La Nation Bénin...
La
production de l’ananas s’est accrue au Bénin pour ressortir à 477 428 tonnes en
2023 contre 472 514 tonnes en 2022, malgré la baisse des superficies emblavées,
selon la Dsa/Maep.
La
production de l’ananas a atteint 477 428 tonnes sur une superficie récoltée de
6 957 hectares (ha) en 2023 contre une production de 472 514 tonnes sur 7 864
ha en 2022, selon les données de la direction de la Statistique agricole
(Dsa/Maep). Malgré la baisse des superficies emblavées, la production s’inscrit
en hausse, témoignant de l’amélioration significative de la productivité.
En
effet, le rendement ressort à 68,629 tonnes par hectare (t/ha) en 2023 contre
une moyenne de 62,272 t/ha avec une croissance moyenne annuelle de 4,3 % sur la
période 2018-2023, d’après la note Les producteurs d’ananas au Bénin de la
Dsa/Maep, avril 2024. Après la baisse enregistrée en 2019 et 2020, la
production est en constante hausse, avec une croissance moyenne annuelle de 5,2
% entre 2018 et 2023, et un pic de 16,2 % en 2022.
La superficie récoltée a évolué en dents de scie pendant cette période, avec une moyenne annuelle de 6 546 hectares et une croissance moyenne de 2,0 %. Au total, 5720,27 ha d’ananas plantés sont recensés en 2023, avec une concentration dans le département de l’Atlantique qui comporte la majorité des producteurs. Les communes d’Allada avec 1 680,82 ha, Zè : 1 635,42 ha, Tori-Bossito: 1 102,57 ha, Abomey-Calavi : 776,84 ha et Toffo : 284,42 ha, regroupent à elles seules 95,80 % des superficies recensées. Elles concentrent également le grand nombre de producteurs. En fait, des 5 919 producteurs (dont 18,91 % de femmes) recensés par la Dsa en 2023, 92,28 % se retrouvent dans l’Atlantique, 2,01 % dans le Plateau, 1,57 % dans l’Ouémé, 1,44 % dans le Mono, 0,96 % dans les Collines, 0,95 % dans le Zou et 0,79 % dans le Couffo.
Dominance conventionnelle
L’âge
moyen des producteurs est de 40 ans et trois producteurs sur cinq ont plus de
35 ans. En moyenne, un producteur
d’ananas plante 0,97 ha et dispose d’environ 3 parcelles.
Au
total, 16 827 parcelles d’ananas sont dénombrées en 2023 dont 677 parcelles
consacrées à la production bio et 16 150 parcelles consacrées à la production
de l’ananas conventionnel. Plus de 95,83 % des producteurs font de l’ananas
conventionnel contre 4,2 % pour l’ananas biologique sur ces parcelles dont la
taille moyenne est estimée à 0,34 hectare.
Un
producteur d’ananas sur deux emblave moins de demi-hectare à dominance
conventionnelle : 50,1 % des producteurs ont planté l’ananas sur moins de 0,5
ha, 34,0 % de 0,5 ha à 1,5 ha, 15,0 % de 1,5 ha à 8 ha et moins de 1 % ont
planté sur 8 ha et plus, selon la Dsa/Maep.
La
variété « Pain de sucre » est la plus cultivée avec 4 965,57 ha contre 754,70
ha pour la « Cayenne lisse ». En somme, 5 487,88 ha, soit 95,94 % des
superficies, sont consacrés à la production de l’ananas conventionnel contre
seulement 232,39 ha, soit 4,06 % des superficies, à l’ananas bio. 84,27 % des
superficies totales de la culture bio, portent la variété « Pain de sucre » et
15,73 % portent la « Cayenne lisse». Au moins huit hectares d’ananas plantés
sur dix sont consacrés à la variété « Pain de sucre » : 86,81 % des superficies
sont consacrées au « Pain de sucre » et 13,19 % à la « Cayenne lisse ».
Itinéraires techniques améliorés
L’utilisation
de rejets de qualité est une pratique en amélioration dans les champs d’ananas,
note la Dsa/Maep. Démarrée en 2020, l’opération de sélection massale de rejets
d’ananas consiste, par épuration progressive, à produire des rejets d’ananas de
même calibre, de même cultivar et de même morphotype, qui sont utilisés pour
installer d’autres champs.
La
proportion des parcelles d’ananas installées sous rejets de qualité (rejets
épurés) évaluée à 10,85 % au début de l’opération, est passée à 2 130,84 ha
soit 37,25 % des 5 720,27 ha de superficies plantées en 2023. Grâce aux
interventions conjuguées des services administratifs et techniques et des
projets et programmes de soutien à la filière ananas, l’utilisation des rejets
épurés pourrait atteindre 100 % d’ici 2030, projette la Dsa. Cela permettra
d’améliorer l’homogénéité des productions sur les parcelles et la conformité
aux exigences du marché de commercialisation des fruits au Bénin et à
l’international.
Le
traitement d’induction florale (Tif) est aussi en vogue. Cette technique de
traitement chimique permet de déclencher la floraison de façon synchronisée au
niveau des plantes d’ananas. Des 5 720,27 ha d’ananas recensés en 2023, environ
18 % sont hormonés.
Ce
résultat devrait s’améliorer dans les mois et années à venir. Pour 2024, la
récolte de l’ananas se fera tout le long de l’année, assurant la disponibilité
des fruits en permanence. Les superficies récoltables les plus élevées seront
obtenues dans les mois de mars (402,55 ha), avril (385,43 ha), mai (388,86 ha),
juillet (385,67 ha) et août (384,07 ha).