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Foire agroécologique et de restauration des mets locaux à Aplahoué: Faire adopter aux producteurs les semences paysannes

Economie
La 8e Foire agroécologique et de restauration des mets locaux entend promouvoir l’agroécologie La 8e Foire agroécologique et de restauration des mets locaux entend promouvoir l’agroécologie

Sous la houlette de la Fédération agroécologique du Bénin (Faeb), plusieurs Ong dont Jinukun, Grain, Twn et Copagen, ont organisé, du 17 au 19 octobre dernier à Aplahoué, une foire semencière agroécologique et de restauration des mets locaux en voie de disparition. Soutenue par Enabel, la foire d’Aplahoué a connu la participation d’une quinzaine de pays africains et de la Suisse.

Par   Valentin SOVIDE, AR/Mono-Couffo, le 22 oct. 2025 à 14h46 Durée 3 min.
#Foire agroécologique

Le thème principal de la Foire agroécologique et de restauration des mets locaux, qui est à sa 8e édition, est « Pour une souveraineté alimentaire avérée, promouvoir l’agroécologie». Elle a été officiellement ouverte par le préfet du Couffo, Christophe Mègbédji et le vice-président du Conseil économique et social (Ces), Razack Amouda. A l’ouverture de la foire, tous ont reconnu que le thème retenu est en parfaite concordance avec les grandes orientations stratégiques du Programme d’action du gouvernement visant à transformer de façon structurelle l’économie béninoise.

A l’occasion de cette 8e édition, le Bénin a mis à l’honneur divers secteurs clés de l’agroécologie. Consommer local, c’est faire le choix des produits locaux. C’est la conviction de la Fédération agroécologique du Bénin. La Faeb est une fédération d’associations béninoises pratiquant et œuvrant pour la promotion de l’agroécologie, ses techniques et valeurs. Pour son président, Pierre Bediyé, le but visé par la foire d’Aplahoué est de sensibiliser les populations à l’importance des semences paysannes. Car, précise Pierre Bediyé, il n’y a pas d’alimentation sans les semences et la semence, c’est la vie. Patrice Sagbo de l’Ong Jinukun a exprimé sa gratitude aux autorités béninoises pour avoir reconnu la justesse de la lutte des Ong en adoptant la Stratégie nationale de développement de l'agriculture écologique et biologique au Bénin.

Nourrir l'humanité

Les Ong de la Faeb réclament le retrait définitif de la loi Upov 91. Selon Patrice Sagbo, il s’agit d’une loi qui ne prend pas en compte les droits des paysans, gardiens des semences qui ont et continuent de nourrir l'humanité depuis des millénaires. En effet, la loi « Upov 91 » fait référence à la version de 1991 de la Convention internationale pour la protection des obtentions végétales. C’est une convention internationale sur les droits de propriété intellectuelle pour les nouvelles variétés de plantes. Elle renforce les droits des obtenteurs en élargissant le champ de protection et en clarifiant les droits des obtenteurs, même si elle modifie certaines règles relatives aux agriculteurs, comme le droit de réutilisation des semences.

Au cours de la foire d’Aplahoué, il a été noté une grande mobilisation des producteurs et transformateurs des produits typiquement africains et surtout béninois. Une occasion pour inciter ces acteurs à la promotion et la distribution des produits locaux issus de semences paysannes dans leurs différents secteurs d’intervention. Les acteurs doivent travailler à réduire les menaces ; satisfaire les besoins des populations et mettre en œuvre des outils et solutions; protéger 30 % des terres et eaux ; restaurer les écosystèmes dégradés ; réduire les pollutions, notamment la pollution due aux nutriments en accès, aux pesticides, aux substances chimiques ; promouvoir les pratiques agricoles durables comme l’agroécologie pour soutenir la biodiversité ; intégrer les valeurs de la biodiversité à tous les niveaux de gouvernance et de prise de décision.

Christophe Vadon, venu de Genève en Suisse pour le compte de Psa-Terro, a encouragé les producteurs à maintenir le cap de l’agroécologie qui est l’avenir aussi bien de la terre que de la vie sur terre.

Le préfet Mègbédji et le Vp du Ces, Razack Amouda, ont, à l’occasion, invité les producteurs béninois à privilégier dans les pratiques culturales, les semences paysannes qui sont recommandées dans l’agroécologie. Le choix contraire constituerait, selon eux, une grave menace pour la santé des populations. Le préfet du Couffo invite les Béninois à changer de comportement en adoptant les produits locaux issus des semences paysannes. La consommation des mets authentiquement locaux, renchérit le président de la Faeb, Pierre Bediyé, permet aussi de booster la production locale et par la même occasion, de créer de la richesse et de l’emploi pour les jeunes et femmes. C’est dire que la valorisation des produits locaux contribue fortement au développement socio-économique.