La Nation Bénin...
Le
document-cadre du nouveau programme national de stages au profit des jeunes a
été validé par le gouvernement. Cette initiative, pensée comme une réponse
structurelle aux difficultés d’insertion professionnelle, vise à combler les
lacunes en matière de professionnalisation en offrant aux apprenants et
demandeurs d’emploi un accès encadré et systématique à des stages pratiques.
Avec un budget de 31 085 016 044 francs Cfa, le gouvernement entend impacter plus de 80 000 jeunes d’ici 2027 grâce à un ambitieux programme de stages. Conçu comme une réponse aux insuffisances de compétences pratiques chez les apprenants et demandeurs d’emploi, ce programme vise à professionnaliser massivement la jeunesse, à travers des stages encadrés, des appuis à l’élaboration de projets professionnels et des bilans de compétences, pour renforcer leur employabilité sur un marché du travail de plus en plus exigeant.
En
effet, malgré les efforts déployés ces dernières années, l’emploi des jeunes
reste une préoccupation majeure. Le Bénin, comme de nombreux pays africains,
fait face à une dichotomie persistante entre les compétences acquises en
formation et les exigences du marché du travail. Une analyse approfondie du
contexte ayant conduit à l’élaboration du document-cadre, révèle que les
insuffisances de compétences chez les jeunes sont largement dues à l’absence ou
à la mauvaise organisation des stages académiques, notamment dans
l’enseignement technique et supérieur. Résultat: une grande partie des jeunes
diplômés arrivent sur le marché de l’emploi sans jamais avoir été en contact
réel avec leur futur métier ou une structure professionnelle.
Cette fragilité dans la professionnalisation handicape leur insertion et limite leur employabilité, accentuant le chômage, en particulier chez les diplômés de niveau secondaire cycle 2 et universitaire.
Stratégique
Face
à ce constat, le gouvernement a validé la mise en œuvre d’un vaste programme de
stages structuré autour de trois axes. Il s’agit de renforcer les compétences
professionnelles des élèves de l’enseignement secondaire technique (voie
technologique) et des étudiants du premier cycle de l’enseignement supérieur
tout au long de leur formation initiale, de professionnaliser les demandeurs
d’emploi titulaires du cycle 2 du secondaire ou du 1er cycle universitaire, en
leur offrant des opportunités de stages et de renforcement de compétences
pratiques et d’améliorer l’environnement de gestion de la professionnalisation
des jeunes, notamment à travers un meilleur accompagnement des entreprises, des
outils de suivi des parcours, et des dispositifs d’évaluation des compétences.
Ce
programme vise ainsi à créer un véritable pont entre les centres de formation
et le monde professionnel, afin de rendre les jeunes plus compétitifs et
immédiatement opérationnels.
Ambitieux
D’ici
2027, ce programme devrait toucher au moins 80 000 jeunes. Soit 51 500
étudiants inscrits en 2ᵉ et 3ᵉ années de licence dans les universités publiques
et privées et 28 500 jeunes demandeurs d’emploi, en difficulté d’insertion. En
parallèle, 73 000 étudiants en 2ᵉ année de licence recevront un appui à
l’élaboration de leur projet professionnel, un outil clé pour leur orientation
vers des stages adaptés. De même, 31 389 chômeurs de longue durée bénéficieront
d’une aide à l’élaboration de leur bilan de compétences, étape déterminante
pour leur repositionnement sur le marché de l’emploi.
Il
est important de noter que les jeunes déjà bénéficiaires du Programme spécial
d’insertion dans l’emploi (Psie) ou du Projet d’inclusion des jeunes (ProDIJ)
ne sont pas concernés par cette nouvelle initiative, afin de garantir une meilleure
répartition et complémentarité des dispositifs d’insertion.
Avec un budget estimé à 31 085 016 044 F Cfa, cette réforme traduit la volonté ferme du gouvernement de Patrice Talon d’apporter des solutions concrètes et durables à l’épineuse question de l’emploi des jeunes.
Au-delà
de la seule acquisition de diplômes, il s’agit désormais de former par la
pratique, d’exposer les apprenants à des environnements professionnels réels
dès leur cursus, et de favoriser un accompagnement individualisé vers l’emploi.
Ce programme devrait également renforcer les ressources humaines disponibles pour les entreprises, en leur fournissant des stagiaires mieux préparés et plus productifs, contribuant ainsi à la compétitivité des structures économiques, publiques comme privées.
Complémentaire
Ce
nouveau programme vient compléter un ensemble de réformes déjà engagées dans le
secteur de l’emploi et de la formation. Il s’agit de la création et du
renforcement de centres de formation technique et professionnelle modernes dans
plusieurs régions, la mise en œuvre du Programme spécial d’insertion dans
l’emploi (Psie), qui permet à des milliers de jeunes diplômés d’intégrer des entreprises pour faire leurs preuves, le
développement de partenariats public-privé pour favoriser l’accueil des
stagiaires dans des structures de qualité, le lancement de plateformes
numériques d’intermédiation emploi-compétence et d’accompagnement à la
carrière, etc.
Malgré
ces efforts, des insuffisances structurelles persistent, notamment la faible
capacité du tissu économique à absorber la main-d’œuvre nationale disponible et
l’inadéquation entre les profils formés et les besoins réels du marché.
C’est
donc dans une logique de réforme plus profonde, structurante et inclusive que
s’inscrit ce nouveau programme de stages.
En
misant sur la professionnalisation en amont, le gouvernement entend réduire
significativement le taux de chômage des jeunes diplômés, qui reste préoccupant
dans certaines tranches d’âge. Il s’agit aussi de restaurer la confiance entre
les jeunes et le monde du travail, en leur permettant de s’y familiariser
progressivement, d’y faire leurs preuves, et surtout, d’y trouver des
opportunités réelles d’insertion.