Forum d’information et d’échange sur les parcs: Une plateforme stratégique pour l’avenir des parcs nationaux

Le Bénin entend faire désormais des parcs nationaux de véritables leviers de développement économique, de stabilité sécuritaire et de coopération sous-régionale, au cœur de sa politique environnementale. Dans ce sens, les initiatives se multiplient pour impulser une nouvelle dynamique au secteur. L’une de ces initiatives est le Forum d’information et d’échange sur les parcs (Fiep) dont la deuxième édition s’est tenue les 12 et 13 décembre à Cotonou. Il marque une étape importante dans la structuration du dialogue autour des parcs nationaux du Bénin et au-delà, de la sous-région ouest-africaine. Porté par African Parks, en partenariat avec le Centre national de gestion des réserves de faune (Cenagref), le Fiep se veut une plateforme inclusive d’information, de concertation et de mobilisation. L’ambition affichée est de renforcer la communication sur les parcs nationaux, valoriser les acquis de la conservation et promouvoir des partenariats stratégiques capables de répondre aux défis actuels, notamment sécuritaires.

Pour Eric Hermann Batamoussi, représentant pays d’African Parks au Bénin, cette deuxième édition consacre la montée en puissance du forum. « Ce forum se positionne aujourd’hui comme une plateforme fédérant les efforts sur le plan national. À cette deuxième édition, il prend une dimension sous-régionale parce que nous recevrons nos voisins sous-régionaux», a-t-il souligné. Selon lui, cette ouverture constitue une nouvelle ère pour renforcer la synergie transfrontalière, indispensable face aux défis communs auxquels sont confrontés les parcs nationaux.

Fidèle à son esprit initial, le Fiep vise à accroître la visibilité des parcs nationaux et à favoriser une réflexion collective sur les enjeux émergents. «Notre objectif demeure clair: réfléchir ensemble aux défis d’émergence, en particulier les défis sécuritaires, et sortir avec des approches qui fédèrent les efforts et font adhérer toutes les parties prenantes », a insisté Eric Hermann Batamoussi. À cet effet, le forum entend maintenir et élargir la plateforme de sensibilisation, mettre à jour les parties prenantes sur les progrès accomplis, valoriser les innovations et renforcer les partenariats existants, tout en en créant de nouveaux.

Diversité

La richesse du programme s’est également traduite par l’ouverture de 16 stands d’exposition, offrant aux participants une immersion dans la diversité biologique exceptionnelle des parcs nationaux du Bénin. Capsules vidéo, films documentaires, produits développés par les parcs et par les entreprises partenaires ont permis de mieux comprendre les actions menées sur le terrain et le modèle opérationnel d’African Parks. Le forum a été marqué par une conférence inaugurale sur le thème : « Gestion adaptative des parcs nationaux face à la crise sécuritaire », suivie d’un panel technique sur le thème: « La conservation dans le Wap : enjeux et perspectives». Des échanges qui ont mis en lumière les liens étroits entre conservation, sécurité et développement local, dans une zone septentrionale confrontée à des menaces croissantes.

Présent à l’ouverture des travaux, Sévérin N’Sia, conseiller technique du ministre du Cadre de vie, chargé du suivi des réformes, a salué la tenue de cette deuxième édition qui est un grand motif de fierté à ses yeux. « Elle constitue la preuve du maintien de ce creuset idéal d’échanges et de discussion sur les parcs nationaux. L’idée d’institutionnaliser le Fiep et de le rendre pérenne est une initiative à saluer », a-t-il affirmé, soulignant son potentiel d’impact dans le cadre de la future Semaine nationale des aires protégées (Snap). Le représentant du ministre du Cadre de vie a rappelé l’engagement du Bénin en faveur de l’Objectif de développement durable n°15 des Nations Unies, consacré à la vie terrestre. Il a notamment évoqué la délégation de gestion des parcs nationaux de la Pendjari et du W-Bénin à l’Ong African Parks, une option stratégique retenue par le gouvernement face à la dégradation observée de ces aires protégées. Les investissements consentis, tant en infrastructures qu’en équipements modernes de surveillance et en formation de rangers, traduisent l’ambition de faire des parcs nationaux de véritables leviers de développement touristique et des références en matière de conservation en Afrique de l’Ouest. Une ambition renforcée par la création récente des parcs nationaux des Monts Kouffé et du Wari-Maro.