Accès aux services financiers et développement: Une étude suggère la non-linéarité entre inclusion et croissance

En facilitant l’accès aux services financiers de base, l’inclusion financière renforce l’approfondissement financier et stimule l’activité économique. Toutefois, il n’y a pas une relation linéaire entre l’inclusion et la croissance économique dans les pays en développement, d’après une étude menée par deux chercheurs de l’université d’Abomey-Calavi (Uac). La faible relation entre l’inclusion financière et la croissance économique se traduit notamment par l’incapacité du système financier à atteindre les personnes vulnérables et défavorisées.

De surcroît, le développement financier et l’éducation se sont révélés comme des canaux majeurs par lesquels l’inclusion financière affecte la croissance économique, estiment Yves Hounguèvou et Jude Eggoh de la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg). L’éducation facilite l’assimilation des technologies financières aux personnes exclues du secteur bancaire, ce qui favorise l’aisance dans l’utilisation des produits et services financiers par les individus qui disposent d’un niveau minimum d’éducation.

L’étude intitulée « Inclusion financière et croissance économique : une nouvelle investigation empirique de la non-linéarité » est basée sur un échantillon de 110 pays en développement et couvre la période de 2004 à 2021. Elle révèle que le niveau de l’inclusion financière dans un pays dépend aussi bien du niveau des indicateurs en la matière que des canaux de transmission. Les pays ayant un niveau faible d’inclusion financière ont un impact plus prononcé sur la croissance économique que les pays ayant un niveau d’inclusion financière assez élevé, selon l’étude.

Les chercheurs en viennent à conclure que l’inclusion financière est un facteur déterminant de l’amélioration de la croissance économique surtout dans les pays en développement. Elle permet aux populations d’être actives et plus dynamiques dans l’utilisation des services et des produits financiers. Elle stimule également l’épargne nationale qui reste un levier de l’investissement dans le système économique. Ainsi, l’inclusion financière accroît le développement financier, améliore la quantité et la qualité de l’économie et rend plus efficaces les services d’intermédiaires financiers.