La Nation Bénin...
Des cadres du ministère de l’Économie et des Finances
participent du 11 au 14 août à Cotonou, à un atelier de renforcement des
capacités sur la mobilisation de la finance verte islamique et l’élaboration
d’un cadre juridique pour la création d’une unité dédiée.
Face aux défis économiques croissants, la finance verte islamique se présente comme une alternative crédible et éthique pour financer le développement durable. Dans ce sens, des experts et cadres du ministère de l’Économie et des Finances se penchent sur les stratégies et outils juridiques capables de transformer ce potentiel en levier de croissance. Il s’agit d’un atelier de quatre jours, organisé avec l’appui de la Malaisie et du Comité permanent pour la coopération économique et commerciale (Comcec). L’objectif est de renforcer leurs compétences en mobilisation de la finance verte islamique et poser les bases juridiques d’une unité spécialisée. Une formation stratégique destinée à outiller les participants pour capter des ressources éthiques et durables au service du développement national. Elle s’inscrit dans une coopération triangulaire associant le Bénin, bénéficiaire des appuis techniques et financiers, la Malaisie, fournisseur d’expertise, et le Comcec, qui finance la formation. « Cette formation revêt une importance capitale car elle permettra de comprendre plusieurs concepts et d’outiller les cadres à divers niveaux pour accroître la mobilisation des ressources de la finance verte islamique », a déclaré Richard François Mekpoh, coordinateur de l’Unité de gestion du programme au Bénin. La Malaisie, leader mondial en matière de finance islamique, sert ici de modèle et de mentor. Son marché, considéré comme le plus standardisé et innovant selon Fitch 2017, occupe depuis neuf ans la première place de l’indicateur de l’économie islamique mondiale. Pour Wan Rizaidy Mamat Saufi, directeur général d’Isra Consulting et partenaire technique du projet, la formation intervient à un moment stratégique qu’il n’a pas manqué de rappeler. « Le monde est confronté à des défis environnementaux et sociaux urgents : changement climatique, perte de biodiversité, rareté des ressources, inégalités croissantes… Dans le même temps, la transition vers une économie verte et inclusive offre d’immenses opportunités », a-t-il souligné. Selon lui, la finance islamique, ancrée dans des principes de justice, de gestion responsable et de partage des risques peut orienter des capitaux éthiques vers des projets à fort impact environnemental et social. Les instruments financiers dédiés aux énergies renouvelables, à la conservation des ressources ou aux services sociaux constituent autant de leviers à actionner.
Structurer et anticiper
Représentant la coordination du Comcec, Ramazan Gorbel a
rappelé que 157 projets avaient déjà été mis en œuvre dans le cadre de cet
instrument de soutien politique. « Cette formation contribuera grandement à
accroître les connaissances et les compétences des bénéficiaires dans ce
domaine important », a-t-il affirmé, saluant l’intérêt marqué du Bénin pour ce
type d’initiatives.
Pour Serge Dossou-Yovo, directeur général du Financement du développement, l’atelier marque une étape déterminante dans la volonté du Bénin de diversifier ses sources de financement. « Les quatre jours qui vont suivre vont permettre aux participants de se familiariser avec les concepts et les instruments juridiques de la finance verte islamique, afin de mettre en place une mobilisation structurée et efficace des ressources », a-t-il expliqué. Il a également insisté sur la nécessité de tirer parti de l’expérience malaisienne pour renforcer les dispositifs existants et proposer au gouvernement, des instruments élargissant le spectre des ressources mobilisées pour le financement des projets gouvernementaux. Les participants travailleront sur quatre modules théoriques, un module mixte théorie-pratique, ainsi qu’une session consacrée aux défis, opportunités et tendances futures de la finance verte islamique. Des études de cas, des échanges d’expériences et des discussions permettront de passer rapidement de la compréhension conceptuelle à l’élaboration de propositions concrètes. Au terme de l’atelier, les cadres formés devront être capables de concevoir un cadre juridique solide et de mettre en place une unité de mobilisation dédiée. L’ambition est de faire de la finance verte islamique un outil stratégique de mobilisation de ressources, aligné sur les objectifs de développement durable et les besoins prioritaires du pays. Cet atelier illustre la dynamique du Bénin, à s’inscrire dans des réseaux de coopération internationale et à positionner la finance éthique comme levier de transformation économique.
Avec l’appui des experts malaisiens et du Comcec, le Bénin fait de la finance verte islamique un levier important