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Initiative pour la gouvernance mondiale: Un nouveau souffle pour la coopération internationale

International
Réparer les injustices du système international,  clé de l’équilibre mondial Réparer les injustices du système international, clé de l’équilibre mondial

Dans une atmosphère marquée par des tensions diplomatiques, les mots  « divergence » et «différend » ont eu une place de choix dans les débats lors de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations Unies. 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 30 sept. 2025 à 08h33 Durée 3 min.
#Gouvernance mondiale

António Guterres, secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies a reconnu sans détour que le multilatéralisme est « attaqué » à l’occasion des échanges lors de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale de l’organisation dont il a la charge, insistant sur le fait que « la coopération internationale n’est pas naïve ». Un constat qui révèle un déficit de gouvernance mondiale et rappelle l’urgence d’une réforme en profondeur, selon certains experts, notamment chinois. Ceux-ci font le parallèle avec l’Organisation de coopération de Shanghai (Ocs). Organisation qui repose sur des principes clairs comme le respect de l’égalité souveraine, la conformité au droit international, la pratique d’un multilatéralisme authentique, l’approche centrée sur les personnes et la mise en œuvre d’actions concrètes. Vendredi dernier, devant l’Assemblée générale, le Premier ministre chinois Li Qiang a souligné que cette initiative constitue « une voie importante pour bâtir un système de gouvernance mondiale plus juste et plus équitable ».

Lancée à l’occasion du 80ᵉ anniversaire de la fondation des Nations Unies, l’initiative porte une forte charge symbolique. Elle rappelle que la paix reste un idéal universel, même dans un monde encore traversé par l’hégémonisme, les replis identitaires et les tensions géopolitiques. Elle affirme surtout que toutes les nations, grandes ou petites, riches ou pauvres doivent voir leur souveraineté respectée et leur voix entendue. Pour beaucoup, notamment dans le Sud global, c’est une ouverture attendue après des décennies de marginalisation dans les processus de décision internationaux. L’initiative met en lumière une réalité trop longtemps occultée, l’exclusion de régions entières des instances de gouvernance mondiale. L’Afrique, par exemple, ne compte toujours aucun membre permanent au Conseil de sécurité alors que nombre de ses pays sont directement concernés par les décisions de cette institution. Cette sous-représentation, qualifiée d’anachronisme par de nombreux observateurs, freine la construction d’un système équitable. Les économies émergentes également peinent à trouver leur place sur la scène économique mondiale. L’initiative appelle donc à une réforme profonde, capable d’ouvrir les passerelles d’une gouvernance réellement universelle.

Un appel à réformer l’ordre international

La gouvernance mondiale ne peut se réduire à des rapports de force ou à des logiques unilatérales. Elle doit reposer sur le dialogue, la consultation et la recherche du consensus. L’initiative invite à redonner toute sa force à l’Onu et à renforcer la place des organisations régionales et sous-régionales dans les discussions internationales. Au-delà des rapports diplomatiques et des équilibres géopolitiques, l’initiative place aussi l’être humain au cœur de ses préoccupations. Santé, éducation, alimentation, mobilité… autant de domaines qui conditionnent la dignité et le bien-être des peuples et pour lesquels la gouvernance mondiale doit avant tout servir les personnes et offrir à chacun des perspectives d’avenir. Enfin, l’initiative insiste sur la nécessité de dépasser les promesses pour s’engager dans des actions concrètes. Les défis auxquels l’humanité est confrontée (changement climatique, conflits meurtriers, insécurité alimentaire) exigent des réponses coordonnées et solidaires, espèrent les géniteurs de l’Ocs.

L’Initiative pour la gouvernance mondiale se veut in fine, un instrument au service de l’humanité. Elle ambitionne d’apporter plus d’efficacité dans la résolution des problèmes communs et de servir les intérêts de toutes les nations, en particulier ceux des pays en développement. À l’heure où l’Onu célèbre ses 80 ans, elle invite à un véritable changement de cap pour construire des relations internationales fondées sur le respect mutuel, l’équité et l’inclusion. Un chantier immense, mais essentiel pour bâtir la communauté de destin partagé que réclame notre époque.