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Mission de développement de l’Académie du Dcc: Le comité de supervision installé

Economie
Adamou Mama Sambo, Haut-commissaire à la sédentarisation des éleveurs Adamou Mama Sambo, Haut-commissaire à la sédentarisation des éleveurs

Le Bénin consolide sa position de pionnier du développement conduit par les communautés avec l’installation du Comité de supervision de la mission de développement de l’Académie du développement conduit par les communautés, mardi 11 novembre à Cotonou. La mise en place de cette structure marque une étape importante dans l’ancrage institutionnel d’une approche axée sur la gouvernance locale, la participation citoyenne et la cohésion sociale.

 

Par   Abdul Fataï SANNI, le 12 nov. 2025 à 12h23 Durée 3 min.
#Académie du Dcc #Développement

Le Comité de supervision de la mission de développement de l’Académie du Développement conduit par les communautés (Dcc) a été installé, mardi 11 novembre à Cotonou par Adamou Mama Sambo, Haut-commissaire à la sédentarisation des éleveurs.

Cette cérémonie, tenue dans une ambiance à la fois solennelle et participative, marque un tournant majeur dans la mise en œuvre d’une approche de développement profondément enracinée dans la participation communautaire.

« Le Développement conduit par les communautés (Dcc) est une des approches de développement qui vise la promotion de la gouvernance, du développement local et la cohésion sociale. Cette approche a été introduite au Bénin depuis 2004 », a rappelé Adamou Mama Sambo à l’ouverture de la cérémonie. L’approche du Dcc, fondée sur la prise en main du développement par les populations elles-mêmes, a déjà fait ses preuves dans de nombreux projets. Elle encourage la responsabilisation des communautés dans la planification, la gestion et la pérennisation des actions de développement local.

Mise en œuvre depuis deux décennies, elle s’est concrétisée à travers plusieurs programmes financés par le Bénin et la Banque mondiale, notamment le Projet national d’appui au développement conduit par les communautés (Pndcc), le Fonds catalytique via le Fast-Track Initiative (Fti), le Projet de services décentralisés conduits par les communautés (Psdcc), et plus récemment, le Projet de cohésion sociale des régions Nord du golfe de Guinée. Ces initiatives ont contribué à améliorer les conditions de vie dans plusieurs communes rurales et à renforcer la cohésion sociale.

Sur le plan institutionnel, le Bénin a renforcé le Dcc par un cadre légal approprié. L’adoption de la loi n°2005-07 du 8 avril 2005, modifiant la loi n°2001-07 du 9 mai 2001, a permis l’arrimage de l’approche Dcc aux politiques publiques et aux directives sectorielles. Ce dispositif facilite l’intégration des projets communautaires dans le cycle national d’investissement et la planification locale.

Toutefois, le Haut-commissaire a souligné que certains défis demeurent. « Ces points positifs sont grisés par endroits. Plusieurs aspects sont à améliorer pour l’atteinte de l’objectif poursuivi par l’approche du Dcc dans notre pays. Il s’agit notamment de la maîtrise du contenu de ladite approche par chacune des parties prenantes responsables de sa mise en œuvre », fait remarquer le Haut-commissaire.

C’est dans ce cadre que l’État béninois a initié la création d’une Académie du Dcc, destinée à renforcer les capacités techniques et conceptuelles des acteurs impliqués, tout en assurant la capitalisation des acquis et la diffusion des bonnes pratiques.

Témoignages

Le Comité de supervision installé aura pour mission d’accompagner le consultant chargé de concevoir et de piloter la mise en œuvre de la mission de développement de l’Académie du Dcc.

Durant l’atelier de deux jours, les membres du comité ont travaillé à l’élaboration du cahier des charges et de la feuille de route opérationnelle, définissant ainsi les priorités et les mécanismes de suivi de la mission.

Pour Adamou Mama Sambo, ce comité représente un maillon stratégique essentiel dans la réussite de cette initiative. « Le comité de supervision a pour mission d’accompagner le consultant dans l’exécution du travail. C’est une étape décisive pour garantir la qualité et la cohérence du processus », indique-t-il.

Les partenaires techniques et financiers ont unanimement salué l’engagement du Bénin en faveur d’un développement participatif. Manuel Figuérédo, chargé du Projet de cohésion sociale des régions Nord du golfe de Guinée, a souligné l’importance historique de cette démarche. « Ce que vous êtes en train de faire ici, c’est une opportunité d’influencer l’histoire du Bénin, parce que le pays est connu pour être l’un des premiers à avoir adopté l’approche Dcc, qui est une innovation majeure », a-t-il souligné.

Pour Adam Youssouf, directeur général de l’Agence béninoise de gestion intégrée des espaces frontaliers (Abegief), l’approche Dcc incarne une voie d’avenir. «Le développement, lorsqu’il est conduit par les communautés, gagne en légitimité et en impact », explique-t-il.

Ces témoignages traduisent la reconnaissance internationale du leadership du Bénin dans la mise en œuvre du Dcc, devenu un modèle de gouvernance locale inclusive.

Avec la création de l’Académie du Dcc et l’installation de son comité de supervision, le Bénin franchit un cap décisif. L’objectif est de structurer durablement l’approche Dcc, d’en faire un instrument de formation, d’innovation et de cohésion sociale, et de pérenniser les acquis des projets communautaires.

Cette dynamique s’inscrit dans la vision du gouvernement de renforcer la décentralisation, de stimuler la gouvernance participative et de promouvoir la solidarité nationale à travers des mécanismes ancrés dans les réalités locales.

« Le développement conduit par les communautés n’est pas seulement une méthode, c’est une vision du progrès collectif où chaque citoyen devient acteur du changement,» a conclu le Haut-commissaire Adamou Mama Sambon.