La Nation Bénin...
Le Bénin intègre cette année le Projet de
sécurité pour l’Afrique de l’Ouest. Un coup de pouce à l’administration
douanière qui peut, à travers cette initiative de l’Organisation mondiale des
douanes (Omd), s’outiller pour une lutte plus accrue contre certains trafics
dont le commerce d’armes à feu et d’explosifs. Cotonou a été choisie pour
abriter le lancement officiel de la deuxième phase du projet, mardi 27 février.
Le Projet de sécurité pour l’Afrique
occidentale (Psao) est conduit sous l’égide de l'Organisation mondiale des
douanes (Omd) avec l'appui financier du ministère allemand des Affaires
étrangères. Après une première phase débutée en 2018 et conduite avec succès au
profit des pays comme la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo ; le Bénin et le
Nigéria intègrent la deuxième phase dont le lancement officiel a eu pour cadre
la direction générale des douanes à Cotonou.
Le projet met un point d’honneur au
renforcement de capacités des administrations douanières dans la mise en œuvre
de mesures efficaces pour lutter contre le commerce illicite d’armes à feu,
d’explosifs et d’autres précurseurs chimiques et composants d’engins explosifs
improvisés. Ces objectifs n’éloignent pas les administrations bénéficiaires des
missions connues de la douane, notamment la mobilisation des recettes au profit
de l’Etat. Sur ce chantier, le Bénin fait d’ailleurs figure de modèle inspirant
pour avoir déjà, depuis quelques années, inscrit au cahier des charges des
agents des douanes, la lutte contre la fraude et tous autres trafics illicites
et la surveillance du territoire.
Le lieutenant-colonel Gildas Sehlin, point de
contact national du projet, salue l’avènement du projet qui, selon lui,
s’inscrit dans la mission des hommes de saint Mathieu et leur donne
l’opportunité de mieux explorer des aspects parfois méconnus ou souvent
banalisés de leur travail. Pourtant, relève-t-il, les contraintes et défis
actuels de la sous-région imposent de changer de fusil d’épaule. Terry Wall,
chef du projet, rappelle pour sa part que l’ambition de l’Omd, c’est de voir
les services et agents des douanes plus aguerris pour mieux répondre de leur
mission. C’est pourquoi, souligne-t-il, le renforcement des capacités occupe
une place de choix dans le dispositif du projet. Cette option plait bien au
premier secrétaire de l’ambassade d'Allemagne au Bénin. Oliver Jungel rappelle
la forte implication et contribution du ministère des Affaires étrangères de
son pays, puis invite les agents des douanes à se faire les porte-étendards de
la lutte contre l’extrémisme violent et ses corollaires. Parvenir à éliminer
les trafics illicites notamment aux portes des frontières parfois difficiles à
cerner, c’est un challenge que les douanes peuvent relever et le Psao les y
aidera, promet-il.
Accompagner les administrations douanières
L’intégration du Bénin au projet fait suite à
une sollicitation du ministre d’Etat Romuald Wadagni précise la directrice
générale des Douanes, Adidjatou Hassan Zanouvi, heureuse de cette initiative.
Le Psao est également destiné à accompagner des administrations douanières de
la sous-région ouest-africaine dont le Bénin dans la mise en œuvre de mesures
efficaces pour lutter contre de nombreux trafics et le commerce illicite. «
Cette initiative vient à point nommé, dans un contexte sécuritaire assez
instable, à l’échelle de toute la sous-région ouest-africaine en proie à des
velléités djihadistes », relève-t-elle. Si les douanes béninoises ont, pendant
longtemps, concentré leurs actions sur le recouvrement des recettes et les
questions économiques, il faut reconnaître que grâce à la prise de conscience
des questions sécuritaires et à un engagement des autorités du pays ; la
mission de sécurisation des frontières terrestres, maritimes et aériennes ainsi
que la lutte contre le terrorisme font désormais partie des priorités,
poursuit-elle.
A ce titre, des unités spéciales ont été
constituées, consacrées à la surveillance du territoire, à la lutte contre la
criminalité transfrontalière organisée et aux opérations de lutte contre la
fraude aux frontières terrestres, maritimes et aériennes, indique la directrice
générale. Sauf que le développement accéléré du commerce international et le
défi sécuritaire imposent à toutes les douanes du monde d’améliorer leurs
procédures pour faciliter la circulation des personnes et des biens, tout en
contrôlant mieux. Toutes ces initiatives de l’Omd qui permettent aux douanes
béninoises de réaliser leur mission avec plus d’efficacité en assurant la
célérité dans les échanges internationaux tout en garantissant la sécurité
requise sont appréciées, selon Adidjatou Hassan Zanouvi.
Plus spécifiquement, note-t-elle, le Psao
permettra de renforcer les capacités des agents et des unités opérationnelles
dans le contrôle de la contrebande des marchandises illicites notamment des
armes légères et des précurseurs et matériels connexes entrant dans la
composition des engins explosifs improvisés. «Les modes de dissimulation, les
techniques modernes de recherche, de ciblage et d’examen efficace des
conteneurs et du fret, tirées des meilleures pratiques internationales, seront
aussi partagés avec un accent sur la surveillance des frontières fragiles par
la technologie satellitaire », ajoute-t-elle. Le renforcement de capacités se
fera à travers plusieurs sessions de formation sous l’égide d’experts nationaux
et régionaux.
L’administration douanière en quête de compétences pour mieux faire face à ses défis