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Développement local et sécurité au Bénin: De grands travaux dans les localités frontalières

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Le gouvernement engagé à sortir les localités frontalières de la léthargie Le gouvernement engagé à sortir les localités frontalières de la léthargie

Le gouvernement béninois poursuit sa politique de renforcement de la présence de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national. Réuni en Conseil des ministres ce mercredi 22 octobre 2025, il a autorisé la réalisation de travaux d’infrastructures socio-communautaires et de sécurité dans plusieurs localités frontalières du pays.

Par   Joël C. TOKPONOU, le 23 oct. 2025 à 08h36 Durée 3 min.
#sécurité au Bénin #Développement local

Pour que la frontière ne reste plus un angle mort de l’Etat, le gouvernement a choisi d’y implanter des repères concrets notamment des commissariats reconstruits, des postes de police, des écoles rénovées, des forages et logements pour enseignants et forces de sécurité. Autorisés en Conseil des ministres, mercredi 22 octobre, ces travaux visent à transformer des zones longtemps délaissées en pôles de services et de protection, brisant ainsi les logiques d’exclusion qui nourrissent frustrations et vulnérabilités exploitées par les groupes extrémistes.

Les travaux prévus concernent notamment la construction de blocs administratifs, de postes de police, de modules de classes, d’aires de jeux, de centres de loisirs, ainsi que la réalisation de forages d’eau potable. Par ailleurs, la réhabilitation de commissariats, de logements pour enseignants ou pour les agents de sécurité, figure également parmi les actions retenues. Le gouvernement entend, à travers ces réalisations, renforcer durablement l’ancrage de l’État dans les zones frontalières souvent perçues comme périphériques ou négligées.

Cette initiative s’inscrit dans une approche de développement territorial équilibré. Elle vise à réduire les disparités géographiques en matière d’accès aux services publics et à renforcer le lien de confiance entre les populations locales et les institutions. Il s’agit aussi de fournir aux populations locales un cadre de vie décent, sécurisé, et favorable à l’épanouissement social et économique.

Enjeu stratégique

Cette décision gouvernementale s’inscrit dans la droite ligne du volet Sécurité du Programme d’action du gouvernement 2021-2026, notamment au point 13 qui prévoit une "Gestion intégrée des espaces frontaliers". L’objectif général de cette mesure est clair : renforcer la souveraineté nationale dans les zones frontalières et transformer ces territoires en véritables pôles de développement local.

Concrètement, il s’agit de changer le paradigme traditionnel qui cantonnait les zones frontalières à un rôle purement administratif ou sécuritaire. Le gouvernement béninois veut désormais faire de ces espaces des lieux vivants, dynamiques et pleinement intégrés dans la stratégie nationale de développement. Pour y parvenir, l’État mise sur une combinaison d’investissements sociaux, économiques et sécuritaires.

Le lancement de ces travaux répond à un état des lieux alarmant dressé par les autorités et les partenaires techniques du pays. Dans plusieurs zones frontalières,  la situation est criante avec des écoles délabrées, l’accès difficile à l’eau potable, l’absence de services de sécurité ou de santé, les routes impraticables… Ces carences affectent profondément la qualité de vie des habitants et creusent les inégalités territoriales.

Elles constituent également un terreau fertile pour la marginalisation sociale, la désaffection envers l’Etat et parfois, la radicalisation. Des voix s’élèvent pour dénoncer l’abandon de ces zones par les pouvoirs publics, ce qui alimente des frustrations exploitables par certains groupes extrémistes.

Le développement des infrastructures dans les zones frontalières répond donc à un enjeu de sécurité nationale. Dans un contexte régional marqué par la montée de l’extrémisme violent au Sahel, le Bénin n’échappe pas aux tentatives d’infiltration ou de manipulation idéologique dans ses zones reculées.

Des frustrations sociales, combinées à l’absence d’opportunités économiques, peuvent rapidement servir de justification ou de prétexte à des mouvements djihadistes. Le gouvernement béninois en est pleinement conscient et adopte une approche préventive. En assurant une présence visible et tangible de l’État dans ces localités, les nouvelles infrastructures jouent un rôle de rempart social contre les dérives.

Sécurité

Il devient ainsi clair que sécurité et développement ne sont pas dissociés dans la stratégie du gouvernement. En érigeant commissariats, postes de police, écoles, logements pour fonctionnaires et forages dans les zones frontalières, l’Etat met en œuvre une politique de cohésion sociale par les infrastructures. Chaque bâtiment construit ou rénové représente un symbole fort; celui d’un État présent, protecteur et soucieux du bien-être de ses citoyens, même dans les zones les plus éloignées des centres urbains.

Au-delà de la sécurité, le projet vise aussi à renforcer le sentiment d’appartenance nationale. Lorsque les populations des zones frontalières ont accès aux mêmes services que les citoyens du centre ou du littoral, elles se sentent reconnues, intégrées et valorisées. Cela contribue à forger une identité nationale inclusive et à faire barrage aux idéologies sécessionnistes, extrémistes ou contestataires.

Ces investissements publics marquent donc une nouvelle étape dans la stratégie globale du Bénin pour un développement harmonieux, résilient et durable. Ils traduisent la volonté politique de ne laisser aucun territoire en marge, tout en consolidant la paix, la sécurité et la stabilité sociale à long terme.