La Nation Bénin...
Réunis en assemblée générale ordinaire, vendredi 28 novembre à Cotonou, les industriels de la filière oléagineuse de l’espace Uemoa-Cedeao ont célébré le 25e anniversaire de leur organisation tout en dressant un état des lieux des défis persistants et des nouvelles orientations du secteur.
L’Association des industriels de la filière oléagineuse (Aifo) de l’espace Uemoa et Cedeao a tenu, vendredi 28 novembre à Cotonou, sa 25e assemblée générale ordinaire. Une session marquée par la célébration du 25e anniversaire de l’organisation, qui regroupe les principaux acteurs des filières palmier à huile, soja, arachide, coton, karité et anacarde de six pays de l’Uemoa et de la Cedeao. Au programme, bilan des actions, projection stratégique, plaidoyer pour une meilleure compétitivité régionale et signature d’un mémorandum avec l’Ong internationale Gain pour renforcer la fortification alimentaire. Pour les participants, ce quart de siècle constitue un moment de réflexion stratégique, de reconnaissance des acquis, mais aussi de lucidité face aux nouveaux défis qui menacent la compétitivité du secteur. Ouvrant les travaux, Antoine Turpin, directeur général de la Société des huileries du Bénin (Shb), a rappelé l’importance historique de l’organisation. « Cette session revêt une sonorité toute particulière, elle marque le 25e anniversaire de la création de l'Aifo, un quart de siècle d'engagement, de solidarité régionale, de travail acharné pour structurer et défendre la filière oléagineuse dans l'espace Uemoa-Cedeao », a-t-il déclaré. Depuis 25 ans, l’association s’efforce de défendre les intérêts d’une industrie dont les enjeux dépassent largement les frontières nationales avec la transformation locale, la création d’emplois, la stabilité économique, la sécurité alimentaire et l’intégration régionale. Les défis, eux, n’ont cessé de se complexifier. Antoine Turpin a insisté sur les difficultés liées à la disponibilité et au coût des matières premières, à la compétitivité industrielle, à l’évolution réglementaire et aux tensions qui frappent la sous-région. « Les menaces terroristes qui pèsent sur certaines zones de transit fragilisent la sécurité de nos transporteurs et perturbent nos chaînes d'approvisionnement. La situation géopolitique affecte les flux commerciaux, renchérit les coûts logistiques et complique la coopération économique entre nos pays », a-t-il souligné, appelant à une coordination renforcée entre les secteurs public et privé pour garantir la résilience de la filière.
Nouvelles orientations
Poursuivant les échanges, Christophe Koreki, président de l’Aifo-Uemoa-Cedeao, a salué les efforts du Bénin pour maintenir sa place de premier producteur africain de coton et pour relancer la filière palmier à huile. Revenant sur les missions originelles de l’Aifo, il a rappelé que l’association avait été créée pour transformer et valoriser les productions agricoles, garantir l’autosuffisance en oléagineux, soutenir les industries de transformation et renforcer la coopération technique entre les pays membres. Au cours de ses 25 années d’existence, l’association a enregistré des avancées notables, mais demeure confrontée à des défis récurrents tels que l’application inégale des mesures tarifaires destinées à favoriser la compétitivité, les barrières douanières persistantes, la fragmentation des espaces commerciaux, l’invasion du marché par des huiles importées, souvent de qualité douteuse, l’absence de mécanismes de fixation des prix des matières premières ou encore l’application limitée des directives fiscales de l’Uemoa. Pour Christophe Koreki, l’heure d’un nouveau positionnement stratégique est venue. L’Aifo prévoit d’adopter une nouvelle appellation, celle d’Association des industries de la filière oléagineuse des États de l’Afrique de l’ouest, afin de mieux refléter son ancrage régional.
Le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Gaston Dossouhoui, a salué l’engagement constant de l’organisation depuis 25 ans. Il a rappelé que les actions de l’Aifo s’alignent pleinement sur l’esprit du traité de l’Uemoa et la vision 2050 de la Cedeao, notamment en matière d’intégration économique, de standardisation des productions et de fortification alimentaire. Pour le ministre, les défis nutritionnels de la région exigent un renforcement du contrôle qualité et une gouvernance rigoureuse du logo régional de fortification, devenu un symbole d’assurance qualité. « Le ministère dont j'ai la charge travaillera davantage à créer un environnement où chaque produit fortifié issu de nos industries répond aux exigences de santé publique, de qualité et de transparence attendues par nos populations », a assuré Gaston Dossouhoui, insistant sur la nécessité d’un respect strict des normes de production.
Moment fort de la rencontre, la signature d’un mémorandum entre l’Aifo et l’Ong internationale Gain a marqué l’engagement commun pour renforcer le plaidoyer en faveur d’une alimentation saine et garantir aux populations des produits de qualité. Ce partenariat devrait contribuer à améliorer la disponibilité, la sécurité sanitaire et la régulation du marché des huiles alimentaires dans la sous-région.
La signature du mémorandum marque une étape décisive dans le renforcement du plaidoyer pour une alimentation saine et l’amélioration de la qualité des huiles consommées