La Nation Bénin...
Agbonnon
(celui qui le peut, littéralement, en fon), le surnom quasi officiel du
président Talon, s’accorde peu d’extra. Mais il a surpris plus d’un sur ce
registre en cette fin d’année, en
dérogeant à cette règle, par des sorties inattendues, un break populaire.
Il
s’est distingué par un tel sérieux, une hygiène à toute épreuve à la tête du
Bénin, que les moments de détente par lesquels il s’illustre sont aussi
insaisissables que le plutonium par ses compatriotes peu habitués à une telle
rigueur et un tel self-control.
Il
n’en fallait pas plus pour que d’aucuns le jugent insensible. On entend même
dire qu’il serait peu “social”! Et non
pas associable, encore heureux! Ceux qui le connaissent le mieux, jurent
pourtant que non, qu’en dépit de l’apparence et de la rigueur qui lui est
caractéristique, “Patrice est hyper drôle quand il se lâche”, qu’il est super
généreux et tenace (fidèle) en amitié...Mais tant qu’à faire, lui-même aura
préféré assumer, pour ainsi dire, la fausse réputation qui lui est taillée au
vu de son affichage public et de la marque d’homme d’Etat, qu’il a su imprimer,
en déclarant urbi et orbi qu’il a choisi de faire le “sale job”.
Le sale job? Il faut comprendre par là qu’il a préféré l’impopularité au populisme, qu’il a choisi de faire ce qui est nécessaire pour faire progresser le pays plutôt que de plaire à la masse, à ses compatriotes en prenant des mesures soi-disant populaires, voire populistes, pour être louangé! Que nenni, le président Talon lui préfère, comme dirait Albert Londre à propos du journalisme, “remuer la plume dans la plaie”, au risque d’être impopulaire sur le coup. C’est du moins son postulat depuis qu’il a pris le pouvoir en 2016, convaincu qu’il faut bien casser des œufs pour pouvoir faire l’omelette qui met l’eau à la bouche de tous. Dans cette logique, il est allé jusqu’au bout, en trinquant avec ses compatriotes jusqu’à la lie!
...de partager le pain avec lui à leur cantine à la caserne ultramoderne d’Allada
Mais
subito, Patrice Talon fait voir un autre aspect de sa personnalité, connu
seulement de ses proches, qui jurent de l’affabilité et de la jovialité de
l’homme. Déroutantes, paraissent tout de même ses dernières sorties incognito,
en fin d’année 2024 et début 2025: les militaires se sont honoré de partager le
pain avec lui à leur cantine à la caserne ultramoderne d’Allada, les femmes du
marché Ganhi ont été surprises de tomber nez à nez avec celui qu’elles ont
encensé par des “merci” à n’en plus finir, quand les jeunes eux ont crié à se
rompre les cordes vocales “pŕego”! “prégo”!sur l’esplanade de l’Amazone lors du
festival Eya comme au Réveillon du Nouvel an...
Repos
du guerrier, pour celui qui approche de la fin de son second quinquennat ? Il
est difficile de le croire quand bien même le Pag deuxième génération mitonne
déjà à petit feu, à propos d’un acteur connnu pour baisser peu la garde et
surtout pour garder la tête dans le guidon en temps de pluie comme quand il
fait beau.
De loin cependant, Patrice Talon fait là une
belle démonstration de sa popularité, en dépit d’une gouvernance jugée trop
rigoureuse, et du serrage de ceinture auquel il a invité les Béninois et que la
conjoncture économique mondiale fait durer plus que Patrice Talon ne le
voulait. Est-ce là dejà la consécration à laquelle lui-même aspirait à sa prise
de pouvoir, jurant de faire au mieux de ses capacités à la magistrature
suprême, de sorte que ses compatriotes le portent en triomphe à la fin ? Wait
and see■