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Régulation médiatique et IA: Néccessité d'investir dans la recherche

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Professeur Tahirou Professeur Tahirou

À l’occasion du colloque international sur la régulation médiatique à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle, le professeur Tahirou Djara a insisté sur la nécessité d’investir dans la recherche et de former les cadres des instances de régulation à une utilisation éthique et évolutive des outils technologiques. Pour lui, seule une approche proactive et innovante permettra de relever les défis posés par l’Intelligence artificielle dans le monitoring des médias et la régulation des processus électoraux.

Par   Isidore Gozo, le 14 juil. 2025 à 07h28 Durée 2 min.
#Intelligence artificielle #HAAC Bénin

Durant deux jours, experts, membres du Réseau des instances africaines de régulation, représentants d’institutions et personnalités politiques se sont réunis autour d’un thème majeur: « Régulation médiatique des élections à l’aide du numérique et de l’intelligence artificielle ». Parmi les intervenants, le professeur Tahirou Djara, professeur titulaire du Cames et chef du département Génie informatique et télécommunications à l’Université d’Abomey-Calavi, a apporté un éclairage particulier sur les défis et perspectives liés à l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) pour le monitoring des médias. Dans sa communication, le professeur Djara est revenu sur l’importance croissante de l’intelligence artificielle dans le processus électoral et plus globalement dans la régulation de l’espace médiatique. Selon lui, l’IA offre des opportunités considérables pour améliorer l’efficacité et la réactivité des instances de régulation, notamment dans la surveillance des contenus et la détection des dérives. « J’ai eu l’opportunité d’entretenir les participants sur les enjeux du monitoring des médias à l’aide de l’intelligence artificielle et de formuler des recommandations fortes pour une régulation intelligente de l’espace médiatique béninois, et au-delà, africain », a-t-il confié.

Au cœur de ses recommandations, le professeur Djara plaide d’abord pour un investissement conséquent dans la recherche et le développement. « Ces outils ne vont pas tomber du ciel. Les instances de régulation doivent intégrer dans leurs budgets des lignes spécifiques pour soutenir l’innovation et développer des solutions adaptées à nos réalités », a-t-il insisté. Il a également mis l’accent sur la nécessité de former les cadres des organes de régulation à une utilisation éthique et responsable de l’intelligence artificielle. «Aujourd’hui, nous parlons de l’IA, mais demain, ce seront d’autres technologies. Les systèmes adoptés doivent donc être évolutifs pour faire face aux tentatives de contournement et rester efficaces », a-t-il souligné. Dans le cadre de sa présentation, le professeur Djara a salué l’engagement de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) du Bénin. Il a qualifié la présence et l’action de cette institution de « fusée éclairée », affirmant qu’elle s’est lancée dans une dynamique irréversible de régulation modernisée et intelligente de l’espace médiatique national.

Confiant, il estime qu’avec l’impulsion du président actuel de la Haac et la mobilisation des experts, des solutions concrètes verront le jour très rapidement. «Je ne vais pas parler à sa place, mais je pense qu’à très court terme, des réponses appropriées seront mises en place pour renforcer la régulation et garantir un espace médiatique plus sain et plus fiable », a-t-il conclu. Ce plaidoyer du professeur Tahirou Djara rappelle l’urgence, pour les acteurs institutionnels et scientifiques, d’agir de concert pour anticiper les mutations technologiques et préserver l’intégrité des processus démocratiques, notamment à travers une régulation proactive, éthique et innovante.