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Rapport Pays 2025 de la Bad: Le Bénin dans le Top 3 des économies africaines les plus dynamiques

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Le rapport a été lancé en présence des membres du gouvernement et autres Le rapport a été lancé en présence des membres du gouvernement et autres

Le Bénin s’est hissé parmi les trois économies africaines les plus dynamiques en 2024. Et même si des incertitudes persistent à cause de l’instabilité des politiques commerciales et de la baisse attendue de l’aide au développement, le rapport pays 2025 de la Banque africaine de développement (Bad) envisage une progression de 6,4 % en 2025, puis de 6,8 % en 2026. 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 27 juin 2025 à 10h27 Durée 3 min.
#aide au développement #Bad

Le rapport pays 2025 de la Banque africaine de développement (Bad) intitulé « Tirer le meilleur parti du capital du Bénin pour favoriser son développement» a été lancé, jeudi 26 juin à Cotonou, en présence de membres du corps diplomatique, des experts des questions économiques, des membres du gouvernement et autres. Selon le document, le Bénin intègre la short-list des trois économies africaines à la croissance la plus rapide avec un taux de 7,5 % en 2024. Sa croissance est attendue à 6,4 % en 2025, puis 6,8 % en 2026. Cette dynamique est portée par l’agriculture, l’industrie manufacturière, la construction et les réformes qui renforcent la stabilité macro-économique, note le document. Le pays a plutôt, dès 2024, atteint son objectif de consolidation budgétaire prévu pour 2025, avec un déficit ramené à 3 % du Pib contre 4,1 % en 2023, précise le document.

« Cette bonne performance économique est le résultat de la vigueur de tous les secteurs. Le secteur primaire a progressé de 5,9 % suite à une hausse de 5,1 % en 2023, grâce à la vigueur des branches de l’élevage et de l’agriculture. Elle est soutenue par la bonne campagne de production vivrière et de coton (650 000 tonnes) », renseigne la Bad.

En 2024, si l’on s’en tient aux conclusions du rapport, la politique budgétaire s’est traduite par la poursuite d’une dynamique de consolidation, avec un secteur secondaire en croissance sous l’impulsion des branches de la construction et des industries manufacturières qui ont progressé de 12,4 % et 8,1 %. Grâce au développement des solutions de numérisation, les recettes fiscales ont atteint 13,3 % du Pib en 2024 contre 12,9 % en 2023. Les autres conclusions majeures contenues dans le rapport indiquent que malgré son rôle central dans la croissance, le capital des entreprises demeure sous-exploité et les marges budgétaires restent limitées, faute de mobilisation suffisante des capitaux nationaux. Le développement du capital humain est également ralenti par un système de santé fragile, une offre de compétences peu adaptée au marché du travail et des inégalités d’accès aux services sociaux. 

Point sur les performances économiques

Selon Robert Masumbuko, responsable pays du bureau de la Bad, ce rapport fait le point sur les performances économiques du Bénin et ses perspectives à moyen terme. Il offre aussi la possibilité d’explorer les opportunités de mobilisation de ressources internes et externes, y compris la valorisation du capital naturel dans la transition verte.

Pour Tankien Dayo, économiste pays principal, le Bénin figure parmi les locomotives africaines de la croissance en 2024 avec une performance de 7,5 %. Le cadre macro du pays reste solide, avec des vulnérabilités externes, une inflation maîtrisée et un déficit budgétaire réduit. Il met aussi à l’actif du pays une évolution sociale en amélioration avec une forte croissance du Pib réel par habitant (4,8 % en 2024). Pour ce qui est des perspectives, elles vont dans la tendance d’une forte croissance pour 2025-2026 (6,4 % en 2025 et 6,8 % en 2026). Pour maintenir et améliorer cette tendance, l’expert recommande, entre autres, de numériser intégralement les services fiscaux, de supprimer les paiements en espèces, de recourir aux garanties multilatérales et de développer des instruments financiers innovants en monnaie locale. La Bad invite aussi le Bénin à stimuler l'agriculture durable et l'industrialisation via les partenariats public-privé, investir dans des infrastructures résilientes (transport, énergie, eau) et dans le capital humain. A court terme, elle appelle à mettre en place un système de comptabilité économique et environnementale, adopter un cadre fiscal incitatif pour conserver et valoriser les ressources naturelles. A moyen terme, il faudra attirer les investissements privés dans les infrastructures vertes, créer une plateforme digitale pour soutenir les Mpme et déployer une politique d'industrialisation offensive à fort contenu local. A long terme, la mise en œuvre d’un programme incitatif pour l'émergence de la finance alternative est suggérée.

Les ministres en charge du Cadre de vie, de l’Energie et de l’Enseignement maternel, tous présents au lancement, ont noté avec satisfaction les observations du rapport. Ils seront appuyés par plusieurs cadres du ministère des Finances. L’engagement pour maintenir la tendance et améliorer la marge progressive et la croissance du pays a été promis.

Il faut noter que la préparation du rapport a été précédée d’une mission de consultations. Le document comporte trois chapitres. Le premier met en lumière les performances et perspectives macro-économiques. Le deuxième examine l’état de la mobilisation et de l’utilisation efficace du capital national et le dernier interroge l’exploitation du potentiel en capital et en ressources du pays en faveur du développement.