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Inclusion financière et agriculture: Un nouvel élan pour dynamiser le financement agricole

Economie
Construire un partenariat solide et favoriser la structuration d’initiatives innovantes Construire un partenariat solide et favoriser la structuration d’initiatives innovantes

Réunis à Cotonou à l’initiative du Fonds national de développement agricole, l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Bénin (Apbef) a exploré, mercredi 24 septembre dernier, les nouvelles opportunités offertes par le sous-guichet 2.2. Grâce à l’appui de la Coopération luxembourgeoise, ce mécanisme rénové se propose de renforcer les capacités des institutions financières et de dynamiser le financement agricole.

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 26 sept. 2025 à 08h31 Durée 3 min.
#Inclusion financière

Comment mieux financer l’agriculture béninoise et donner de l’oxygène aux producteurs ? C’est à cette question que s’attaquent le Fonds national de développement agricole (Fnda) et l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Bénin (Apbef). Ils se sont réunis autour du sous-guichet 2.2, un mécanisme repensé avec l’appui du Luxembourg pour outiller davantage les acteurs financiers et élargir l’accès au crédit agricole. « Cette rencontre marque une étape importante pour une inclusion financière dans le secteur agricole », a indiqué dès l’entame Nicolas Ahouissoussi, directeur général du Fnda.

« Précédemment lié seulement aux organisations professionnelles agricoles, ce sous-guichet, grâce à la Coopération luxembourgeoise, a été étendu aux organisations professionnelles des banques et des systèmes financiers décentralisés. L’abondement de près de 280 millions obtenu renforce l’efficacité du dispositif et ouvre davantage de perspectives pour les institutions financières, en cohérence avec la stratégie nationale d’inclusion financière», a-t-il expliqué. C’est donc une opportunité pour explorer avec le Fnda de nouvelles formes de collaboration, soutient-il. «En conjuguant nos expertises financières et notre rôle de facilitateurs, nous pouvons transformer l’agriculture béninoise en une source durable de prospérité et de dignité pour nos populations rurales », a plaidé le directeur général. Pour sa part, l’Apbef se réjouit d’une initiative qui vise à outiller davantage nos membres pour mieux accompagner les bénéficiaires dans leurs projets. « Nous sommes convaincus que cette synergie entre le Fnda et les établissements de crédit contribuera significativement à dynamiser le financement rural et à promouvoir un développement inclusif. »

La portée de la rencontre, au-delà de la présentation du dispositif rénové du sous-guichet 2.2, vise à renforcer les capacités des acteurs financiers et accroître leur rôle dans le financement inclusif du secteur agricole et consolider l’écosystème bancaire au service du monde rural. L’atelier s’inscrit dans une logique d’innovation et d’ouverture, soutient le patron du Fnda. « L’offre de services du Fnda, ce n’est pas seulement la facilitation d’accès au crédit, c’est aussi le renforcement de capacités », a-t-il rappelé.

« À ce jour, le montant total facilité par le Fnda, par l’entremise des banques, est d’environ 62 milliards pour 96 projets financiers », a indiqué Nicolas Ahouissoussi. «Les engagements pris sont d’un montant total de douze milliards, dont sept milliards de garanties et cinq milliards de bonifications », a-t-il détaillé, saluant « les inlassables efforts des institutions financières pour la facilitation de l’accès au crédit agricole ». Pour lui, il ne s’agit pas seulement d’apporter des financements ponctuels, mais de construire un partenariat solide et de favoriser la structuration d’initiatives innovantes puis d’accroître la portée des interventions au bénéfice des producteurs agricoles.

 

Booster le financement rural

Intervenant au nom de l’Agence luxembourgeoise pour la coopération au développement, Nadège Kona, chargée du projet Ben005, a replacé l’atelier de Cotonou dans le cadre plus large du partenariat entre le Luxembourg et le Bénin. «L’objectif de la séance, expliquera-t-elle, c’est de réunir les partenaires que représentent les banques pour leur faire une sensibilisation et leur donner des informations sur l’offre du sous-guichet 2.2, qui est le Fonds de facilitation et de renforcement de capacités, un mécanisme opérationnalisé par le Fnda et destiné à renforcer les capacités des banques, des institutions de microfinance et de leurs associations professionnelles.» Mme Kona a rappelé que cette offre n’est pas nouvelle, mais qu’elle a été, jusqu’ici, exclusivement réservée aux organisations professionnelles agricoles et aux faitières.

« Avec l’accompagnement de l’Agence luxembourgeoise pour le développement, nous avons étendu cette offre à une seconde catégorie de bénéficiaires, les banques, les Imf et les associations professionnelles, afin qu’elles puissent désormais soumettre des projets que le Fnda financera en matière de renforcement de capacités.» Elle a précisé que cette rencontre vise non seulement à informer ces nouveaux acteurs de la disponibilité du guichet élargi, mais aussi à leur présenter les activités éligibles, les critères d’admissibilité relatifs aux institutions et aux projets, ainsi que les modalités pratiques de soumission. « Il s’agit également, a-t-elle ajouté, de partager les modes de mise en œuvre des projets une fois sélectionnés et d’écouter les préoccupations et observations des participants afin qu’elles soient intégrées dans la suite du processus. » Une démarche participative qui, selon elle, illustre la volonté du Luxembourg d’accompagner le Fnda dans la construction d’un dispositif inclusif, adapté et durable au service du financement agricole.