La Nation Bénin...
Depuis un an, la septième mandature de la Haute Autorité
de l’Audiovisuel et de la Communication (Haac), sous la présidence d’Édouard
Loko, s’attèle à réguler le secteur des médias au Bénin. À travers diverses
décisions et actions, elle oeuvre à restaurer la crédibilité, assainir le
paysage médiatique et accompagner les professionnels dans un secteur en pleine
mutation. Des acteurs des médias béninois partagent ici leurs impressions sur
cette mandature.
Je pense que les différentes décisions prises par la
septième mandature de la Haac depuis son installation peuvent être classées en
trois catégories. Primo, certaines décisions s'inscrivent dans la dynamique de
l'institution visant à redorer le blason de l'audiovisuel et de la
communication au Bénin ; ensuite, une série de mesures vise à assainir le
secteur des médias au Bénin; enfin, j'ai observé des décisions destinées à
renforcer la crédibilité et la responsabilité des acteurs des médias exerçant
au Bénin. De façon globale, j’apprécie positivement ces décisions qui
témoignent de la volonté et de la détermination de cette mandature à nettoyer
l’écurie d’Augias, qui présentait depuis quelques années un profond besoin
d’assainissement.
Je pense par ailleurs que cette mandature de la Haac est
une mandature charnière qui n’aura pas droit à l’erreur, car elle est présidée
par un fin connaisseur des maux qui minent le secteur et composée
majoritairement de professionnels des médias, donc de conseillers bien au fait
des réalités et des défis du secteur.
Le président Édouard Loko et son équipe sont sur la bonne voie, car ils travaillent à faire retrouver au secteur des médias béninois ses lettres de noblesse, dans un contexte où il était perçu comme un nid de mauvaises pratiques.
Barnabas Orou Kouman,
promoteur du Groupe de Presse
Daabaaru et président de l’Unamel-Bénin
L’arrivée de la Haac dirigée par Édouard Loko nous a
donné de l’espoir, grâce à la qualité des conseillers, majoritairement
d’anciens professionnels des médias. Les premières décisions prises nourrissent
cet espoir, car nous nous y retrouvons parfaitement. Il faut rappeler que
l’Union Nationale des Médias en Ligne du Bénin (Unamel-Bénin) a clairement
affiché sa position d’association attachée au respect des textes en vigueur au
Bénin dans l’exercice de la profession. À ce titre, nous avons rencontré
l’ensemble des conseillers ainsi que le président Édouard Loko pour leur faire
part de nos attentes dès leur installation.
Parmi les préoccupations que nous leur avons soumises
figuraient l’assainissement du secteur des médias en ligne et la formation des
acteurs de ce secteur.
Sur le premier point, la Haac a suspendu tous les médias
en ligne n’ayant pas d’existence légale au Bénin et a lancé un processus de
recrutement de nouveaux médias en ligne désireux de fournir de l’information au
public. Quant à notre deuxième doléance, la Haac l’a également prise en compte
en nous conviant à plusieurs ateliers de formation sur diverses thématiques,
dont les conventions, la sécurité, le fact-checking, etc. Nous avons aussi
constaté une proximité entre la Haac et nous, professionnels des médias, à
travers plusieurs actions, notamment la célébration du 3 mai. Notre
appréciation est très bonne. Pour le chemin parcouru, nous sommes très
satisfaits et invitons la Haac à poursuivre sur cette lancée. Notre plus grande
attente reste l’aide de l’État à la presse privée.
Odilon Gnonhoue, Dp Flash Info, président de Conaweb
L’un des vœux les plus chers aux professionnels des
médias concernant la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication
(Haac) était qu’elle soit un jour dirigée par l’un des leurs. Ce vœu est devenu
réalité avec la 7ᵉ mandature dirigée par Édouard Loko depuis un an. Sans surprise, les
premiers pas de cette mandature ont rapidement montré aux professionnels des
médias qu’ils ne s’étaient pas trompés en demandant au chef de l’Etat d’exaucer
ce vœu précieux.
Des décisions ont été prises dans tous les domaines de compétences de l’institution. De la régularisation à la formation, plusieurs actions ont été menées en un an. Même si certaines mesures ne font pas l’unanimité, la majorité des professionnels clament haut et fort que les lignes ont commencé à bouger. Si cette dynamique est maintenue jusqu’à la fin du mandat, ce sont le métier et ses praticiens qui en sortiront gagnants, car l’assainissement de la profession et une meilleure santé des entreprises de presse se profilent déjà à l’horizon.
Lorys Hounon, président du Regroupement des Promoteurs et Professionnels des Médias Digitaux du Bénin (Repromed-Bénin)
La première année de la 7ᵉ mandature de la Haac laisse entrevoir des perspectives prometteuses. Le
ton a été donné dès le départ, avec une volonté clairement affichée par le
président et les conseillers de redorer le blason de la presse béninoise. Ce
volontarisme se reflète dans les actes posés, qui rassurent sur leur engagement
à faire bouger les lignes. On peut raisonnablement espérer des lendemains
meilleurs pour le secteur. En tant qu’acteur du sous-secteur des médias
digitaux, je retiens particulièrement la célérité observée dans le processus
d’autorisation des médias en ligne. Il faut rappeler que ce chantier, lancé
sous la mandature de Boni Tessi, avait connu une longue période d’inertie
administrative, durant laquelle les professionnels du numérique opéraient dans
un flou réglementaire anxiogène. La 6ᵉ mandature
avait certes signé les premières conventions, mais c’est bien la 7ᵉ qui a accéléré les choses. En à peine trois mois, une liste de médias
présélectionnés a été publiée, un pas significatif qu’il convient de saluer,
tout en espérant que le processus se poursuive avec la même rigueur.
Il serait prématuré de tirer des conclusions définitives.
Certes, des efforts sont visibles, mais les attentes du secteur sont immenses.
Il est indispensable d’engager des réformes profondes et structurelles. Tant
que cela ne sera pas fait, tout progrès restera superficiel. Le secteur des
médias a besoin de mesures fortes, d’une vision stratégique et d’un
accompagnement durable pour sortir de sa fragilité actuelle.
Sur ce point, notre appréciation est plus nuancée. Le
Repromed Bénin attend une collaboration plus structurée et sincère avec la
Haac.
L’un des défis majeurs reste l’adaptation de la
régulation à l’ère du numérique. Avec l’explosion des contenus en ligne, les
journalistes traditionnels doivent faire face à une concurrence inédite,
souvent en dehors des normes professionnelles. Il devient urgent d’accompagner
les professionnels dans cette transition, à travers la formation continue,
l’équipement et la mise à niveau des organes. La Haac gagnerait à appuyer des
projets innovants et structurants dans ce sens.
Odilon Gnonhoue