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Inauguration du marché moderne Houndjro à Abomey: Une mémoire séculaire fait peau neuve

Economie
Les bénédictions de Dada Dêwênonde Gbêhanzin,  roi du Danxomè précédant la coupure de ruban symbolisant la mise en service du marché Houndjro visité dans tous ses compartiments par les officiels Les bénédictions de Dada Dêwênonde Gbêhanzin, roi du Danxomè précédant la coupure de ruban symbolisant la mise en service du marché Houndjro visité dans tous ses compartiments par les officiels

Dans sa tournée nationale d’inauguration des marchés reconstruits aux normes modernes, le gouvernement a marqué un arrêt, samedi 29 novembre dernier, à Abomey pour l’ouverture officielle du marché Houndjro. La cérémonie, qui s’est déroulée dans une liesse populaire, a réuni autour de la ministre du Commerce Shadiya Alimatou Assouman, plusieurs personnalités politiques ainsi qu’une foule de marchands et de curieux. Avant la coupure du ruban, symbolisant la mise en service, Dada Dêwênonde Gbêhanzin, roi du Danxomè, a béni l’infrastructure.

Par   Désiré C. VIGAN A/R Zou-Collines, le 03 déc. 2025 à 07h14 Durée 3 min.
#marché moderne #Abomey

Le marché moderne Houndjro, désormais mis en service, n’est pas un espace commercial ordinaire. Son statut singulier parmi les marchés modernes au Bénin justifie la grande mobilisation observée, samedi dernier, à l’occasion de son inauguration.

La cérémonie présidée par la ministre du Commerce, Shadiya Alimatou Assouman, a réuni son collègue en charge de la Défense, Fortuné Nouatin, ainsi que des personnalités politiques du département du Zou dont le député Armand Gansè, la cour royale de Danxomè et une foule immense de marchands et de curieux. Ils étaient venus nombreux manifester leur satisfaction pour le nouveau visage qu’affiche le marché Houndjro présenté comme « un symbole de la réconciliation entre un héritage royal glorieux et la vision de développement moderne de la République du Bénin ».

La singularité du marché Houndjro réside dans son histoire. Houndjro, initialement un camp, un terrain d’entrainement où se forgeaient les guerriers du royaume de Danxomè, a été transformé en marché dès 1820 sous le règne du roi Guézo motivé par un butin de guerre, le fétiche aïzan, apporté de la région mahi. Telle l’âme du marché, le fétiche est préservé et trône au milieu de l’infrastructure flambant neuve qui se veut le cadre où «l’effort devient richesse, où le courage devient prospérité ».

Dans son discours de bienvenue, Antoine Djédou, maire d’Abomey, perçoit le marché comme un « catalyseur de développement, un moteur d’intégration économique et un lieu de cohésion sociale » qui induit des responsabilités, notamment une gestion florissante qui profite aux populations. C’est pourquoi, il a pris l’engagement, au nom du conseil communal d’Abomey, d'accompagner l’Agence nationale de gestion des marchés (Anagem) dans une gestion « paisible, transparente et efficiente », mettant au cœur des priorités, la propreté, la sécurité et le respect des normes d’occupation.

Rendre justice aux femmes

Eunice Loisel Kiniffo, directrice générale de l’Anagem, a souligné que « Houndjro doit devenir un exemple, un modèle national de bonne gestion », rassurant que sa structure sera présente au quotidien pour assurer sa part de mission, garantir la qualité du service public. « Un marché moderne est aussi un espace d’ordre, de discipline et de responsabilité collective », a défendu Eunice Loisel Kiniffo en priant qu’à l’instar des autres marchés, l’ouverture de Houndjro soit celle d’un avenir radieux où « les ressources circulent, les familles prospèrent, les activités se diversifient et les opportunités s’élargissent ».

La modernisation des marchés en cours au Bénin vise à rendre justice aux femmes qui sont, selon la ministre Shadiya Alimatou Assouman, « les véritables piliers de l’économie au Bénin ». Pour la ministre, Houndjro a été rénové dans cette logique. « L'État, sous l'impulsion du président de la République, le président Patrice Talon, a voulu que chaque marché rénové porte en lui trois dimensions essentielles : la dignité des usagers, la sécurité et la salubrité des espaces de vente, et enfin la valorisation du patrimoine culturel », a déclaré la ministre soutenant que le marché Houndjro remplit ces trois missions et emporte une quatrième, la mémoire. En décidant d’installer ce marché moderne, au quartier Houndjro, en plein cœur de l'activité royale, retient la ministre, le gouvernement fait plus que remplacer un ancien espace commercial. « Nous donnons un écrin contemporain à une mémoire séculaire. Ce marché est une promesse. La promesse faite aux générations passées qui ont façonné son identité. La promesse faite aux générations présentes qui y trouveront un outil de travail moderne », a souligné la ministre.