La Nation Bénin...
Alors
que le monde est secoué par près de 120 conflits armés et que, selon le Comité
international de la Croix-Rouge (Cicr) et le Bureau de la coordination des affaires
humanitaires de l’Onu (Ocha), quelque 310 millions de personnes ont aujourd’hui
besoin d’une aide humanitaire, la 151e Assemblée de l’Union interparlementaire
(Uip) se tiendra à Genève du 19 au 23 octobre 2025. Réunissant plusieurs
centaines de parlementaires venus des quatre coins du monde, ce grand
rendez-vous du dialogue multilatéral s’articulera autour d’un thème central : «
Veiller au respect des normes humanitaires et soutenir l’action humanitaire en
période de crise ».
Mobiliser
les élus pour préserver le droit international humanitaire (Dih), défendre
l’indépendance des opérations de secours et renforcer l’engagement des Etats envers
le multilatéralisme, dans un contexte où l’ampleur des besoins humanitaires
atteint des niveaux inédits. C’est l’objectif de la 151e Assemblée de l’Union
interparlementaire (Uip) qui se tiendra à Genève du 19 au 23 octobre 2025.
Au
cours des dernières décennies, le nombre de personnes affectées par les crises
humanitaires n’a cessé de croître. En 2025, plus de 300 millions de personnes
nécessitent une assistance, principalement à cause des conflits armés. L’action
humanitaire fourniture d’abris, de nourriture, d’eau, de vêtements, ainsi qu’un
soutien logistique et la protection des populations reste indispensable pour
répondre aux besoins vitaux des personnes déplacées, des femmes, des jeunes,
des minorités et de tous ceux qui sont frappés par l’insécurité alimentaire et
les maladies. Mais cette action se heurte aujourd’hui à de multiples obstacles
: polarisation politique et sociale, désinformation, attaques contre le
personnel humanitaire, restrictions administratives et sanctions limitant
l’accès aux communautés en détresse.
Le
respect des principes fondamentaux du Droit international humanitaire est de
plus en plus menacé, rendant l’accès aux populations vulnérables plus difficile
et dangereux.
Dans ce contexte, les parlements jouent un rôle crucial : ils peuvent transposer dans le droit national les obligations issues des Conventions de Genève, assurer la protection des emblèmes humanitaires et soutenir les efforts de secours sur le terrain.
Une assemblée aux multiples visages
La
151e Assemblée de l’Union Interparlementaire ne se limitera pas à son débat
général. L’ensemble des organes statutaires de l’Uip, du Conseil directeur aux
commissions permanentes en passant par le Forum des femmes parlementaires et
celui des jeunes parlementaires, tiendront séance à Genève.
Les
travaux aborderont aussi des sujets variés : réforme de l’Onu, sécurité
alimentaire, migrations, criminalité transnationale, encadrement de
l’intelligence artificielle, évasion fiscale des entreprises, réduction des
émissions de méthane, contrôle des dépenses de défense ou encore protection des
enfants contre les adoptions internationales illégales.
Le
Groupe de travail sur la guerre en Ukraine, le Comité sur le Moyen-Orient et le
Groupe de facilitateurs sur Chypre illustreront, quant à eux, le rôle croissant
de la diplomatie parlementaire dans la résolution des conflits.
Le débat général donnera lieu à l’adoption d’un document final, tandis qu’une résolution spécifique sera consacrée au soutien et à la reconnaissance des victimes d’adoptions internationales illégales.
Des Africains choisis par leurs pairs
La
direction de l’Uip reflète aussi l’ascension diplomatique du continent africain
sur la scène multilatérale. Sa présidente, Tulia Ackson, également présidente
de l’Assemblée nationale de Tanzanie, incarne une génération de dirigeantes
africaines engagées sur les questions de gouvernance démocratique et d’égalité
des sexes. À ses côtés, le Secrétaire général de l’Uip, Martin Chungong,
originaire du Cameroun et premier Africain à occuper ce poste, a fait de la
défense du multilatéralisme parlementaire et de l’inclusion des femmes dans la
vie politique ses priorités. Leur leadership conjoint illustre la contribution
croissante de l’Afrique à la diplomatie mondiale et renforce la légitimité de
l’Uip comme forum universel du dialogue entre parlements.
La
session sera également marquée par l’adhésion attendue du Brunéi Darussalam en
tant que 182e Parlement membre de l’Uip, consolidant l’universalité de
l’Organisation. Le prestigieux Prix Cremer-Passy 2025, qui met à l’honneur un
parlementaire ayant œuvré de manière exemplaire pour l’égalité entre les femmes
et les hommes, thème de l’année à l’Uip, sera remis à l’occasion de
l’Assemblée.
Un forum mondial pour le dialogue parlementaire
Fondée
à Paris en 1889, l’Uip reste fidèle à sa mission historique : promouvoir la
paix et la démocratie représentative par le dialogue entre parlements. Ses
Assemblées, organisées deux fois par an, à Genève ou à l’étranger, rassemblent
en moyenne 1 200 délégués, dont une proportion croissante de femmes, reflétant
l’engagement de l’institution en faveur de la parité.
Véritable
parlement des parlements, l’Uip se veut un espace où les représentants des
citoyens du monde entier débattent des grandes menaces pour la paix, la
démocratie et le développement. La rencontre de Genève confirmera, à l’heure
des crises multiples, le rôle clé de la diplomatie parlementaire dans la
défense des principes humanitaires et du multilatéralisme.
En 2025, plus de 300 millions de personnes nécessitent une assistance, principalement à cause des conflits armés