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Lutte contre le blanchiment de capitaux en Afrique de l’Ouest: Le Giaba dresse un bilan positif et fixe les priorités

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Présentant le nouveau rapport, le directeur général du Giaba, Edwin W. Harris Jr, rassure de la poursuite des actions pour protéger les économies contre les abus et le blanchiment du produit du crime Présentant le nouveau rapport, le directeur général du Giaba, Edwin W. Harris Jr, rassure de la poursuite des actions pour protéger les économies contre les abus et le blanchiment du produit du crime

L’Afrique de l’Ouest enregistre une nette amélioration de sa conformité aux standards internationaux de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Le Rapport 2024 du Giaba souligne un engagement accru et des progrès notables des Etats membres.

 

Par   Claude Urbain PLAGBETO, le 28 août 2025 à 08h07 Durée 2 min.
#Lutte contre le blanchiment de capitaux

Des améliorations louables ont été apportées à la mise en œuvre du dispositif de Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (Lbc/Ft) en Afrique de l’Ouest. C’est le constat dressé par le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (Giaba) à l’occasion de la présentation de son rapport 2024, en marge de sa session annuelle d’information, organisée les 26 et 27 août à Dakar à l’intention des ambassadeurs et consuls des Etats membres ainsi que des partenaires techniques et financiers.

Selon Edwin W. Harris Jr, directeur général du Giaba, les pays membres ont accompli des « progrès significatifs » à différents niveaux dans la mise en œuvre de leurs dispositifs nationaux. « Ces efforts contribuent à la bonne gouvernance, au développement et à la sécurité dans plusieurs Etats membres », salue-t-il.

Le Giaba a clos en 2024 son second cycle d’évaluations mutuelles lancé en 2016 et prépare déjà le troisième qui débutera en 2026 par l'évaluation du Ghana.

M. Harris exhorte les pays qui affichent des niveaux de conformité variables, à « prendre les mesures nécessaires », leur promettant un soutien technique sans faille pour se conformer aux recommandations du Groupe d’action financière (Gafi), organisation internationale qui émet les normes en matière de Lbc/Ft.

Il s’agira d’offrir aux Etats membres une assistance technique pour la mise en place de cadres et de mécanismes institutionnels et réglementaires conçus afin de renforcer les capacités, assurer la conformité aux obligations et améliorer la bonne gouvernance.

Perspectives

Face à l’évolution des risques, le Giaba a défini un agenda ambitieux pour les années à venir. Ses priorités s’articulent autour de la régulation des nouvelles technologies financières, du renforcement de la transparence des bénéficiaires effectifs et de l’amélioration de l’efficacité opérationnelle des mécanismes de surveillance. Un accent sera mis sur la sécurisation des organisations à but non lucratif (Obnl) contre leur détournement à des fins de financement du terrorisme et sur la facilitation du partage transfrontalier de renseignements.

La consolidation des partenariats avec les Etats membres et les partenaires internationaux, la poursuite des adhésions au Gafi, le renforcement des capacités d’intervention des agences d'enquête et de poursuites pénales et le recouvrement des avoirs font également partie des priorités.

Depuis sa création, le Groupe a soutenu ses membres par des actions concrètes, notamment dans l’élaboration de cadres juridiques, la création de Cellules nationales de traitement des informations financières (Centif), la formation des autorités compétentes et les campagnes de sensibilisation publique. La mise en place de Centres d’information à Lagos et Abidjan ainsi que de nombreux partenariats avec les organisations de la société civile et les médias visent à ancrer durablement cette lutte dans le paysage ouest-africain.

Par ailleurs, le Giaba a également entrepris plusieurs recherches et études de typologies, notamment sur le trafic d’armes légères et de petit calibre (Alpc), les insurrections, la fraude fiscale et le blanchiment de capitaux en Afrique de l’Ouest.