La Nation Bénin...
La revue annuelle du secteur agricole au Bénin se tient à
Cotonou les 24 et 25 juillet 2025 au titre de la gestion 2024. Un rendez-vous
placé sous le signe de la reddition de comptes, de la réflexion stratégique et
de l’engagement collectif pour un avenir agricole plus résilient et inclusif.
C’est dans un contexte marqué par les aléas climatiques,
la pression démographique et la dynamique industrielle naissante que s’est
ouverte, jeudi 24 juillet, la revue annuelle du secteur agricole au Bénin.
Véritable exercice de reddition de comptes et de prospective, cette édition
2025 revêt une portée toute particulière, en tant que synthèse de l’ère du
Programme d’action du gouvernement (Pag) amorcée en 2016.
Trois communications centrales structureront les travaux
notamment l’identification des mesures idoines pour améliorer la production de
viande au Bénin; l’appréciation du bilan de la mise en œuvre du Pag volet
agriculture de 2016 à 2024 ; la nécessité d’une assurance agricole adaptée pour
mitiger les risques liés aux activités de productions agricoles. Autant de
thématiques stratégiques abordées dans un esprit de co-construction et de réalisme.
Au nom des professionnels agricoles, Hermann Imali
Djetta, président de la Chambre nationale d’agriculture du Bénin (Cna-B), a
salué les avancées portées par les réformes, tout en appelant à renforcer la
structuration des filières et l’approvisionnement des industries locales. Il a
également plaidé pour une gestion plus intégrée des ressources hydriques afin
d’assurer la résilience face aux chocs climatiques.
Les partenaires techniques et financiers, représentés par Waly Clément Faye d’Enabel, ont réitéré leur engagement aux côtés du Bénin. Soulignant l’importance d’un partenariat équilibré et d’une approche inclusive, ils ont salué les efforts de transformation engagés et appellent à poursuivre dans la voie de la synergie et de la responsabilité mutuelle.
Des avancées notables
En ouvrant les travaux, le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (Maep), Gaston Cossi Dossouhoui, a mis en exergue les avancées notables enregistrées. Il s’agit d’une hausse de 6 % des productions céréalières, de 29 % pour les légumineuses, et de plus de 14 % pour les œufs et le poisson d’élevage. A l’en croire, malgré une pluviométrie déficitaire, les filières ont globalement résisté et le coton en particulier maintient sa dynamique, avec un bond de 6,3 %. Mais si les résultats suscitent une certaine satisfaction, le ministre appelle à une mobilisation renouvelée, notamment pour inverser la tendance dans le secteur de la pêche artisanale en recul. « Cette revue doit aller au-delà de la reddition. Elle est aussi un espace de réflexion stratégique pour guider l’action publique », a-t-il martelé. Et cette revue, loin d’être une simple formalité, sonne comme un point d’ancrage collectif pour maintenir la cadence, mutualiser les efforts et bâtir un secteur agricole pleinement acteur du développement national. Il s’agira, au sortir de cette revue, de dégager des recommandations réalistes, consolidées par des données probantes, pour inscrire durablement l’agriculture béninoise sur la voie de la compétitivité, de la souveraineté alimentaire et de la création d’emplois pour les jeunes et les femmes.
A l’heure du bilan, le Bénin montre un visage agricole solide, mais conscient des défis à relever