l’esprit même du football.

Par   Abdul Fataï SANNI, le 06 nov. 2025 à 09h50 Durée 2 min.
#CAN féminine 2026

En préférant le classement Fifa pour repêcher les équipes éliminées au second tour des éliminatoires de la Can Féminine Maroc 2026, la Confédération africaine de Football (Caf) rompt avec la logique fondamentale, celle de jouer et de gagner. Pourtant, le mérite sportif s’est exprimé lors des éliminatoires. Des nations comme le Malawi (155e mondial), le Cap-Vert (126e) ou le Kenya (140e) ont arraché leur qualification face à des adversaires mieux classés. Leur succès illustrait l’essence même du sport notamment la surprise, l’effort et la passion. Mais désormais, cette magie s’efface derrière des chiffres froids. Car la nouvelle méthode de la Caf est de repêcher des équipes comme le Cameroun (66e), la Côte d’Ivoire (71e), le Mali (79e) ou l’Egypte (95e), éliminées sur le terrain, mais mieux classées par la Fifa. Pendant ce temps, d’autres sélections, à l’image du Bénin, resteront écartées malgré leur combativité et leur progression visibles. Ce choix crée une fracture entre le mérite et la réputation, entre le terrain et les bureaux. Pis encore, il crée un précédent dangereux. Si demain les qualifications se décident sur le papier, quel sens aura encore la compétition ? Le classement Fifa, fondé sur des critères discutables, favorise les nations déjà puissantes et marginalise celles en pleine construction.

Le football féminin mérite mieux

En privilégiant les chiffres à l’effort, la Caf envoie un signal désastreux ; que l’excellence sportive peut être contournée. Elle compromet l’espoir des nations émergentes, celles qui investissent dans la formation, bâtissent des équipes et rêvent de se faire un nom. Le football féminin africain, en plein essor, ne doit pas être freiné par des décisions administratives. La Can Féminine doit rester le sanctuaire du mérite et de la passion. Et la Caf a encore le pouvoir de rectifier le tir et de redonner au jeu toute sa noblesse ; celle du combat loyal, du talent et de la sueur.