La Nation Bénin...
La
quatorzième session ordinaire de l’assemblée générale du Coraf s’est ouverte,
ce lundi 15 avril à Cotonou. Durant trois jours, les réflexions porteront sur
l’implication du secteur privé dans les investissements des systèmes nationaux
de recherche agricole, en vue de la génération des innovations et de leur
valorisation face aux défis multiples liés à la sécurité alimentaire.
«
Accroître la collaboration avec le secteur privé en Afrique de l’Ouest et du
Centre afin d’atténuer l’impact des crises climatique, sanitaire et sécuritaire
sur l’agriculture ». C’est autour de ce thème que se déroule, du 15 au 17 avril
à Cotonou, la quatorzième session ordinaire de l’assemblée générale du Conseil
ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles
(Coraf).
Dans
un contexte où les ressources s’avèrent insuffisantes, il est question de
diversifier les sources de financement des activités de recherche agricole et
de vulgarisation des technologies, en mettant à contribution le secteur privé.
Le
Bénin s’honore d’accueillir ces assises consacrées au partage d’expériences et
à des sujets aussi passionnants et dignes d’intérêt pour le développement de
l’agriculture en Afrique, après celles tenues en janvier 2022 à N’djamena au
Tchad, se réjouit Gaston Dossouhoui, ministre béninois de l’Agriculture, de
l’Elevage et de la Pêche. Une foire aux innovations agricoles et technologiques
se tient au Palais des congrès de Cotonou et offre l’opportunité au Bénin de
présenter ses acquis de recherche et la valorisation qui en est faite.
Les
dépenses en recherche agricole en Afrique sont dépendantes des financements des
donateurs et des fonds de développement et n’ont fait que croître, passant de
28 % du budget total en 1986 à environ 40 % aujourd’hui, note Gaston
Dossouhoui. Or, relève-t-il, ce type de financement est plus volatil que le
financement régalien des Etats d’une part, et très souvent n’adresse pas
toujours des programmes de recherche prioritaires pour les pays concernés,
d’autre part.
L’implication
du secteur privé dans tous les maillons de développement et de valorisation des
innovations paraît incontournable pour aboutir à des résultats tangibles dans
la promotion des chaînes de valeur ajoutée des filières agricoles porteuses de
richesse et de croissance inclusive, selon Dr Angela Maria da Veiga Moreno
Doutora, présidente du Conseil d’administration du Coraf. Car, le secteur
agricole constitue un pilier pour l’économie et le moyen de subsistance de la
majorité des familles dans la région, souligne-t-elle, en appelant à
l’engagement collectif de tous les acteurs.
Obligation de résilience
Avec
la récurrence des chocs exogènes, il est impérieux que les systèmes de
production agricole encore vulnérables dans notre espace soient résilients,
estime Adolphe Adjanohoun, directeur général de l’Institut national des
recherches agricoles du Bénin (Inrab). Pour lui, cette résilience passe par la
transformation profonde du secteur agricole qui sous-tend une bonne
organisation de la recherche agricole et des investissements dans la génération
d'innovations adaptées et dans leur valorisation pour améliorer la productivité
et la production agricole ainsi que la valeur ajoutée des produits transformés.
L’accent devra être mis sur l’industrialisation et la préservation de
l’environnement et des ressources naturelles, ajoute-t-il.
Pour
relever les défis, les participants venus des 23 pays d’Afrique de l’Ouest et
du Centre que compte l’association, se penchent sur la mise en place de
facilitations pour l’émergence d’entreprises agroalimentaires et
d’interprofessions agricoles fortes. En dehors des questions de financement et
de la gouvernance de l’institution commune, notamment le renouvellement des
organes dirigeants, les sujets ont trait aux plans nationaux d’adaptation au
changement climatique et à l’arrimage des programmes de recherche avec les
besoins du secteur privé et la gestion de la propriété intellectuelle des
résultats de recherche.
Les
représentants des partenaires au développement et des communautés économiques
régionales rassurent de leur engagement à appuyer le développement des
technologies et innovations agricoles en vue de l’élimination de la faim et de
la pauvreté .