Présidentielle 2026: Un ballet des parrains à la Cena

La présidentielle de 2026 entre dans une phase décisive. Depuis hier mardi 2 septembre, la Commission électorale nationale autonome (Cena) a lancé l’opération de retrait des formulaires de parrainage, conformément au calendrier électoral. Maires et députés, seuls habilités par la loi à accorder ce précieux sésame, ont afflué très tôt vers le siège de l’institution à Cotonou. Une démarche qui traduit l’importance de cette étape dans le processus de désignation des candidats à la magistrature suprême.

Conformément aux dispositions de l’article 41 nouveau de la loi 2024-13 du 15 mars 2024 portant code électoral en République du Bénin, toute déclaration de candidature à l’élection présidentielle doit être accompagnée de parrainages nominatifs. Ces derniers, mis à disposition par la Cena, doivent être dûment remplis par les députés et maires, puis retournés avec les preuves de l’appartenance ou de la désignation des parrains par leurs partis politiques. Le législateur a ainsi renforcé la légitimité des candidatures, en imposant un filtre politique par l’intermédiaire des élus locaux et nationaux.

Cette année, la Cena a prévu un délai de dix jours pour permettre aux parrains d’accomplir leur devoir. Mais dès le premier jour, l’enthousiasme était palpable. De nombreux maires et députés, impatients de s’acquitter de cette formalité, ont pris d’assaut le siège de l’institution. L’organisation mise en place par la Cena a été unanimement saluée. L’accueil, la fluidité de la procédure et la sécurité entourant le processus ont permis aux élus d’effectuer le retrait de leur formulaire de parrainage en toute sérénité. En moins d’une demi-heure, plusieurs d’entre eux étaient déjà en possession du formulaire.

« Je suis très satisfait du dispositif que la Cena a mis en place pour accueillir les différents parrains. Je vois une bonne organisation et je me réjouis de cette disposition de notre code électoral, parce que le parrainage est un acte important dans le processus de candidature », a déclaré Bio Saraki Tamou, maire de Banikoara.

Les voix des parrains

Au fil de la journée, plusieurs élus ont livré leurs impressions, mêlant satisfaction personnelle et engagement politique. Pour l’honorable Habibou Woroucoubou, député du parti Les Démocrates, l’opération ne fait que conforter son camp: « C’est le parrainage de la réussite. Les LD sont partis pour gagner », a-t-il affirmé, confiant en ce qui concerne les chances de son parti d’opposition. Du côté de la mouvance présidentielle, les témoignages mettent en exergue la confiance en la candidature de Romuald Wadagni. Magloire Agossou, maire de Dogbo, ne cache pas son enthousiasme: « C’est une joie pour moi de faire partie de ceux qui doivent parrainer le prochain président de la République et son vice-président. Le choix que le chef de l’État a fait retient positivement l’attention de tout le monde. Je suis venu très tôt pour retirer le formulaire afin de le déposer aussitôt au siège de mon parti ».

Même satisfaction chez Nambima Perimou Séraphin, maire de Cobly : « Je suis très content d’avoir retiré ma fiche en moins de 30 minutes. Nous allons garder les formulaires jusqu’à ce que notre parti nous appelle pour les déposer officiellement ». Pour Christian Houetchenou, maire de Ouidah, l’enjeu dépasse les considérations partisanes: «Nous avons aujourd’hui le sentiment que notre pays continue de marcher vers son développement. Le mécanisme mis en place est très sécurisé et permet de rassurer tous les acteurs. C’est inédit et formidable, cela rehausse l’image de notre pays et garantit un processus crédible ».

Quant à Bio Saraki Tamou, maire de Banikoara, il a réaffirmé son engagement à soutenir la candidature de Romuald Wadagni, porté par l’Up-R :

« Le candidat de l’Up-R est bien connu. Il s’agit de Romuald Wadagni, et nous allons travailler pour une grande victoire en 2026 ».

Le parrainage, introduit dans le code électoral pour encadrer les candidatures, reste une étape hautement stratégique. Il permet de limiter la dispersion des prétendants et d’assurer que seuls les duos bénéficiant d’un minimum de soutien institutionnel puissent concourir. A mesure que les jours avancent, les regards se tourneront vers les partis politiques, qui devront centraliser et déposer les parrainages au profit de leurs candidats respectifs. Le compte à rebours est lancé vers une présidentielle qui s’annonce âprement disputée, avec déjà en lice Romuald Wadagni pour la mouvance.