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Prévention de l’extrémisme violent et des conflits: Des acteurs locaux et nationaux renforcent leurs capacités

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Contribuer à la prévention de l’extrémisme violent et des conflits en renforçant les  capacités des mécanismes locaux et nationaux existants Contribuer à la prévention de l’extrémisme violent et des conflits en renforçant les capacités des mécanismes locaux et nationaux existants

Venus des communes de Toucountouna et de Boukombé, des associations de femmes, élus locaux et communaux, Forces de défense et de sécurité et leaders religieux ont pris part, les mercredi 17 et jeudi 18 décembre à Natitingou, à une session de renforcement de capacités sur la prévention de l’extrémisme violent et des conflits. La formation a été organisée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud), dans le cadre du projet Facilité de prévention.

Par   Alexis METON A/R Atacora-Donga, le 19 déc. 2025 à 09h51 Durée 2 min.
#extrémisme violent

Un atelier de renforcement des capacités des acteurs locaux et nationaux de prévention de l’extrémisme violent et des conflits s’est tenu à Natitingou les 17 et 18 décembre. C’est une initiative du Programme des Nations Unies pour le Développement dans le cadre du projet Approche préventive pour la protection et le développement dans le golfe de Guinée (Facilité de prévention) mis en œuvre par le gouvernement, à travers le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique (Misp) et avec l’appui des partenaires. L’objectif est de contribuer à la prévention de l’extrémisme violent et des conflits à Matéri, Cobly, Boukombé, Tanguiéta et Toucountouna, en renforçant les capacités des mécanismes locaux et nationaux existants. Spécifiquement, la séance vise à évaluer les capacités des mécanismes locaux et nationaux de prévention existants, former ses membres (comités de paix, autorités locales, Osc) à la prévention et à la gestion des conflits, et les accompagner pour une meilleure opérationnalisation sur le terrain.

Les communes concernées se situent dans le département de l’Atacora, à la frontière avec le Burkina Faso et le Togo, et se trouvent aujourd’hui à la croisée de plusieurs dynamiques de vulnérabilités, selon l’institution. Entre autres, l’insécurité croissante dans les zones frontalières, la montée de l’extrémisme violent dans le Sahel, la circulation incontrôlée d’armes légères et de petit calibre (Alpc), les tensions intercommunautaires autour des ressources naturelles et les inégalités de genre exacerbées dans l’accès à la sécurité et à la justice. Ces communes sont aussi marquées par une faible présence des services publics en zones périphériques, une forte précarité des jeunes et des femmes, et une gestion encore peu structurée des risques sécuritaires. Le nord-ouest, depuis 2021, enregistre une dégradation de la situation sécuritaire, avec des incursions violentes répétées attribuées à des groupes armés non étatiques opérant depuis les pays voisins. Une situation qui occasionne des incidents liés à des engins explosifs improvisés, des attaques contre des postes de sécurité et des enlèvements dans les environs immédiats de Matéri, Cobly, Boukombé, Tanguiéta et Toucountouna.

Lutter contre les discours de haine

La pression sécuritaire dans les zones frontalières met à mal la cohésion sociale, exacerbe les conflits communautaires latents et accentue la méfiance entre les populations et les forces de sécurité. L’absence d’opportunités socioéconomiques pour les femmes et les jeunes exacerbe cette situation, les rendant ainsi vulnérables à la propagande des discours de recrutement des organisations extrémistes violentes. « Dans ce contexte, le gouvernement béninois, à travers la Commission nationale de lutte contre la radicalisation, l’extrémisme violent et le terrorisme, et les coalitions locales pour la paix encouragent la mise en place ou la redynamisation de mécanismes communautaires de prévention. Ces instances, une fois leurs membres installés, nécessitent un renforcement de capacités pour jouer efficacement leur rôle. Parallèlement, les femmes leaders et organisations féminines représentent des vecteurs essentiels de cohésion sociale et peuvent être des messagères de confiance au sein des communautés. Dès lors, une approche intégrée combinant le renforcement des capacités des mécanismes locaux et la mobilisation de pools de messagers de paix apparaît pertinente pour lutter contre les discours de haine, la stigmatisation et les discriminations ethniques et pour promouvoir la paix durable à Matéri, Cobly, Boukombé, Tanguiéta et Toucountouna », détaille le Pnud.

Julien Djidonou, expert en suivi-évaluation au Pnud, exhorte les participants à l’assiduité pour mieux mener la lutte aux côtés des gouvernants. Bernard Kointatcha, premier adjoint au maire de Boukombé, salue l’initiative. Le Bénin a besoin, dit-il, des porteurs de message de paix; les communes aussi. En lançant les travaux, Achille Nahum, commissaire de Toucountouna, a espoir que chaque acteur jouera son rôle pour que les objectifs soient atteints.