Non respect du rituel de consommation de la nouvelle igname: Le déficit du tubercule en cause

L’attente se fait encore longue après les différentes prières et cérémonies consacrant la consommation de la nouvelle igname. Le tubercule n’est pas encore abondant sur le marché, comme à l’accoutumée, bien que sa consommation soit actée par les sages et têtes couronnées. A Natitingou, le palais royal a donné son quitus pour la consommation de l’igname au début du mois d’août. La cérémonie a été faite aussi à Kotopounga, situé à environ trente-cinq kilomètres du centre ville de Natitingou, dans une liesse populaire. Mais sur le marché, rien ne présage encore de l’affluence habituelle des consommateurs au niveau des points de vente d’igname. Défaut criant de tubercule au niveau du marché, aux abords de rue et chez les vendeuses ambulantes.

Les citoyens de Natitingou se rappellent qu’en cette période, le tubercule inonde  le marché et chacun pouvait en prendre sans ‘’calcul’’, parce qu’accessible à un prix abordable pour les consommateurs. Mais présentement, le prix repousse les consommateurs. Sauf les restaurateurs qui s’acharnent à en prendre pour animer leur espace dans le cadre de la célébration de ce qu’ils appellent la ''fête de l’igname'', allusion faite à la cérémonie qui draine de curieux touristes et natifs de la commune de Savalou chaque 15 août. Elle demeure une fête identitaire et culturelle qui mobilise des touristes de par le monde.

Cette rareté de tubercule d’igname a pour cause fondamentale, selon des agriculteurs et revendeuses, la rareté des pluies qui a marqué la saison. Les premiers mois de la mise en terre de l’igname ont connu une longue période de sécheresse qui impacte les spéculations. Ces acteurs comptent sur les grandes pluies qui arrosent le département de l’Atacora en ce moment pour espérer une bonne maturité des tubercules. Ce qui facilitera, disent-ils, sa commercialisation à une grande échelle.