La Nation Bénin...

Le Bénin a honoré ce mercredi 8 mars, le rendez-vous de la Journée internationale de la femme (Jif). Les manifestations officielles se sont déroulées au Palais des congrès de Cotonou et ont fait ressortir le lien entre l’autonomisation féminine et le développement. C’était l’occasion pour le ministre en charge des Affaires sociales, Adidjatou Mathys, de procéder au lancement du projet ‘’Vikanhiho’’ de lutte contre le mariage des enfants.
La problématique de l’autonomisation socioéconomique des femmes est au cœur de la 22e édition de la Journée internationale des femmes (Jif) au Bénin. Pour réaliser ce préalable de développement, le pays entend libérer les capacités économiques de ses femmes en leur donnant les moyens de se réaliser. Le thème « Autonomisation socio-économique de la femme : un pas vers le développement du Bénin » retenu au plan national renseigne bien sur la volonté du pays de mettre les femmes dans les conditions idéales et de les associer à l’élan de construction de la Nation.
Pour faire de l’autonomisation des femmes une réalité, le Bénin ne doit plus se permettre le luxe de les mettre à l’écart. Pour y arriver, il lui faudra s’attaquer véritablement aux violences qui touchent la couche. C’est le cri de cœur du chef de file des partenaires techniques et financiers du secteur genre et protection sociale, Jonathan Richter qui invite à réfléchir sur les obstacles qui entravent le potentiel des filles et des femmes. Il insiste surtout sur la lutte contre la non scolarisation des filles, les mariages d’enfants et les violences basées sur le genre.
Délivrant le message du secrétaire général de l’Onu, le coordonnateur résident du Système des Nations Unies, Siaka Coulibaly, mettra l’accent sur l’égalité des sexes comme facteur de développement. Selon lui, ce challenge va de pair avec l’autonomisation des femmes. « L’autonomisation et l’égalité des sexes sont essentielles au développement des sociétés et cruciales pour le programme du développement mondial », indique-t-il. Pour réaliser cet idéal, argumente-t-il, « Nous devons nous engager à faire tout possible pour mettre fin aux discriminations et à promouvoir les femmes ».
Pour relever le défi de l’autonomisation des femmes, les Nations Unies semblent entièrement disposées à accompagner les efforts du Bénin. « Je renouvelle le soutien du peuple américain aux initiatives visant à promouvoir les femmes et les filles », a réitéré l’ambassadrice des Etats-Unis d’Amérique près le Bénin, Lucy Tamlyn.
Bientôt des maisons de l’autonomisation
Pour réaliser l’autonomisation des femmes, Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’Etat en charge du développement indique la conduite à adopter. « Il est temps de repenser sa participation au Développement de la Nation », tranche-t-il. La construction d’une vraie nation reste un vœu pieu, sans la contribution des femmes, affirme-t-il. Une préoccupation que le Gouvernement du Nouveau départ prend à bras-le-corps, assure-t-il. La 1ère édition de la Jif sous le nouveau régime rime avec l’ouverture prochaine des Maisons de l’autonomisation économique des Femmes (Maef), creuset de développement des compétences et de la créativité pour les filles déscolarisées. Une nouveauté qui permettra aux femmes de jouer leur rôle en faveur de l’essor économique du Bénin.
Toutefois, l’autonomisation de la femme ne peut être possible si la couche est décimée par des maladies. C’est ce qui explique le partage des informations sur le dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus et sur la planification familiale au lancement des activités.
La visite des stands et des cliniques mobiles a mis un terme à la cérémonie officielle de la Jif. Cap a été mis dans l’après-midi sur la prison civile de Cotonou où les autorités ont fait don aux femmes détenues. Aussi, ont elles fait des plaidoyers en vue de la libération de celles qui n’ont pas pu payer leur caution et de celles qui, pendant six mois, conformément aux lois pénales n’ont pas rencontré le juge.