La Nation Bénin...
Dans cette nouvelle édition de Conseils @Visés, Saïd Maliki, Expert en investissement immobilier et consultant en business development, PDG de PREFABATIM & West Coast Property partage avec nous son expérience sur l’entrepreneuriat. Sur le continent africain, malgré l’air chargé d’idées, pourquoi tant d’initiatives restent dans l’ombre ? Comment transformer un projet en résultat concret. À travers une analyse pratique et inspirante, il livre les clés d’engagement pour passer de l’idée à l’action et des projections aux résultats.
Pourquoi tant d’idées meurent avant même de naître ?
Dans chaque conversation, dans chaque taxi, sur chaque marché, on entend des visions d’avenir : “Si j’avais les moyens, je ferais ceci…”, “Mon idée, c’est de créer cela…” Mais entre l’idée qui brille dans la tête et l’action qui change une vie, il y a souvent un désert. Un désert de peur, de procrastination, de doutes et de manque de discipline. Beaucoup d’idées brillantes n’ont jamais quitté le carnet de notes de leur auteur. Leur créateur a cherché l’approbation du monde avant d’agir, oubliant que l’innovation n’a pas besoin d’applaudissements, mais de courage. C’est là que beaucoup s’égarent, et que peu avancent.
L’action ne nécessite-t-elle pas un minimum de moyens que les jeunes n’ont pas ?
Une idée ne meurt pas par manque d’argent, mais par excès d’attente. Sur notre continent, combien de jeunes ont imaginé des projets agricoles, technologiques ou artisanaux incroyables… mais n’ont jamais osé les tester ? Ils ont attendu l’aide d’un partenaire, un financement, ou une validation sociale. Pourtant, ceux qui avancent savent que le meilleur moyen de prouver la valeur d’une idée, c’est de la confronter à la réalité.
Qu’est-ce qui différencie alors celui qui rêve de celui qui agit ?
La différence se joue dans un mot : discipline. Rêver est gratuit, mais passer à l’action coûte de l’effort, du temps, de la constance et parfois de la solitude.
L’homme d’action ne cherche pas des conditions parfaites, il crée avec ce qu’il a.
Dans beaucoup de pays africains, les entrepreneurs les plus inspirants ont commencé sans capital : un téléphone, un sac à dos, un carnet d’adresses et une foi solide. Regarde l’histoire de nombreux créateurs africains : des jeunes qui ont démarré dans un petit local poussiéreux, et qui dirigent aujourd’hui des entreprises respectées. Ils n’ont pas attendu l’idéal. Celui qui agit avec peu finit par faire beaucoup. Celui qui attend beaucoup finit par ne rien faire.
Comment certains parviennent-ils à transformer une idée en empire pendant que d’autres piétinent ?
Ce sont des entrepreneurs qui ont compris que le talent a besoin de rigueur pour survivre. L’idée, aussi brillante soit-elle, n’a aucune valeur sans exécution. Un projet se bâtit sur des heures de travail, de doutes, d’erreurs et de recommencements. Les “raconteurs d’idées” aiment parler de ce qu’ils feront “bientôt”. Les “faiseurs”, eux, travaillent dans le silence, avancent lentement mais sûrement, et finissent par faire parler leurs résultats dans la persévérance. Sur le continent, beaucoup d’entreprises emblématiques ont été bâties par des personnes qui ont choisi l’action plutôt que la parole. Pendant que certains préfèrent justifier pourquoi ça ne marche pas, eux travaillent ardemment à le faire marcher.
Comment savoir qu’une idée mérite qu’on y consacre sa vie ?
Une bonne idée ne se mesure pas à son originalité, mais à son impact concret sur la vie des autres. Une idée qui change une habitude, qui simplifie la vie, ou qui apporte une solution à un problème réel, mérite d’être poursuivie. Les succès africains les plus solides sont souvent nés d’observations simples: L’accès à l’énergie -le transport local -la valorisation des produits agricoles -la digitalisation des services publics. Ceux qui ont compris cela ont bâti des empires à partir de besoins quotidiens. L’idée utile nourrit son créateur, l’idée égoïste l’épuise.
Pourquoi l’action reste la meilleure stratégie ?
Parce que aucun plan, aucun conseil, aucune formation ne remplace l’expérience du terrain. L’action révèle ce que la réflexion cache : tes forces, tes failles, ta ténacité. C’est sur le terrain que naissent les vrais apprentissages. L’entrepreneur africain qui réussit n’est pas celui qui sait tout, mais celui qui ose apprendre en marchant. Chaque tentative te rapproche du succès. Même l’échec devient un professeur, à condition de ne pas s’arrêter. Ce que tu apprends en agissant vaut plus que ce que tu crois savoir en réfléchissant.
Quel est votre cri de cœur pour un néo-entrepreneur africain ?
Le monde n’a jamais été changé par des idées bien gardées, mais par des hommes et des femmes qui ont osé les incarner. L’Afrique regorge de cerveaux brillants, de créateurs, de penseurs, de rêveurs…Mais le futur appartiendra à ceux qui auront le courage de passer à l’action. Parce que à la fin, ce ne sont pas les idées qui manquent. Ce sont les pas. Et chaque pas posé, aussi petit soit-il, rapproche ton idée de ton destin. Agis. Même mal. Même petit. Mais agis.
Saïd Maliki, Expert en investissement immobilier et consultant en business development, PDG de PREFABATIM & West Coast Property