La Nation Bénin...
Les opérations d’enregistrement des parcelles au cadastre national se déroulent bien à Porto-Novo, sous l’égide de l’Agence nationale du domaine et du foncier (Andf), avec l’appui financier des Pays-Bas. C’est du moins, le constat issu de la visite, lundi dernier, de l’ambassadeur du Royaume des Pays-Bas près le Bénin accompagné d’une forte délégation dont la directrice générale de Kadaster international.
La multiplication des conflits fonciers favorisée par l’absence de cadre unifié des données foncières à la mairie de Porto-Novo est en train d’être conjuguée aujourd’hui au passé. Cette avancée est à l’actif du partenariat fécond entre le Bénin et les Pays-Bas qui a fait bénéficier la ville capitale de deux projets majeurs. Il s’agit du Projet de modernisation de l’administration foncière (Pmaf) et du Projet de préparation de la mise à l’échelle du cadastre national (Ppmec). Ces deux projets transforment la manière de gérer le foncier par la mairie de Porto-Novo et apporte une sécurisation certaine des droits fonciers aux présumés propriétaires terriens et rassure les investisseurs. Les fruits de ces projets fonciers sont élogieux sur le terrain à Porto-Novo faisant partie des 12 communes pionnières pour la mise en place d’un cadastre numérique conforme aux standards technologiques les plus récents. C’est du moins le constat qui a été fait, ce lundi à Porto-Novo, par une délégation néerlandaise de haut niveau conduite par l’ambassadeur du Royaume des Pays-Bas près le Bénin. Le diplomate hollandais et sa suite composée de la directrice générale de Kadaster international et des membres du consortium Mdf et Vng international étaient à la mairie de Porto-Novo puis sur le terrain pour toucher du doigt les réalités. Ils ont eu droit à un point des opérations cadastrales dont la première phase a concerné les 4e et 5e arrondissements de la ville capitale.
Selon le maire de Porto-Novo, entre 2021 et 2023, près de 2 512 hectares ont été cartographiés et plus de 31 500 droits fonciers ont été enregistrés dans la plateforme nationale e-Foncier Bénin. Plus de 12 % des parcelles enregistrées appartiennent à des femmes, a fait savoir l’autorité municipale. Le maire salue cette avancée dont les retombées sont actuellement visibles à travers la délivrance des premiers Certificats d’enregistrement au cadastre (Cec) procurant aux bénéficiaires une sécurité foncière accrue et inédite.
Opérations totalement gratuites
L’avènement des Cec va corriger beaucoup de choses. Car, auparavant, Porto-Novo ne disposait pas d’une base foncière unique et centralisée, accessible à l’ensemble de l’administration. Ce qui favorisait la multiplication des conflits fonciers. Le succès des opérations cadastrales dans les 4e et 5e arrondissements de Porto-Novo a incité le maire à plaider pour leur extension à l’ensemble du territoire de la commune. Cette demande a reçu un écho favorable auprès de l’ambassade du Royaume des Pays-Bas près le Bénin. La collecte des données cadastrales a démarré depuis bientôt deux mois dans les trois autres à savoir les 1er, 2e et 3e arrondissements restants de Porto-Novo, a indiqué le maire. Charlemagne Yankoty a remercié l’ambassade du Royaume des Pays-Bas pour l’accord de ce nouveau financement qui permettra à toutes les parcelles de la commune de Porto-Novo d’être sécurisées et intégrées à la base nationale de gestion foncière. L’édile de Porto-Novo exprime la gratitude de sa population également au gouvernement, à l’Andf et au Ppmec pour le choix porté sur la ville capitale qui fait désormais partie des trois communes, bénéficiant de la couverture cadastrale intégrale. Il se réjouit que le Projet ne se soit pas limité à l’enregistrement des parcelles et des droits. Il a doté la mairie de Porto-Novo d’équipements informatiques modernes et formé les agents sur l’utilisation du système e-Foncier Bénin, garantissant ainsi une mise à jour automatique des données cadastrales et une réduction nette des tracasseries et peines des concitoyens dans l’accomplissement des formalités liées à l’établissement et l’obtention des actes fonciers. Le maire de Porto-Novo a plaidé pour l’élargissement du projet aux autres communes non bénéficiaires. Les premiers Certificats d’enregistrement au cadastre (Cec) générés par la base nationale de données cadastrales ont été remis aux présumés propriétaires bénéficiaires. Le directeur général adjoint de l’Andf, Moussa-Fils Djibril, pour sa part, a insisté sur le caractère gratuit des opérations et l’importance des Cec.
Bénéficiaires en joie
La visite sur le terrain dans le quartier de Dodji dans le 4e arrondissement a permis à la délégation néerlandaise de faire une remise symbolique à des présumés propriétaires de parcelles composés d’hommes, femmes et jeunes. Ces bénéficiaires n'ont pas caché leur joie de voir leurs parcelles sécurisées et disposant d’un numéro unique d’identification sur toute l’étendue du territoire national. L’ambassadeur des Pays-Bas près le Bénin, Joris Jurriëns, se réjouit du succès des opérations à Porto-Novo. Ce qui permet aux propriétaires d’avoir un titre foncier pour investir et produire en toute sérénité. Le diplomate néerlandais rassure de l’ambition de son pays d’accompagner le gouvernement béninois et l’Andf pour l’extension progressive du projet aux autres communes non prises en compte actuellement pour une implémentation à l’échelle nationale.
Cora Smelik, directrice générale de Kadaster international, a été sidérée par la joie des bénéficiaires dont des femmes. Les opérations cadastrales, à l’en croire, ont fait leurs bonnes preuves aux Pays-Bas. Elles ont permis de mettre fin aux litiges fonciers auxquels était confronté le pays disposant de 8 millions de parcelles contre 12 millions au Bénin. Cora Smelik estime que le Bénin est aussi sur la bonne voie avec le projet en cours dans onze autres communes à savoir Cotonou, Abomey-Calavi, Sèmè-Podji, Sakété, Pobé, Grand-Popo, Aplahoué, Bohicon, Parakou, N’Dali et Djougou.
Le présidium lors de la séance de travail à la mairie de Porto-Novo