La Nation Bénin...
Réunis à Rio de Janeiro les 6 et 7 juillet 2025, les
dirigeants des Brics entament leur 17ᵉ sommet dans
un contexte géopolitique marqué par les tensions globales. Fort de son
élargissement à 11 membres, le bloc entend renforcer la coopération Sud-Sud et
promouvoir une gouvernance mondiale plus inclusive, durable et multipolaire.
Après Kazan en Russie en 2024, c’est au tour du Brésil
d’accueillir le sommet annuel des Brics. Le choix de Rio de Janeiro n’est pas
anodin ; il symbolise la montée en puissance du Sud global et l’engagement
renouvelé du bloc à peser davantage dans la gouvernance internationale. Avec
désormais onze membres, le groupe affiche une représentativité croissante, soit
près de la moitié de la population mondiale et environ 30 % du Pib global. Face
à un monde de plus en plus fragmenté, ce bloc entend s’imposer comme une
alternative crédible au système international actuel, souvent perçu comme
déséquilibré. À travers le thème de cette édition, « Renforcer la coopération
mondiale du Sud pour une gouvernance plus inclusive et durable », les Brics
réaffirment leur volonté de créer un espace multipolaire structurant, fondé sur
l’inclusion, le respect mutuel et la coopération gagnant-gagnant.
Au fil des années, ils ont démontré leur capacité à peser sur l’économie mondiale. Le bloc contribue désormais à près de 50 % de la croissance mondiale. Son fonctionnement, ouvert et non exclusif, attire de plus en plus de pays qui y voient une opportunité de développement accéléré, en dehors des conditionnalités imposées par d’autres plateformes. Contrairement à certaines analyses qui y voient une force d’opposition à l’Occident, les Brics se positionnent plutôt comme un cadre de coopération élargie, qui vise à donner une voix équitable à toutes les régions du monde. Sur le plan économique, les échanges commerciaux au sein des Brics ne cessent de croître. La Chine, moteur du bloc, joue un rôle central dans cette dynamique. Selon les données douanières, entre janvier et septembre 2024, le commerce entre la Chine et les autres membres des Brics a atteint 648 milliards de dollars, en hausse de 5,1 % sur un an. Pékin continue d’offrir des facilités d’accès à son marché, notamment via des exonérations douanières et des foires d’exposition dédiées aux produits issus des pays du Sud.
Une plateforme de croissance pour le Sud global
Le bloc s’attache à défendre un modèle de gouvernance où
toutes les nations, du Nord comme du Sud ont voix au chapitre, dans le respect
des souverainetés et des spécificités. L’une des revendications phares du
sommet de Rio porte sur la réforme du Conseil de sécurité de l’Onu, sujet
récurrent dans l’agenda des Brics. Comme l’a rappelé le ministre brésilien des
Affaires étrangères, Mauro Vieira, les Brics insistent sur «l’urgence de rendre
le Conseil plus représentatif, légitime et efficace, en élargissant notamment
la participation des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine ». Cette
réforme institutionnelle s’inscrit dans la logique d’une gouvernance mondiale
plus démocratique, à rebours des approches unilatérales.
Le sommet abordera une série de dossiers prioritaires comme la santé publique et lutte contre les maladies d’origine sociale, le commerce international et investissements intra-Brics, les finances et la coopération monétaire, l’intelligence artificielle et gouvernance numérique, la transition climatique et stratégies durables. Plusieurs programmes seront officiellement lancés à cette occasion, notamment le Partenariat Brics pour l’élimination des maladies tropicales négligées, le Partenariat pour la nouvelle révolution industrielle, la stratégie de partenariat économique 2030 et le Programme de leadership climatique des Brics.
Renforcer la coopération Sud-Sud et promouvoir une gouvernance mondiale plus inclusive, durable et multipolaire