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Les 27 et 28 octobre, Cotonou sera le théâtre de la sixième édition du Sommet Climate Chance Afrique. Cette rencontre qui portera sur le thème: «Energies renouvelables, adaptation et biodiversité : enjeux et perspectives », sera déterminante pour amplifier la voix des acteurs non-étatiques africains avant la Cop30 en novembre au Brésil.
Transition énergétique, adaptation climatique et biodiversité seront au cœur des débats lors du Sommet Climate Chance Afrique (Scca 2025), prévu les 27 et 28 octobre prochains à Cotonou. L’événement, coorganisé par la mairie de Cotonou et l’association Climate Chance, se tiendra sous l’égide des ministres José Didier Tonato, en charge du Cadre de vie, et Raphaël Akotègnon, ministre de la Décentralisation, ainsi que du maire Luc Atrokpo.
Collectivités locales, organisations non gouvernementales, chercheurs, entreprises et réseaux citoyens se pencheront sur trois grands piliers : l’atténuation à travers la promotion des énergies renouvelables, l’adaptation pour renforcer la résilience des villes et territoires, et la protection de la biodiversité avec un accent particulier sur les corridors écologiques et les solutions fondées sur la nature.
Les discussions devraient aboutir à l’élaboration d’une feuille de route de Cotonou pour les énergies renouvelables, dans la continuité du modèle d’habitat durable adopté à Yaoundé en 2023. Une alliance des villes côtières du Golfe de Guinée est également attendue, en écho à l’initiative lancée à Nice lors de la Conférence des Nations unies sur les océans.
Rendez-vous décisif
Le renforcement de l’Alliance francophone des villes pour le climat sera au programme, tout comme la mise en place d’un réseau ouest-africain dédié à la biodiversité et aux corridors écologiques. Ces initiatives visent à donner plus de visibilité aux solutions africaines et à renforcer leur influence dans les négociations internationales, alors que la Cop30 de Belém au Brésil, prévue en novembre, approche à grands pas.
Le rendez-vous de Cotonou interviendra quelques semaines seulement après le deuxième Sommet africain sur le climat (Acs2), tenu du 8 au 10 septembre en Ethiopie. Plus de 45 chefs d’État et des milliers de délégués y ont adopté la Déclaration d’Addis-Abeba qui appelle à accélérer le développement des énergies renouvelables, à créer une coalition des pays disposant de minerais critiques et à protéger les forêts et patrimoines naturels du continent.
« Nous nous engageons à accélérer le développement des énergies renouvelables. Cela permettra de rendre l’énergie accessible et de positionner l’Afrique comme puissance industrielle verte », a déclaré le président éthiopien Taye Atske Sélassié à la clôture des travaux.
Vulnérable mais porteur de solutions
La question du réchauffement climatique demeure préoccupante. L’Organisation météorologique mondiale (Omm) alerte sur une probabilité de 70 % que la température moyenne mondiale dépasse le seuil de 1,5 °C d’ici 2029.
Bien que l’Afrique contribue très faiblement aux émissions mondiales de gaz à effet de serre (entre 2 et 4 % des émissions totales), elle est l’une des régions les plus exposées aux impacts du changement climatique. Sécheresses, inondations, baisse de la productivité agricole et insécurité alimentaire accentuent la vulnérabilité du continent et fragilisent des millions de vies.
Le paradoxe africain est saisissant : riche en ressources renouvelables comme le solaire, l’hydroélectricité, l’éolien ou la géothermie, le continent compte encore plus de 600 millions de personnes sans accès à l’électricité, soit près de la moitié de sa population. Son développement requiert des investissements massifs pour réussir une transition vers une croissance verte et réduire la dépendance aux énergies fossiles.
Face à ces défis, Cotonou veut se poser en carrefour stratégique des solutions concrètes. Ville côtière menacée par l’érosion et l’urbanisation accélérée, mais aussi laboratoire de résilience, elle aspire à incarner une Afrique actrice et non spectatrice de la lutte contre le réchauffement, en fédérant les énergies.
En accueillant le sommet Climate Chance 2025, Cotonou espère fédérer les énergies du continent autour de solutions concrètes et envoyer un signal fort à la communauté internationale à la veille de la Cop30