La Nation Bénin...
Dans
une atmosphère marquée par des tensions diplomatiques, les mots « divergence » et «différend » ont eu une
place de choix dans les débats lors de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale
des Nations Unies.
António
Guterres, secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies a reconnu sans
détour que le multilatéralisme est « attaqué » à l’occasion des échanges lors
de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale de l’organisation dont il a la
charge, insistant sur le fait que « la coopération internationale n’est pas
naïve ». Un constat qui révèle un déficit de gouvernance mondiale et rappelle
l’urgence d’une réforme en profondeur, selon certains experts, notamment
chinois. Ceux-ci font le parallèle avec l’Organisation de coopération de
Shanghai (Ocs). Organisation qui repose sur des principes clairs comme le
respect de l’égalité souveraine, la conformité au droit international, la pratique
d’un multilatéralisme authentique, l’approche centrée sur les personnes et la
mise en œuvre d’actions concrètes. Vendredi dernier, devant l’Assemblée
générale, le Premier ministre chinois Li Qiang a souligné que cette initiative
constitue « une voie importante pour bâtir un système de gouvernance mondiale
plus juste et plus équitable ».
Lancée
à l’occasion du 80ᵉ anniversaire de la fondation des Nations Unies,
l’initiative porte une forte charge symbolique. Elle rappelle que la paix reste
un idéal universel, même dans un monde encore traversé par l’hégémonisme, les
replis identitaires et les tensions géopolitiques. Elle affirme surtout que
toutes les nations, grandes ou petites, riches ou pauvres doivent voir leur
souveraineté respectée et leur voix entendue. Pour beaucoup, notamment dans le
Sud global, c’est une ouverture attendue après des décennies de marginalisation
dans les processus de décision internationaux. L’initiative met en lumière une
réalité trop longtemps occultée, l’exclusion de régions entières des instances
de gouvernance mondiale. L’Afrique, par exemple, ne compte toujours aucun
membre permanent au Conseil de sécurité alors que nombre de ses pays sont
directement concernés par les décisions de cette institution. Cette
sous-représentation, qualifiée d’anachronisme par de nombreux observateurs,
freine la construction d’un système équitable. Les économies émergentes
également peinent à trouver leur place sur la scène économique mondiale.
L’initiative appelle donc à une réforme profonde, capable d’ouvrir les
passerelles d’une gouvernance réellement universelle.
Un appel à réformer l’ordre international
La
gouvernance mondiale ne peut se réduire à des rapports de force ou à des
logiques unilatérales. Elle doit reposer sur le dialogue, la consultation et la
recherche du consensus. L’initiative invite à redonner toute sa force à l’Onu
et à renforcer la place des organisations régionales et sous-régionales dans
les discussions internationales. Au-delà des rapports diplomatiques et des équilibres
géopolitiques, l’initiative place aussi l’être humain au cœur de ses
préoccupations. Santé, éducation, alimentation, mobilité… autant de domaines
qui conditionnent la dignité et le bien-être des peuples et pour lesquels la
gouvernance mondiale doit avant tout servir les personnes et offrir à chacun
des perspectives d’avenir. Enfin, l’initiative insiste sur la nécessité de
dépasser les promesses pour s’engager dans des actions concrètes. Les défis
auxquels l’humanité est confrontée (changement climatique, conflits meurtriers,
insécurité alimentaire) exigent des réponses coordonnées et solidaires,
espèrent les géniteurs de l’Ocs.
L’Initiative
pour la gouvernance mondiale se veut in fine, un instrument au service de
l’humanité. Elle ambitionne d’apporter plus d’efficacité dans la résolution des
problèmes communs et de servir les intérêts de toutes les nations, en
particulier ceux des pays en développement. À l’heure où l’Onu célèbre ses 80
ans, elle invite à un véritable changement de cap pour construire des relations
internationales fondées sur le respect mutuel, l’équité et l’inclusion. Un
chantier immense, mais essentiel pour bâtir la communauté de destin partagé que
réclame notre époque.
Réparer les injustices du système international, clé de l’équilibre mondial