La Nation Bénin...
A
quelques jours de l’Assemblée générale élective de la Fédération béninoise de
Judo prévue pour le 10 octobre, le climat au sein de la famille du judo reste
tendu. Entre critiques du processus électoral et appels à une gouvernance plus
transparente, Binutiri Gratien Flacandji, président du Judo club Dragons
Nouvelle Génération, revient sur les dysfonctionnements observés, partage ses
propositions et son ambition de refonder le judo béninois.
La Nation : La Fédération béninoise de Judo tient son assemblée générale élective le 10 octobre prochain. Dites-nous un mot sur l’organisation de ce congrès et le processus électoral.
Binutiri Gratien Flacandji : Le processus électoral suit son cours sans tenir compte de l'article 73 de notre règlement intérieur qui exige la mise sur pied d'un Comité électoral, deux mois avant le terme du mandat. Ensuite, il y a eu la convocation inadéquate et inappropriée d'un conseil fédéral que j'ai dénoncée et qui a été annulée. Les ingérences répétées du comité exécutif dans le processus électoral sont également préoccupantes. Je pourrais aussi citer la question du corps électoral que j'avais anticipée depuis novembre 2024 en demandant l'état des lieux des clubs de judo et le rapport technique du championnat national 2024. Nous sommes à neuf jours de l'Ag élective et le corps électoral n'est toujours pas disponible. C'est effarant. Fondé sur des valeurs morales, le judo, avant d'être un sport est une école de vie où les pratiques contraires à l'éthique ne devraient avoir cours. Et quand on est un vrai judoka, on ne peut se taire sur les dysfonctionnements dont les conséquences pèseront sur de longues années. Je pense que tout n’est pas rose.
Comment pensez-vous que ces problèmes pourraient être résolus pour garantir un processus électoral transparent et équitable ?
L'amour du judo et non les intérêts personnels est la seule solution. Tout ce que nous contestons et dénonçons est basé sur des dispositions de nos textes et le bon sens. Mais le comité exécutif préfère passer outre et veut évoluer sans tenir compte des observations.
Quel est votre message aux membres de la fédération et aux supporters du judo béninois à l'approche de l'Assemblée générale élective du 10 octobre ?
J'appelle
toutes les énergies positives à nous rejoindre pour révéler le Bénin par le
judo. Depuis quelques années, les autorités administratives du pays, en tête
desquelles le chef de l'Etat, ont fait du sport un vecteur de développement. A
nous, acteurs du mouvement sportif, de suivre le pas pour atteindre cet
objectif.
Avez-vous des alternatives pour améliorer la gouvernance de la Fédération béninoise de Judo ?
Bien
entendu, sinon je ne serais pas candidat. La toute première est la
restructuration profonde de notre système. Elle passe par la mise à jour de nos
textes, devenus caduques et ne reflétant plus les réalités du sport actuel,
ainsi que par la clarification des rôles et responsabilités pour éviter les
conflits d’attributions.
La deuxième est l’exigence d’un commissariat aux comptes chargé de contrôler la gestion financière et de veiller à l’exécution des cahiers des charges du Comité exécutif aussi bien que de la Direction technique. La non-réalisation d’au moins 75 % des engagements devrait être une mesure éliminatoire pour une réélection.
La troisième est la formation des responsables de ligues et d’associations afin qu’ils s’adaptent aux standards de bonne gouvernance. La quatrième concerne l’inclusion de tous les acteurs dans le développement du judo et la prise en compte de leurs idées. Enfin, une gouvernance améliorée passe nécessairement par une communication transparente et soutenue.
Comment comptez-vous mobiliser les membres de la fédération et les supporters du judo béninois pour soutenir votre cause ?
Les idées que je porte, mes ambitions et mon programme sont la seule arme dont je dispose pour redresser la maison judo. Je défends les valeurs de ce sport, je suis un passionné et j'ai fait mes preuves en matière d'engagement pour le judo national.
Quel est votre objectif ultime pour la Fédération béninoise de Judo ?
Mon
objectif ultime est la refondation du judo béninois et son implantation sur
tout le territoire national afin que, dans les tout prochains mois, le judo
soit véritablement un sport national. Je suis un homme de très grande qualité
et, dans le milieu judo, cela ne fait aucun doute. La nouvelle dynamique que
j'entends insuffler est basée sur l'obligation de résultats. Mon équipe et moi
n'aurons que deux objectifs : réussir ou réussir.