La Nation Bénin...
Docteur Fred Hodonou, chirurgien urologue et maître de conférences agrégé à la Faculté des sciences de la santé de Cotonou, lors de la célébration de Novembre Bleu au ministère des Affaires étrangères, vendredi 21 novembre dernier, a présenté une communication sur les affections prostatiques. Dans cette interview, il revient sur l’essentiel à retenir.
La Nation : Qu’est-ce que la prostate ?
Dr Fred Hodonou : La prostate est une glande génitale masculine située sous la vessie. Elle joue un rôle essentiel puisqu’elle participe à la formation du sperme. Elle entoure également l’urètre, le canal par lequel transitent l’urine et le sperme. Autrement dit, c’est un véritable carrefour urogénital. A cause de ses fonctions et de sa position anatomique, la prostate peut être sujette à diverses affections.
Quelles sont les principales affections susceptibles de toucher la prostate ?
On distingue deux grands groupes d’affections. Le premier est celui des infections, que l’on appelle les prostatites. Le second concerne les tumeurs, qui peuvent être de deux types : les tumeurs bénignes, notamment l’adénome de la prostate, et les tumeurs malignes, dont le cancer de la prostate constitue la forme la plus grave.
Le cancer de la prostate est aujourd’hui une préoccupation majeure. Quelles en sont les causes ?
La science n’a pas encore identifié les causes exactes des cancers en général, et celui de la prostate n’échappe pas à cette règle. En revanche, nous connaissons plusieurs facteurs de risque. Être un homme est déjà un facteur en soi. L’âge est déterminant : plus l’on avance en âge, notamment à partir de 45 ans, plus le risque augmente. Notre environnement joue également un rôle : l’exposition aux pesticides, une alimentation riche en graisses animales ou un mode de vie peu sain peuvent contribuer à accroître le risque. Enfin, et c’est l’un des facteurs les plus importants, l’hérédité. Avoir un parent ayant souffert d’un cancer de la prostate augmente le risque, sans pour autant signifier que l’on développera nécessairement la maladie.
Comment réduire les risques et se protéger des affections prostatiques ?
La seule véritable mesure, c’est le dépistage précoce. A partir de 45 ans, tout homme doit consulter un urologue au moins une fois par an. Il n’existe pas de meilleure stratégie. Plus le cancer est détecté tôt, plus les chances de prise en charge efficace sont élevées. Le dépistage permet d’agir avant que la maladie ne devienne grave.
Quel message souhaitez-vous adresser pour conclure cette interview ?
J’invite tous les hommes de 45 ans et plus à accorder une importance réelle à la santé de leur prostate. Une consultation annuelle chez l’urologue peut sauver des vies. C’est un geste simple, mais c’est le plus essentiel.
Pour Dr Fred Hodonou, le dépistage précoce est la meilleure stratégie contre le cancer de la prostate