La Nation Bénin...
La Haute cour de justice est désormais au
complet. Les six députés désignés par l’Assemblée nationale ont prêté serment,
ce jeudi 29 février et pourront ainsi rejoindre leurs pairs de l’institution,
qui eux, sont des membres d’office du fait de leurs positions respectives de
membres de la Cour constitutionnelle et de président de la Cour suprême.
« Je prends acte de vos serments respectifs et
vous renvoie à l’exercice de vos fonctions ». C’est la réponse de Patrice
Talon, président de la République, aux six députés désignés par leurs collègues
pour siéger au sein de la Haute cour de justice. Edouard Béhanzin, Eustache
Akpovi, Solange Mèhou, Yacoubou Orou Sé Guéné, Benoît Dègla et Gafari Adéchokan
ont ainsi prêté serment devant le chef de l’Etat et les membres du bureau de
l’Assemblée nationale. Ils peuvent ainsi se mettre au service de l’institution
pour juger les justiciables « spéciaux » prévus par la loi. Ils rejoignent
Victor Dassi Adossou, président de la Cour suprême et les six membres de la
Cour constitutionnelle que sont Dandi Gnamou, Michel Adjaka, Nicolas Assogba,
Vincent Acakpo, Mathieu Adjovi et Aleyya Gouda Baco.
La Haute cour de justice tire sa légitimité et
sa légalité de la loi 2019-40 du 07 novembre 2019 portant révision de la loi n°
90-32 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin.
Selon l’article 135 de la Constitution
béninoise, « la Haute cour de justice est composée des membres de la Cour
constitutionnelle, à l’exception de son président, de six députés élus par
l’Assemblée nationale, et du président de la Cour suprême. La Haute cour de
justice élit en son sein son président.
Une loi organique fixe les règles de son
fonctionnement ainsi que la procédure suivie devant elle ».
Selon l’article 136, la Haute cour de justice
est compétente pour juger le président de la République et les membres du
gouvernement à raison de faits qualifiés de haute trahison, d’infractions
commises dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions,
ainsi que pour juger leurs complices en cas de complot contre la sûreté de
l’État.
Les juridictions de droit commun restent
compétentes pour les infractions perpétrées en dehors de l’exercice de leurs
fonctions et dont ils sont pénalement responsables, selon l’article 2 de la loi
organique de l’institution. Cette dernière stipule que «la Haute cour de
justice est compétente pour juger le président de la République et les membres
du gouvernement à raison de faits qualifiés de haute trahison, d’outrage à
l’Assemblée nationale, ou d’atteinte à l’honneur et à la probité et
d’infractions commises dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs
fonctions.
La Haute cour de justice est en outre
compétente pour juger leurs complices en cas de complot contre la sûreté de
l’État. Les juridictions de droit commun restent compétentes pour les
infractions perpétrées en dehors de l’exercice de leurs fonctions et dont ils
sont pénalement responsables ».
Le Conseil électoral désormais au complet
Le Conseil électoral de la Commission
électorale nationale autonome (Cena) peut maintenant fonctionner avec ses
membres au complet. Au cours d’une cérémonie fort simple, ce jeudi 29 février,
Izou-Deen Ibrahim a prêté serment devant le président de la République et les
membres du bureau de l’Assemblée nationale. Magistrat de fonction, il siège en
remplacement de son collègue Nicolas Aurélien Assogba qui a démissionné de
l’institution.
« Je prends acte de votre serment et vous
renvoie à l’exercice de vos fonctions », a répondu Patrice Talon, président de
la République, à la prestation de serment.