La Nation Bénin...
Les déclarations des parlementaires invités au
palais de la Marina, lundi 22 janvier pour s’entretenir avec le chef de l’Etat
au sujet d’une probable révision de la loi électorale augurent d’une
modification consensuelle des dispositions crisogènes. Il va sans dire que pour
2026, nul ne sera laissé en rade.
Deux constances se dégagent des déclarations de
certains élus du peuple qui ont eu le privilège d’échanger avec le président
Patrice Talon à la Marina en début de semaine. La première, c’est que l’homme,
au terme de ses deux mandats partira pour laisser le fauteuil présidentiel à un
successeur. Les doutes, suspicions et inquiétudes sur un maintien en fonction
de l’actuel locataire du palais présidentiel béninois tombent les uns après les
autres. Mais Patrice Talon ne veut pas juste partir. Il veut surtout sortir
avec classe et par la grande porte, il veut être applaudi et porté en triomphe,
comme il l’avait souligné au début de son premier mandat. Et pour cela, il
appelle à un consensus. C’est d’ailleurs cela qui justifie, selon les
déclarations des députés, cette rencontre huis clos avec toutes les tendances
politiques du Parlement pour sonder les pistes de toilettage de la loi
électorale. Comment la débarasser des dispositions qui ont engendré les crises
électorales successives qu’a connues le pays pour en faire un instrument de
paix et d’élections inclusives.
« C’est suite à la décision de la Cour
constitutionnelle qui ordonnait à l’Assemblée nationale de modifier certaines
dispositions du Code électoral qui ne sont pas conformes à la Constitution que
la rencontre a été initiée », explique Nourénou Atchadé, président du groupe
parlementaire Les Démocrates. Si on modifie les textes, deux possibilités
s’offrent pour l’organisation des élections générales de 2026, selon le député
de l’opposition. «Soit on modifie, pour que le parrainage soit donné par les
élus (maires et députés) actuels. Soit on attribue le parrainage aux élus de
2026 », indique-t-il. Ces intentions affichées, l’actuel patron de la Marina
aurait même recueilli l’analyse du parti sur cette requête. « Il souhaiterait
connaître le choix du parti Les Démocrates… Nous avons dit que nous allons
consulter notre président et notre base, et lui revenir au plus vite », a
soutenu Nourénou Atchadé au cours d’une rencontre avec les médias à la suite
des échanges avec le chef de l'Etat. Rencontre au cours de laquelle il révèle
par ailleurs que Patrice Talon a émis le souhait de laisser un Bénin souriant,
paisible et heureux à la fin de son second et dernier mandat. « … Il veut
laisser le pays en paix en 2026, comme il l’a trouvé en 2016. C’est pourquoi il
veut que les choses se fassent dans le consensus de la classe politique pour
réviser le Code électoral », avait-il déclaré.
Le vœu du chef de l’Etat de voir une refonte
s’opérer autour de la loi électorale, on le sait, ne souffrira d’aucune
difficulté dans sa famille politique. Qu’il s’agisse de l’Union progressiste le
renouveau (Upr) ou encore du Bloc républicain (Br), seuls partis de la mouvance
représentés au Parlement, tous valideront sans rechigner les réformes
envisagées. S’il y a matière à épiloguer, elle ne peut l’être que sur une
adhésion ou non des Démocrates. Mais pour l’heure, le discours du parti
d’opposition ne semble pas s’opposer à cette volonté de remettre en condition
les dispositions légales pour parvenir à des élections qui n’excluent personne
ni aucune tendance. Seulement, prévient le vice-président du parti, Eric
Houndété, à travers une note publiée sur les réseaux sociaux, « les espoirs mis
dans le parti ne seront pas trahis ». Le parti est conscient de ses
responsabilités vis-à-vis du peuple et devant l’histoire, rappelle-t-il aussi,
en attendant qu’une réaction officielle du parti ne soit enregistrée suite à la
demande du président Talon.
Rencontre du chef de l’Etat avec les députés: Les prémices d’un scrutin inclusif en 2026