La Nation Bénin...

Stabilité monétaire et résilience économique: Le Bénin s’en sort bien

Economie

La Bceao a maintenu ses taux directeurs inchangés en juillet 2025 dans un contexte de recul de l’inflation et de ralentissement des échanges interbancaires. Les indicateurs sectoriels confirment une dynamique contrastée, mais le Bénin tire son épingle du jeu avec des performances notables.

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 10 sept. 2025 à 08h25 Durée 2 min.
#Résilience économique

En dépit des turbulences internationales, la stabilité demeure le maître-mot de la politique monétaire en juillet 2025. Les grandes banques centrales des pays avancés telles que la Bce, la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque d’Angleterre (BoE) et la Banque du Japon (BoJ) ont opté pour le statu quo, maintenant leurs taux directeurs inchangés.

Dans la même logique, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (Bceao) a conservé son dispositif monétaire. Le taux minimum de soumission aux appels d’offres d’injection de liquidité reste fixé à 3,25 %, et celui du guichet de prêt marginal à 5,25 %, depuis le 16 juin 2025. Le marché monétaire régional a montré des signes de ralentissement. Le montant moyen des financements accordés par la Bceao s’est établi à 8 017,4 milliards de Fcfa en juillet 2025, contre 8 091,4 milliards un mois plus tôt, soit une baisse de 0,9 %.

Dans le même temps, le taux moyen pondéré des adjudications hebdomadaires de liquidités a reculé à 4,65 %, après 5,16 % en juin. Sur le marché interbancaire de l’Uemoa, le volume hebdomadaire moyen des transactions a atteint 774,1 milliards, en repli de 11,8 % par rapport aux 877,3 milliards enregistrés en juin. Le taux d’intérêt moyen de référence sur le compartiment à une semaine s’est légèrement détendu, passant de 4,94 % à 4,80 %.

Les conditions de banque traduisent une évolution contrastée. Les taux débiteurs moyens pratiqués par les établissements de crédit dans l’Union ont légèrement reculé à 6,68 % en juillet, soit une baisse de 2 points de base par rapport à juin. À l’inverse, les taux créditeurs sur les dépôts à terme ont progressé de 3 points de base, atteignant 5,40 %. La qualité du portefeuille de crédits reste un sujet de vigilance.

Dans l’ensemble de l’Uemoa, le taux brut des créances en souffrance s’élève à 8,8 %, avec un taux de couverture des crédits bruts par les provisions de 61,8 %. Le Bénin se distingue par un taux de dégradation brut nettement plus faible de 3,7 %, confirmant la solidité relative de son système bancaire, même si le taux de couverture demeure plus modeste (51,9 %).

Activité économique

L’évolution des prix constitue l’un des faits marquants du mois. En glissement annuel, le taux d’inflation est ressorti à -0,9 % en juillet 2025, après -0,2 % en juin, soit un recul supplémentaire de 0,7 point. Cette contraction est principalement liée à la baisse des prix des produits alimentaires (-1,7 point) et de la rubrique « Restaurants et hôtels » (-0,3 point). Pour la deuxième fois cette année, l’inflation dans l’Uemoa évolue en territoire négatif. Le taux d’inflation sous-jacente, qui exclut les produits frais et l’énergie, s’est également inscrit en légère baisse, passant de 0,7 % en juin à 0,6 % en juillet. Les indicateurs sectoriels de l’activité économique reflètent une dynamique contrastée. Au niveau régional, l’indice de la production industrielle affiche une croissance de 11,9 % en juillet, contre 13,6 % en juin, traduisant un léger ralentissement. L’indice du chiffre d’affaires dans le commerce s’est établi à 3,4 % après 4,9 %, tandis que celui des services marchands a progressé à 10,9 %, contre 10,4 % un mois plus tôt. Dans les services financiers, la croissance est restée stable à 15,2 % en glissement annuel.

L’indicateur du climat des affaires dans l’Union a légèrement reculé à 101,2 points en juillet contre 101,3 en juin. Mais le Bénin affiche une amélioration, passant de 100,2 points à 100,5 points. Ce positionnement traduit un regain de confiance des opérateurs économiques béninois, soutenu par les réformes structurelles, la digitalisation des services et la poursuite des investissements publics.

Malgré un environnement international marqué par les incertitudes et la prudence monétaire, le Bénin confirme une fois encore sa trajectoire de résilience au sein de l’Uemoa. L’amélioration du climat des affaires, la bonne tenue des services et la faible exposition du système bancaire aux créances douteuses renforcent sa position. Toutefois, les défis liés à la baisse de l’inflation, au ralentissement du commerce et aux fragilités sectorielles invitent à maintenir une vigilance accrue.