La Nation Bénin...
Le Bénin s’engage sur une trajectoire de croissance
soutenue pour la période 2025-2028, portée par un scénario de référence
affichant un taux stable de 7,5 % sur la période. Toutefois, la prudence reste
de mise face aux chocs externes et aléas qui invitent à conjuguer ambition et
réalisme dans les choix de politiques.
Alors que l’économie béninoise maintient une cadence
soutenue, les projections macroéconomiques 2025-2028 établies par la direction
générale de l’Economie (Dge) du ministère de l’Economie et des Finances
déclinent trois trajectoires possibles : un scénario de référence à 7,5 %, un
scénario optimiste pouvant atteindre 10,5 % et une option pessimiste autour de
4,3 % à l’horizon 2028. Ces simulations sont contenues dans le Document de
programmation budgétaire et économique pluriannuelle (Dpbep) 2026-2028 qui sert
de base à l’élaboration du budget de l’Etat.
Le scénario de référence repose sur la consolidation des politiques économiques actuelles et la poursuite des projets du Programme d’action du gouvernement (Pag 2021-2026), en cohérence avec les objectifs du Plan national de développement (Pnd 2018-2025). Ce scénario table sur un taux de croissance du Pib réel de 7,5 % à l’horizon 2028, après une performance estimée à 6,3 % en 2023 et 6,4 % en 2024. Il est soutenu par l’accroissement des investissements publics et privés, la montée en puissance des projets structurants et l’amélioration du climat des affaires.
Dans une perspective plus favorable, le scénario
optimiste envisage un renforcement significatif de la croissance économique
jusqu’à 10,5 % en 2028. Cette hypothèse repose sur un alignement de plusieurs
facteurs: la mise en œuvre réussie des réformes structurelles, une meilleure
mobilisation des ressources intérieures, une plus grande efficacité des
dépenses publiques et un environnement international plus porteur.
Incertitudes à ne pas négliger
La Dge souligne également l’importance de la
transformation structurelle de l’économie, notamment à travers le développement
de l’agro-industrie, des chaînes de valeur locales et de l’exportation de
produits à plus forte valeur ajoutée.
Mais, le scénario pessimiste projette un ralentissement
de la croissance à environ 4,3 % à l’horizon 2028. Cette hypothèse tient compte
d’un contexte économique international défavorable, de la persistance des chocs
climatiques, d’un essoufflement des investissements ou d’un durcissement de la
politique monétaire dans l’espace Uemoa.
Cette projection sert à alerter sur les vulnérabilités
potentielles, notamment en matière de sécurité alimentaire, de pression
budgétaire ou de résilience du secteur privé face aux aléas mondiaux.
La démarche de scénarisation macroéconomique adoptée par
la Dge vise à mieux cerner les leviers de croissance et à guider les choix
stratégiques du gouvernement. En déclinant plusieurs trajectoires possibles,
elle permet d’ajuster les politiques publiques aux évolutions internes et
externes, tout en promouvant une gestion proactive et préventive.
Les simulations permettent également de renforcer la
transparence dans la gouvernance économique et d’associer les partenaires
techniques et financiers à une vision partagée du développement.
Facteurs clés de la croisance
Plusieurs secteurs clés sont identifiés comme moteurs de
la croissance du Bénin à moyen terme. En agriculture, l’activité devrait rester
robuste grâce aux initiatives visant à améliorer la productivité, notamment via
la mise à l’échelle des agences spécialisées telles que la Société béninoise
des aménagements agricoles (Sobaa) ou la Société de développement des semences
et plants (Sodesep).
Dans le secteur secondaire, la construction de nouvelles
unités industrielles en 2025 et 2026, ainsi que la montée en régime des usines
existantes, stimuleront l’activité économique. La branche construction
profitera également de la réalisation d’infrastructures prévues dans le Pag. Le
secteur de l’énergie bénéficiera d’une nette impulsion avec la mise en service
de plusieurs centrales électriques, notamment les centrales solaires
photovoltaïques d’Illoulofin, Bembèrèkè, Bohicon et Kandi, ainsi que la
centrale Defisol et ses extensions.
Enfin, les services continueront d’être dynamisés par la
croissance du trafic maritime, les investissements dans le transport, les
télécommunications et les services financiers. Le secteur touristique est
également appelé à s’étoffer grâce aux efforts de promotion de la destination
Bénin, soutenant les branches hôtellerie et restauration.