La Nation Bénin...
La campagne d’information gouvernementale sur la révision constitutionnelle, initiée par le chef de l’Etat, s’est poursuivie, hier mardi 25 novembre, dans les 1ᵉʳ, 4ᵉ et 5ᵉ arrondissements. Ces étapes viennent ainsi achever la tournée dans la 15ᵉ circonscription électorale.
Après son passage remarqué dans les 1ᵉʳ et 2ᵉ arrondissements la veille, la délégation gouvernementale a, pour la journée de sensibilisation du mardi 25 novembre, renforcé son dialogue de proximité avec les populations des quartiers restants de la 15e circonscription électorale. Dès les premières heures, les habitants sont sortis nombreux pour accueillir la délégation conduite par Sèdami Médégan, ministre conseiller du président de la République, accompagnée du député Orden Alladatin, président de la Commission des lois, et rejointe, ce mardi, par le porte-parole du gouvernement et le président du Conseil économique et social. L’objectif est le suivant : expliquer, clarifier et rassurer sur les enjeux de la modification constitutionnelle adoptée le 14 novembre 2025 par l’Assemblée nationale.
Sèdami Médégan a rappelé que la Constitution de 1990 demeure le socle solide sur lequel repose la démocratie béninoise. Elle a toutefois insisté sur la nécessité, prévue par les pères fondateurs eux-mêmes, d’adapter ce texte fondamental aux évolutions socio-économiques, démographiques et institutionnelles. « La Constitution garantit nos droits, nos libertés, sépare les pouvoirs et organise notre vivre-ensemble. Mais elle doit rester dynamique et s’adapter génération après génération », a-t-elle indiqué. Elle a également expliqué que la révision de 2019 avait déjà apporté des avancées majeures telles que l’abolition de la peine de mort, la création de la Cour des comptes, la reconnaissance de la chefferie traditionnelle, l’instauration de sièges réservés aux femmes ainsi que la mise en place de la vice-présidence et des élections générales. Surtout, cette révision a rendu intangible la limitation à deux mandats présidentiels, un acquis démocratique salué par l’ensemble des intervenants.
Instrument de stabilité
Le député Orden Alladatin a, pour sa part, remis en perspective l’héritage de la Conférence nationale de 1990. Il a rappelé qu’à l’époque, le pays traversait une crise profonde : sept mois de salaires impayés, une économie paralysée, des écoles et universités fermées, et une instabilité politique persistante. « Il fallait reconstruire le pays », a-t-il martelé. La Constitution de 1990 a érigé deux piliers : les libertés publiques et le multipartisme intégral. Mais le contexte d’aujourd’hui, marqué par une population passée de 5,2 millions en 1990 à plus de 13 millions, impose de nouveaux ajustements. C’est dans cet esprit que la révision du 14 novembre 2025 s’inscrit. Elle introduit trois innovations majeures : la création d’un Sénat, destiné à renforcer la qualité du travail législatif et la représentation des collectivités territoriales ; la mise en place d’une période de trêve entre deux élections afin de réduire la tension politique et rationaliser l’organisation électorale ; l’ajustement de la durée du mandat présidentiel, sans remettre en cause la limitation stricte à deux mandats, principe maintenu et réaffirmé.
En rejoignant la délégation pour cette deuxième journée, le porte-parole du gouvernement, Wilfried Houngbédji, a insisté sur la nécessité de combattre les intoxications et de rétablir la vérité. « Beaucoup de fausses informations circulent. Cette réforme vise à renforcer la stabilité, améliorer la gouvernance et préparer un avenir institutionnel plus solide», a-t-il affirmé.
Les échanges avec les populations ont été participatifs. Les citoyens des trois arrondissements ont posé des questions, exprimé leurs attentes et leurs inquiétudes, saluant toutefois la démarche. La présence des ministres, des députés et élus locaux a permis de lever de nombreuses zones d’ombre, notamment sur la portée réelle des amendements constitutionnels. En bouclant la visite dans la 15ᵉ circonscription électorale, la délégation a réaffirmé la volonté du gouvernement de faire de la révision constitutionnelle, un instrument de stabilité, de gouvernance renforcée et d’adaptation institutionnelle aux réalités du Bénin d’aujourd’hui.
Tournée gouvernementale sur la révision constitutionnelle