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Journées nationales de l’inclusion financière: L’accès aux services financiers, un droit pour tous

Economie
Réfléchir ensemble à des solutions concrètes pour renforcer l’accès des populations Réfléchir ensemble à des solutions concrètes pour renforcer l’accès des populations

Placées sous le thème « L’inclusion financière, un levier pour l’autonomie collective », les premières Journées nationales de l’inclusion financière se tiennent les 9 et 10 octobre à Cotonou. L’objectif est de faire de l’accès aux services financiers un droit effectif pour tous.

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 10 oct. 2025 à 08h56 Durée 3 min.
#Inclusion financière

Le Bénin fait de l’inclusion financière un levier stratégique pour accélérer la croissance et réduire les inégalités. C’est dans ce sens, qu’a lieu la première édition des Journées nationales de l’inclusion financière qui s’est ouverte ce jeudi 9 octobre à Cotonou. Pendant deux jours, décideurs, institutions financières, fintechs, structures de microfinance et représentants de la société civile réfléchissent ensemble à des solutions concrètes pour renforcer l’accès des populations aux services financiers. Pour Romulus Biokou, secrétaire permanent de la Stratégie nationale d’inclusion financière, ces journées ne sont pas qu’un rendez-vous institutionnel. « En nous réunissant ici, nous envoyons un signal fort. L’inclusion financière n’est pas un luxe, c’est un droit », a-t-il déclaré. Selon lui, cette initiative vise à rapprocher les institutions financières des citoyens, mais aussi à créer une véritable passerelle entre offreurs et demandeurs de services financiers. « Ces journées sont bien plus qu’un événement. Elles constituent une plateforme de dialogue et d’action », a-t-il ajouté, insistant sur le caractère participatif de ces assises. Dans cette logique, des stands interactifs permettent aux citoyens, entrepreneurs, commerçantes et agriculteurs de découvrir des produits adaptés à leurs besoins, tandis que des sessions d’éducation financière visent à renforcer leurs compétences en gestion et épargne. En la matière, le Bénin fait figure d’exemple au plan régional en mettant en place sa stratégie nationale d’inclusion financière et en prenant des initiatives concrètes pour sa mise en œuvre. Un exploit salué par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Emmanuel Assilamehoo, directeur national de la Bceao rappelle à l’occasion, que le pays a affiché un taux d’inclusion financière de près de 90 % en 2024, soit la meilleure performance de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa). « De 2016 à 2024, le taux d’inclusion financière dans l’Union est passé de 47 % à 77 % en moyenne, et le Bénin a enregistré la progression la plus significative », a-t-il salué. Il a rappelé que la Banque centrale a adopté en avril 2025 la stratégie régionale d’inclusion financière 2025-2030, qui intègre les évolutions technologiques et les nouveaux défis du secteur. Cette stratégie met l’accent sur la diversification des services financiers, la protection des consommateurs et le développement de la culture financière. Dans cette logique, la Bceao a lancé récemment la Plateforme de paiements instantanés interopérable (Pi-Spi) pour faciliter l’accès aux services financiers aux populations.

Engagement politique fort

Rappelant les réformes engagées depuis 2016, Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’Etat chargé du Développement et de la Coordination de l’action gouvernementale, précise que l’inclusion financière est la passerelle vers la prospérité partagée et la dignité sociale. Il a évoqué l’assainissement du secteur bancaire, la dématérialisation des paiements publics, l’essor du mobile money et le renforcement de la microfinance. Ces actions ont permis d’élargir considérablement l’accès aux services financiers, tout en favorisant la modernisation de l’économie. Le ministre Abdoulaye Bio Tchané n’a pas manqué de souligner les défis persistants avec les disparités entre zones urbaines et rurales, la faible utilisation des services financiers par certaines couches sociales, et les écarts entre hommes et femmes. « Près d’un tiers de nos concitoyens demeurent encore exclus du système financier formel. Ces chiffres ne sont pas que des statistiques. Ils sont un appel à l’action et un devoir de solidarité », a-t-il lancé. Il a exhorté les participants à formuler des recommandations concrètes pour renforcer les politiques publiques et garantir à chaque Béninois les moyens d’agir et d’entreprendre. Ces Journées nationales constituent une étape majeure dans la mise en œuvre de la Stratégie nationale d’inclusion financière. Elles traduisent la volonté du gouvernement de rendre les services financiers accessibles, abordables et utiles pour tous, tout en renforçant la confiance entre les institutions et les citoyens. Au-delà des discussions, l’événement met en lumière les initiatives locales qui transforment déjà la vie des populations. Ces journées nationales d’inclusion financière se présentent comme un tournant décisif où chaque rencontre ouvre des opportunités, chaque participant repart plus fort, plus éclairé et mieux équipé pour bâtir son autonomie.