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Transformation numérique en Afrique de l'Ouest et du Centre: Les dirigeants s'engagent à œuvrer pour des progrès tangibles

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Passer du potentiel à l’action, aux résultats concrets. C’est par cet engagement commun fort que les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre ont mis un terme au sommet sur la transformation numérique, tenu les 17 et 18 novembre, à Cotonou. Dans leur déclaration commune, les Etats ont annoncé la création d’un marché numérique unique.

 

Par   Ariel GBAGUIDI, le 19 nov. 2025 à 02h09 Durée 3 min.
#Afrique #numérique

L’Afrique prend son destin en main en accélérant sa transformation numérique pour une véritable croissance inclusive, la création d’emplois pour sa jeunesse et son développement.

Le sommet sur la transformation numérique en Afrique de l’Ouest et du Centre, a été l’occasion pour les pays des deux régions de réaffirmer leur volonté commune. Ils veulent désormais passer du listing des potentiels à des actions concrètes et palpables, c’est-à-dire accélérer et garantir l’accès au haut débit, développer les capacités en intelligence artificielle, créer des emplois numériques et bâtir un marché intégré d’ici 2030. « L’Afrique (de l’Ouest et du Centre) est prête à être l’un des moteurs de développement du monde numérique », confirme Aurélie Adam Soulé Zoumarou, ministre béninoise du Numérique et de la Digitalisation. Pour les dirigeants, certes le sommet s’achève mais il ouvre des perspectives nouvelles pour les deux régions. Le nouveau chapitre implique la transformation digitale des administrations, des sociétés et des économies des pays. Le continent veut adopter les technologies émergentes mais surtout les produire, les maitriser et les adapter aux réalités locales.

Le Bénin est fier de contribuer à ce sommet qui aboutit à la Déclaration de Cotonou, laquelle donne le ton de la volonté commune des pays d’opérer une transformation numérique profonde et totale. « Au-delà de cette fierté, nous prouvons ainsi notre engagement à contribuer à la mise en œuvre du contenu de la déclaration et nous ferons en sorte, avec nos homologues, que toutes les décisions se traduisent en actions concrètes pour notre région afin de bâtir une Afrique plus compétitive, plus résiliente et inclusive », a souligné Aurélie Adam Soulé Zoumarou.

Déclaration empreinte d’énergie

Le document commun adopté par les ministres du numérique d’Afrique de l’ouest et du centre, appelle l’ensemble des acteurs de l’écosystème y compris les jeunes et les femmes à unir leurs efforts dans les 24 prochains mois pour effectuer des progrès tangibles d’ici 2028.

« Nous plaçons les jeunes, les personnes en situation de handicap et les femmes au cœur de l'avenir numérique de l'Afrique et soulignons l'urgence de bâtir des fondations solides en matière de numérique et d'Ia pour une croissance inclusive et créatrice d'emplois. Nous réaffirmons que la transformation numérique n'est pas seulement un impératif technologique, mais également un enjeu politique et social, essentiel à la souveraineté, à la compétitivité et à la prospérité partagée », indique la déclaration lue par Salima Monorma Bah, ministre sierra-léonaise des communications, des technologies et de l’innovation.

« Ils se sont fixé des objectifs ambitieux à l'horizon 2030, notamment pour parvenir à un accès abordable et fiable au haut débit pour 90 % de la population, déployer des infrastructures numériques publiques interopérables comme l'identité numérique et les systèmes de paiement, doubler le commerce électronique intra-africain, et adopter des cadres harmonisés pour la cybersécurité, la gouvernance des données et de l'intelligence artificielle (Ia) afin de créer un environnement de confiance », détaille le groupe de la Banque mondiale coorganisateur du sommet. La déclaration de Cotonou prévoit également la formation massive pour faire en sorte que 20 millions de personnes puissent disposer de compétences numériques de base, et que deux millions de jeunes et de femmes bénéficient d'emplois ou d'entrepreneuriat numérique. Les pays se disent conscients que leur décision de promouvoir des solutions africaines pour l'Ia passe par le développement des infrastructures régionales de calcul, de cloud et des données et la mise en œuvre de programmes d'applications de l'Ia dans des secteurs prioritaires pour la transformation économique inclusive.

La déclaration annonce la création de trois groupes de travail régionaux par les pays des deux régions. Ces groupes sont chargés de proposer, dans le cadre de la feuille de route post-Cotonou, des orientations opérationnelles sur la connectivité et les infrastructures numériques, l'intelligence artificielle et les technologies avancées, et la création d'emplois et d'opportunités économiques grâce au numérique. Le document invite « tous les États membres à adopter d'ici 2028 des Pactes numériques nationaux traduisant un engagement politique de haut niveau et définissant des feuilles de route claires pour les réformes, les investissements publics et les partenariats catalysant l'investissement privé et la création d'emplois ». En outre, il appelle les institutions régionales et les partenaires à soutenir l'élaboration d'une feuille de route post-Cotonou et d'un cadre d'investissement accompagnant la mise en œuvre de la déclaration.

« Pour réaliser ces objectifs, la déclaration appelle à une mobilisation des investissements publics et privés à travers pactes numériques nationaux, qui articuleront objectifs de réformes, besoins en financement et partenariats stratégiques avec le secteur privé autour des objectifs fixés dans la déclaration pour accélérer la croissance inclusive et la création d'emplois », a fait savoir le groupe de la Banque mondiale. A cet effet, indique-t-on, des mesures concrètes ont été envisagées pour favoriser l'échange de bonnes pratiques et la coordination en vue de créer des marchés numériques régionaux, et inciter le secteur privé à investir dans les infrastructures en s'appuyant sur des initiatives régionales telles que la Mission 300 (M300), une initiative panafricaine visant à connecter 300 millions d'Africains à l'électricité d'ici 2030 afin de soutenir la transformation numérique et économique du continent.

La rencontre de Cotonou marque ainsi la volonté commune des dirigeants des deux régions de transformer le potentiel et la promesse du numérique en des progrès concrets qui feront du continent africain un acteur incontournable de l'économie numérique mondiale.