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Harcèlement sexuel en milieu professionnel: L’Inf prêt à tout pour décourager auteurs et complices

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L'Inf déterminé à frapper fort à chaque cas de violence exercée contre la femme L'Inf déterminé à frapper fort à chaque cas de violence exercée contre la femme

Le phénomène du harcèlement sexuel, les chantages et les exactions à caractère sexuel décriés, ces derniers jours, à la zone industrielle de Glo Djigbé (Gdiz) interpellent l’Institut national de la femme (Inf). A la faveur d’une déclaration de presse rendue publique, ce vendredi 10 mai, par sa présidente, Huguette Bokpè Gnacadja, l’Inf met en garde les auteurs et rassure les victimes de son accompagnement sans faille.

Par   Maryse ASSOGBADJO, le 13 mai 2024 à 06h16 Durée 3 min.
#Inf

Les auteurs et complices du harcèlement sexuel doivent désormais se ressaisir. Autrement, l’Institut national de la Femme (Inf) se mettra à leurs trousses. Plus que des gendarmes, Huguette Bokpè Gnacadja et son équipe sont prêtes à tous les combats pour faire punir toutes les personnes qui se rendront coupables de tels actes. Les cas dénoncés dernièrement à la Gdiz sont pour l’institut plus qu’un motif d’engagement contre le harcèlement en milieu professionnel.

« Suite à la révélation via les réseaux sociaux de dénonciations faites par des victimes du sexe féminin en quête d’emploi à la Gdiz, la police et le parquet, auxquels l’Institut national de la Femme s’est joint, sont mobilisés pour que les responsabilités pénales soient établies et les auteurs soumis à la rigueur de la loi », promet Huguette Bokpè Gnacadja.

Pour elle, les sanctions seront à la hauteur des fautes commises sur chaque victime. L’Inf dispose des moyens conséquents pour agir. « Le chef de l’Etat et son gouvernement ont doté l’Inf des moyens et pouvoirs lui permettant d’accompagner les victimes et d’agir seul au besoin, devant les juridictions compétentes, pour que chaque harceleur ou violeur reçoive la condamnation qu’il mérite ».

Les mesures à l’encontre des fautifs seront appliquées sans complaisance. « Nous réaffirmons que le harcèlement sexuel notamment sous toutes ses formes, dans toutes les sphères et en milieu de travail, est inacceptable. Notre détermination est sans faille, et nous ferons appliquer la loi, quels que soient le titre, la position, le rang social, le carnet d’adresses, la couleur de peau des auteurs, pour que la parole libérée la demeure ».  

Elle encourage les femmes à la dénonciation. « Vous n’êtes plus obligées de vous taire, vous n’êtes plus obligées de subir, nous sommes à vos côtés, pour vous secourir, vous défendre, pour que justice vous soit rendue et pour vous rendre votre dignité », rassure-t-elle.

C’est d’ailleurs la mission dévolue à l’Inf : garantir l’accès au marché du travail et le maintien dans le travail aux femmes, avec des perspectives d’évolution, de promotion gagnée au prix de leurs compétences dans un environnement sûr et respectueux de leur intégrité corporelle et de leur bonne santé mentale.

« Nous n'allons pas continuer de voir s'effondrer des rêves légitimes de femmes et de jeunes filles, se fermer les horizons de carrière promise à un futur brillant, à cause du bon vouloir de certaines personnes du sexe masculin qui veulent assouvir des instincts grégaires, et estiment qu’elles tiennent dans leurs mains la dignité, l’avenir, le destin de leurs proies », indique la présidente de l'Inf, d’un ton ferme.

Le ton reste inchangé sur les questions de condamnation. «L’étau des poursuites en condamnation de l’Institut national de la femme va se resserrer, et c’est le lieu pour moi d’inviter les responsables d’entreprises, de sociétés, de structures publiques comme privées, à collaborer avec nous pour une tolérance zéro au harcèlement sexuel et à tous autres abus sexuels dans les sphères professionnelles dont ils ont la direction ».

La présidente de l’Inf a saisi l’occasion pour rappeler les sanctions et dispositions de la loi en cas d’abus. « Au regard du droit du travail, la nouvelle loi qui en modifie certaines dispositions stipule (article 27 alinéa 6 nouveau)  : « est réputé licenciement la démission ou l’accord des parties ayant pour cause un harcèlement sexuel ou un viol ». Donc si une employée démissionne ou conclut un accord pour une rupture du contrat de travail et que la vraie cause est un harcèlement sexuel ou un viol, la loi considère qu’elle a été licenciée et l’employeur sera condamné à ce titre.

La loi punit d’une peine d’emprisonnement d’un an à deux ans et d’une amende de cinq cent mille à un million, les cas de harcèlement établis. En cas de harcèlement suivi de viol, la peine encourue est une réclusion criminelle de 10 à 20 ans et un à cinq millions de francs d’amende lorsque la victime est en situation de demande d’un emploi et d’un service public, ou dans un lien de subordination professionnelle (article 553 nouveau alinéa 4).